Fin de saison: dernière soirée 'Comme un lundi' au Bar du Matin.
A l'affiche un poulain de l'équipe A Song A Place, souffrant de syndromes psychomoteurs schizophréniques: uit Gent, The Catatonics!
Le jockey attitré se nomme Filip Huyghebaert ( auparavant il chevauchait une pouliche baptisée Galope). Flupke compose, interprète et joue de l'acoustique, son groupe est à géométrie variable: aux claviers et backings suaves nous vîmes et ouïmes la fraîche Eva Houtekiet ( oui, fille de Jan), un membre essentiel - le drummer et le bassiste ne furent pas présentés: probablement Dieter Vanmarcke et X( Jan Dhaene?).
Le groupe fait partie de la scène gantoise et entretient des relations incestueuses avec The Bony King of Nowhere, Everyman, The Antler King e.a., dont certains éléments viennent étoffer les Catatonics sur scène.
Titres de gloire: gagnant de 'Het Groot Geweld', een liedjeswedstrijd co-organisée par l'AB, FM Brussel et Poppunt. Lauréat du 'Band in Residence' organisé par le 4AD, du Ten Vrede Talent ou du Verse Vis...où vont-ils chercher tous ces contests?
Trace discographique: un EP, trois titres.
Ramifications: americana, lo-fi/ indie folk, alt.country..
20:35' terrasse bondée, bar déserté.
Premières notes, dix curieux pénètrent dans la salle.
Faudra attendre le second morceau pour combler l'espace prévu au fond de la salle.
Dès lors le public sera attentif, respectueux, séduit!
Normal, les Catatonics commencent fort avec leur mini-hit 'Endless Sway' , une voix que les critiques du Nord comparent à celle de Tony Dekker (Great Lake Swimmers) ou à Robin Pecknold (Fleet Foxes) , d'onctueuses harmonies, un melodic folk propice à la rêverie, à l'évasion.
Le 51, remontant la Chaussée d'Alsemberg, n'est plus un immonde et puant tramway de la STIB, mais un chariot bâché de jaune parcourant une piste du côté de Santa Fe.
Oui, Olivia de Havilland était du voyage!
'Imaginary Bars' sonne très Isbells.
Filip entame 'One Man Guy' en solo, quelques délicates harmonies viennent orner la mélodie en fin de morceau.
Et, c'est bien un petit reproche à formuler: The Catatonics, c'est F Huyghebaert + dans une moindre mesure, le piano sobre et la voix d'Eva.
Les autres musiciens sont réduits au rôle de comparses, pas d'envolées de guitare, ni de rythmique solide, nous sommes dans un univers feutré, dirigé par un maître despotique.
Une ballade dominée par le piano: 'Go Far' ...it tastes a lot like summer...
A qui le dis-tu, très cher!
Damien Rice: 'Lonely Soldier', suivi de 'Me & You' aux arrangements sages mais ne manquant pas de grâce.
Le drummer à la fête: een, twee, drie..avanti: oh pas un assaut, simplement une introduction plus rythmée: ' Uptown'.
'The Door': nostalgique..you came down in the morning rain... Incroyables, tous les accents américains que tu retrouves dans ces formidables compositions.
Un mec doué ce Huyghebaert, tous les Philippe ne sont donc pas aussi maladroits que le fils d'Albert.
'Hopefully' un soft rock aussi avenant que les perles d'America dans les midseventies.
Retour au calme, à la mélancolie: 'Sometimes'
..Sometimes, I'm lonely Sometimes I'm sad...
Lui aurait bien refilé ma chope, je voyais le fond du verre!
A guest pour la formidable cover de Ryan Adams, 'Oh my sweet Carolina' : Dieter Christiaens (?) à l'harmonica.
Aussi beau que le 'Desperado' des Eagles!
'The Morning Paper'.
Que dit la gazette?
..My nights are cold and empty... you can shelter me...
Et à la page sportive?
Samuel Brown caught a huge Rainbow Trout in Summerville Lake.(42 lbs - 2 oz = +/- 18,99 kilogrammes).
Mazette!
La dernière: 'Blue Hotel' ,pas le même établissement que celui de Chris Isaak.
Un trois temps syncopé.
Beau succès ( mérité) auprès de l'assistance et un bis, solo: ' I will be there when you die'!
The Catatonics: du travail soigné, précieux, attachant... encore un joyau made in Vlaanderen!