mardi 9 novembre 2010

DWEEZIL ZAPPA PLAYS ZAPPA, het Depot, Leuven, le 7 novembre 2010

Un Depot sold-out en ce dimanche Anderlecht-Brugge!
Public en provenance de nos dix riantes provinces, mais aussi uit Liberal Holland, ou des porteurs du St George's Cross flag, y avait même deux Schtroumpfs, incognito!
Normal cette affluence, l'esprit et le sang Zappa sur scène, faut pas forcément s'appeler Vlad Tepes pour se déplacer.

Dweezil Zappa
Un des quatre fruits de l'union Gail Sloatman/Frank Zappa, dont la heavy guitar se fait entendre sur quelques plaques du paternel ou sur des albums solo depuis le début des eighties, les Dixie Dregs ou Weird Al Yankovic, e.a., ont également pu compter sur ses riffs de Gibson.
Depuis 2006 il tourne avec le projet Zappa plays Zappa!
Le fils veut rendre hommage au grand maître et pas par pure nostalgie.
Foin de covers banales, balancées par un tribute band pénible, Dweezil s'est entouré de cracks pour interpréter les géniales compositions de Groucho Marx.
Gert me soufflera, c'est même mieux que certains concerts du dead Dad.
Pas tort il a, le Frank, à l'esprit embué, pouvait faire dans le cafouilleux sur scène.
Me souviens d'un concert de ce type dans les seventies, à Forest, le chaos!
Or donc, nous vîmes huit acteurs dans l'ancien ciné louvaniste: le réservé Dweezil à la Gibson- la terrible Scheila Gonzalez au sax, flûte, keyboards et vocals (Billy Preston, Ray Parker Jr, Lionel Hampton...) -Pete Griffin à la basse ( le gars a accompagné Edgar Winter e.a.)- Billy Hulting aux percussions, vocals (Natalie Cole - Barry Manilow...) - Joe Travers, drums, backing vc. ( Duran Duran, Lisa Loeb...) - Jamie Klime , second lead guitarist, vocals (Jewel, Michelle Branch...)- Chris Norton, keyboards, synthetizers & some falsetto vocals et celui qui assure, de manière incroyable, la plus grande partie des vocals et joue de la trompette: le grand Ben Thomas!

Portes ouvertes à 20:00, mais il faudra patienter jusqu'à 21h05 avant le début des hostilités.
C'est long, loin du bar!
Le premier titre se trouve sur 'Hot Rats' et n'a pas été joué souvent sur scène ' Gumbo Variations' ( 16'55" sur l'album, idem ce soir).
Merveilleux, l'acoustique est au top et Gumbo groove un max, les soli pointus se succèdent: le sax, la Gibson, avec une envolée wah wah à couper le souffle, un petit tricot de basse et un duo de cuivres canon.
La moustache était un iconoclaste imprévisible, mais au niveau composition, rien ni personne ne l'égalera jamais.
Leuven jubile et ce n'est qu'un début.
L'album 'Apostrophe' servira de charpente au gig: 'Don't eat the yellow snow', un chorus Nanook l'esquimau aveuglant le trappeur avec la neige jaunie par la pisse de ses clebs... le Zappa Monty Python.
'Nanook Rub's it', des arrangements saugrenus, passant du rock au jazz, sans oublier l'avant-garde ou le cabaret loufoque, toutes les facettes de Fonzo - ' St Alfonzo's Pancake Breakfast' Zappa goes Comedy Capers, remember the Sparks!
Les crêpes sont servies, Fonzo!
'Father O'Blivion' une cavalcade effrénée, un petit détour par Copacabana, la folie gagne mes voisins.
Les idées foisonnent, c'est tellement riche que tu ne sais quel musicien regarder, soudain sur un écran géant: Frank Zappa, himself, chantant le narratif 'Cosmik Debris' .
Miracle de la technologie, ce dialogue bluesy père récitant/ fiston répondant à la guitare nous donne la chair de poule et quand Jamie nous assène un petit solo crapuleux, le mec à mes côtés se met à pleurer.
..so don't you waste your time on me... marmonne le moustachu lubrique, le titre s'achève.
Génial!
'Excentrifugal Forz' un jazz fusion avec la basse sous les spotlights.
'Apostrophe' - ' Uncle Remus' des harmonies vocales Turtles, même si Flo & Eddie n'ont pas participé à la confection de cet LP.
'Stinkfoot'
....Now scientists call this disease bromidrosis.... Incroyable Zap!
Une guitare lyrique et des effets wah wah pour évacuer ces émanations pestilentielles.
T'as essayé le talc?
Fin de l'opéra comique 'Apostrophe'!
Sur l'album posthume ' The Lost Episodes', le jazz rock instrumental ' RDNZL', on embraye sur un titre non retrouvé sur la setlist, probablement ' Babette' avec les lignes ..we could share a love... la guitare de Jamie s'envole dans des cieux latino, le sax s'y met, ça explose de partout!
'Inca Roads' un titre tarabiscoté, rendu de manière époustouflante: acrobaties vocales ( formidable Chris Norton) , vibraphone léger, flûte inca, Frank à la guitare en background, Dweezil, ému, le regardant jongler, Ben tout en puissance et justesse, du grand art!
Joe Travers en vedette pour un drum solo nerveux, suivi d'un 'Montana', aux lyrics délirants de surréalisme, ce méchant funk se poursuit en instrumental ' Peaches en Regalia' ( 'Hot Rats').
Sur 'Zappa in New York', l' obsessif ' I promise not to come in your mouth', suivi de l'instrumental ' Cruisin for burgers'.
Dweezil nous gratifiant d'un brillant exercice aux couleurs John McLaughlin.
Fin d'un show ( 1h35') inventif en diable!

Le public, subjugué, hurle sa joie et réclame un bis.
Il sera exaucé.
A brand new song for this tour, le déjanté ' Baby Snakes' sur l'album du même nom.
' Chrissy puked twice' avec une séance carnaval masqué, Jamie as the devil pour entamer un dialogue Faust meets Samuel Beckett avec la jolie petite Scheila.
Le vaudeville prenant des couleurs rhythm 'n blues avant de carrément virer hard rock pour la dernière pièce de ce show haut en couleur: 'Muffin Man' .
Sur l'écran, Frank Zappa apparaît, torse nu, en boxeur éreinté sur le point de quitter le ring.

Gong de fin de combat, foule en délire.
La joute aura duré deux heures!