vendredi 29 avril 2011

Root au Music Village, Bruxelles, le 28 avril 2011

Le tiercé dans le désordre: l'AB, le Music Village, Broodje Brussel.
Le canasson le plus en vue: Root!
Jockey: Isabelle.
Course courue à 12h30, hippodrome de la rue des Pierres, spectateurs ravis..
Petit discours: nous accueillons Root , un band atypique qui avait fait grosse impression avant Jeff Beck!
On ajoute, idem avant Hindi Zahra ou au Gent Jazz 2010 e.a.

C'est une racine de quoi?
Une racine cubique, fieu!
Lubrique?
Va te faire soigner, obsédé...
Root, c'est trois requins ayant nagé dans tous les bocaux de cette planète polluée.
Aux keyboards: Dominique Vantomme.
Sais plus combien de fois j'ai croisé la route de ce sorcier du Fender: Marc Lelangue, An Pierlé, Theresa Malenfant au feu Pajot Blues, Roland, Laïs, Ana Popovic ... et j'en oublie un bon millier!
Mirko Banovic: basse.
Pas de longue énumération, pointons Arno- Pieter Jan de Smet - 2000 Monkeys...
Et le strangero , le peï qui prononce Victorrr Hugggggo, s'habille d'Orange et prend ses patates dans ses bagages quand il part en vacances: Geert Roelofs aux drums.
Une ou deux collaborations?
Michel Bisceglia, Corneille ( pense pas au Cid!), Candy Dulfer en haar vader, Lee Konitz..
Satisfait?

Atypique, elle disait?
Jazz, rock, fusion, classique, pop, samba, expérimental, prog, danse des canards... si tu veux des détails.
Un CD dans les bacs ('Root'), vont en interpréter quelques titres.
Go: ' Two Stores High' c'est la hauteur de l'immeuble le plus élevé de Menen, le patelin dont Dominique est originaire.
Une longue plage (+/- 10') sentant le Miles Davis époque 'Bitches Brew', ou le Tony Williams Lifetime, la basse de Mirko remplaçant la guitare de McLaughlin, tu peux ajouter Weather Report sans Wayne Shorter ou Chick Corea, époque Return Forever ...
La classe avec un C majuscule.
Dur de rester assis quand Vantomme y va d'une envolée funky à faire danser un paralytique aveugle et sourd.
Le trio entame un thème classique aux claviers saturés, un peu à la manière de Deodato.
Tu te tritures les méninges: Liszt? Stravinsky? Grieg?
Tilt, bande de salopards ...
Must be funny
In the rich man's world
Money, money, money
Always sunny
In the rich man's world ...
Abba: 'Money Money Money' , une version audacieuse, élégante, présentant de curieuses similitudes avec les mélodies de Michel Legrand.
Pas à dire, on a à faire à des phénix ne reniant pas une dose d'humour.
'Greetings from Béram Sowe' , le Kaaskop fait crisser les cymbales, le piano siffle avant de virer Debussy.
Trois esquisses symphoniques, les flots sont sereins, un jeu de vagues en do dièse mineur, quelques tendres caresses d'une brise gentille frôlent toms et cymbales, la basse en sourdine, manque que les naïades en bikini...
Nouvelle direction, Rio de Janeiro, un lyrisme à la Eliane Elias, tout baigne dans un oase de sérénité. Rien ne pouvait prédire ce final tempétueux, d'impétueux alezans au galop s'arrêtant abruptement en plein steeple-chase. Le signal a dû passer au rouge, les cavaliers ont failli faire panache en passant par-dessus la crinière de leurs montures.
Pire que le chauffeur du 38 faisant la course avec une Kawasaki sur l'Avenue Defré!
' Bibi' , une ballade en forme de sonate fin de soirée automnale, au coin du feu: rêverie mélancolique en flattant un Labrador, sexe au choix.
Quelques grondements orageux, un carillon lointain ne vont pas gâcher ton plaisir.
Pouvez-vous, Eléonore, je vous prie, me verser encore une goutte de ce flacon d'Armagnac?
Place au groove: 'Room 111'.
Dans cette chambre, il y avait Booker T, George Duke et quelques autres potes au Zappa, ils se sont mis à jammer que les voisins se sont tous invités au cent-onze, faisait torride dans ce dortoir et pas moyen de régler la clim.
Un fringant solo de basse, un petit break tout en finesse dentelle de Bruxelles, pour reprendre un rythme TGV/funk jusqu'au terminus.
Une dernière avant que vous retourniez admirer la sale tronche du chef de service: ' Golden toads look into the moon' , un voyage spatial chahuté et groovy.

Root: maîtrise technique, tension, lyrisme, sensualité, souplesse, cohésion, inventivité, punch ...un cocktail sophistiqué!