Avec Oswald Avery, après la prière chrysanthème pour les défunts, on décide d'aller faire un tour au DNA.
Au menu: du Ch'ti et du Helbert Selby version enfants admis.
En sachant qu'à 22h01, le rondouillard Freddy Thielemans envoie ses sbires armés de matraques rue Plattesteen, t'as pas intérêt à te pointer à 21h30, si tu veux participer aux festivités.
20h15' Jimi was gain
T'as bien lu, c'était pas un gay devenu bi, d'ailleurs Jimi n'existe pas.
Ce duo, batterie/guitares, nous vient de Béthune/Lens et n'est pas, ouf, le millième ersatz des White Stripes.
L'apache, Aurélien Victor Lagache, chante (euphémisme) et maltraite quelques guitares- le Père Noël mal barré et d'origine latine, Romain Barrez, tape, pas sur des bambous, veut pas d'ennuis avec Gaia, mais sur des caisses et cymbales.
Public clairsemé en cette heure crépusculaire, mais je te prie de croire que les présents vont marquer la prestation de JWG d'une croix blanche.
T'étais sur le point de siroter ton houblon, lorsque Aurélien pousse un Ouaaaah horrible, qui a dû éveiller mon arrière-grand-mère enterrée au cimetière de Laeken.
Résultat: mes pompes neuves baptisées à la bière.
Crapule!
Ce garage huileux s'appelle 'Psychotic' et c'est clair, le pauvre garçon souffre de troubles schizophrènes ou de crampes d'estomac car il se roule sur le sol tout en frappant son instrument sauvagement.
Bordel, c'est mieux qu'un film avec Steven Seagal, me souffle un voisin.
Le chiffon/ setlist mentionne 'Lens/Local' et on a droit aux mêmes exercices hystériques.
Un mille mètres en 1'36" , record de France battu, le punk speedé ' Frustrated Boy'. Il est furieux ce gamin.
Sur scène, Jimi Was Gain est bien plus crapuleux que sur le EP, 'Ik Heet Jimi', sur lequel Guillaume Dobbels des Vogues tient la basse.
Ca cogne, vocifère, saute dans tous les sens, le DNA adore.
Un petit punk à l'accent slave et au tempo infernal, puis Aurélien décide de changer de registre et de gratte.
Deux titres (illisibles, 'Song...' et 'Beef' ????) à la slide: du garage/blues/grunge/rock fiévreux et imparable.
J'ai péché, le cureton m'a dit: pour ta pénitence tu fais le tour du bistrot à genoux.
Et mon arthrose?
Rien à branler, fils, tes rotules, on s'en fout.
'Go home alone' du garage binaire , même s'il doit renter seul chez lui.
On aura encore droit à quelques titres agités tels 'When I was young' ou 'We suffer together'.
'The Dole', tout à coup, Romain, l'arbitre, sort un sifflet de sa poche et une carte jaune: normal, l'apache était hors- jeu, il était même hors du terrain en train de draguer une nana.
Tu crois que le bristol canari va le calmer, mais non, il se met à embrasser tout ce qui vit encore.
Pas de jaloux je vais becqueter le Romain aussi.
Une petite dernière, Bruxelles, une ballade?
Très vite la romance dégénère en rock'n roll brutal.
Les Stooges, c'est des pédales à côté de ce duo!
35' de furie.
Un septuagénaire , cousin de Hugh Hefner, carburant au whisky coca , à raison d'un verre toutes les 5', vient déposer une coupure de 10€ sur scène.
Il a même pas eu droit à un bisou, c'est dégueulasse!
Quoi?
Un bis?
Avanti, un dernier bâton de nitroglycérine festif et on emballe.
A Béthune, ils avaient Jacques Ducré, le bourreau de Béthune, celui qui mange de l'Ange Blanc au petit dej, maintenant ils ont Jimi Was Gain!
A 21h14', après l'opération démontage/montage, l'hexagonal/international Hexa prend possession de la scène.
Si tu vas sur CD Baby, tu découvres la plaque ' Passion and Pain' du groupe Hexa, tu oublies: c'est du hard/glam sans intérêt.
Les Japonais chantant 個鼓手打咩呀, tu oublies aussi!
Hexa, c'est l'enfant de David Perlis, un petit gars de Brooklyn.
Il recrute des musiciens/chanteuses à droite à gauche, enregistre 3 EP's et un CD tout neuf et tourne chez nous et chez le mètre 52 que tu vois sur les photos avec Carla Bruni.
David, compose, chante, gratte et pianote.
Aux drums il y a Neil Piper- à la guitare/chant: James Goldthorpe - au chant, cigarillo, J&B on the rocks, la charmante Amy Dutronc, tous 3 des copains de Joe Cocker à Sheffield- à la basse, de Lens, Pierre Bouquet et de Brooklyn, comme lui, au chant:la resplendissante Preeya Jensen.
Hexa, c'est le retour de la beat generation, couronnes de fleurs, make love not war, tes enfants sont nos enfants, back to nature, viens faire un tour dans ma coccinelle fleurie et pas assurée...:
l'insouciance,l'éternelle jeunesse, la joie de vivre!
Un arc- en -ciel de moins de deux minutes: 'Red, Blue, Green', c'est les Lovin Spoonful version enfants délurés.
'Masked' un joyeux bordel sur scène, c'est communicatif d'ailleurs, le sombre bistrot vire plage ensoleillée et ritournelles psychédéliques.
'Again & again' un petit twist allumé .
Les rengaines de 2' vont se succéder.: 'Runnin Away' - 'Trysting Girl' - 'Take it Back', du fancy-fair rock acidulé - 'Round and round'..
Sur scène c'est un chaos débridé et ludique, soit on chante à trois voix, soit à tour de rôle, le joint passe de mains en mains, tout le monde sourit béatement.
Les mélodies te rappelant Phil Spector et ses girl groups (Crystals, Ronettes...) ou les Teddy Bears mais aussi Jonathan Richman, les Shangri-Las, Sonny & Cher, les Feelies...:les sixties dorées, quoi!
Le galant de tout l'heure rapplique et recommence à jouer à St-Nicolas en fourguant des devises de 5 à 50 € à chaque musicien.
Me dis pas qu'il a gagné au Lotto, le tirage a lieu le mercredi.
Pardon?
Sa femme est morte et il a hérité.
Preeya ne veut pas de sa marchandise, du coup, le vieux l'enfonce dans son verre.
Il est vachement rock'n roll, papy.
Non, il s'appelle pas Gainsbourg!
On reprend la lecture des hymnes sucrés ' Pictures of you', le punky ( style Blondie) ' 'World Culture' - 'Well, Well, Well' aux touches Mamas & Papas prononcées.
Come on, Brussels, join us on stage!
Gros bordel, public et musiciens se mélangent pour fredonner 'Classes' ensemble.
Un happening comme en 1968, 'Don't give up' - 'Hot Sake Man' - 'School Night' .
Un souk inimaginable, une jam gigantesque, tout le DNA répond en masse au... We're gonna dance all night... sur fond Jefferson Airplane sous acide.
'Invisible Cat' le batteur vient faire un tour off stage, James lui pique ses baguettes, Miss Dutronc vient se frotter à moi en me demandant à qui j'écris. Je lui réponds que, comme Steven, j'écris des poèmes d'amour en sanskrit, je lui en refile un.
On a encore un titre, les enfants, un slow merveilleux, comme on en composait avant la guerre du Vietnam ' Owl is Yellow', on le sabote, légèrement, en passant.
That was it!
Excitation à son comble.
Un bis, please.
Oui, mais Thielemans?
Au poteau, le maïeur...
'On Broadway', se terminant en carnage.
David plongeant sur la batterie, imité par 3 de ses copains.
Vas-y , Preeya...
Sans façon, les mecs!
Des iconoclastes!