jeudi 31 mai 2018

Porno Wolves- La Machine - Place Saint-Géry - Bruxelles, le 30 mai 2018

 Porno Wolves- La Machine - Place Saint-Géry - Bruxelles, le 30 mai 2018

Peu avant 21h Place Saint-Géry, toutes les terrasses sont bondées, les garçons et serveuses triment dur pour contenter une clientèle qui dédaigne grogs ou infusions pour écluser, à grande échelle, des Cuba Libre, Blue Lagoon, Bloody Mary, Mojito, Pina Colada, Liquid Cocaine, Wyborowa, Four Roses, Chivas, Beefeater, trappistes, ambrées, blanches, brunes, fruitées, des bulles ou des softs...
Indoor, on peut compter les consommateurs sur les doigts d'une main.

T'as pas attendu des plombes avant de voir atterrir une bête pils sur le comptoir où tu as trouvé un siège accueillant, tu sais pertinemment que l'heure indiquée par La Machine ( 21h) pour le début du concert des Porno Wolves  n'est qu'une illusion, t'as eu le temps de voir trois pintes défiler avant  l'installation sur scène de Ryan Bachman ( vocals, guitar) , Anthony Gore ( drums) , Tim Barbeau ( lead guitar) et Andy Battcher ( bass) .
Tu ne leur as pas demandé où ils ont déniché leur patronyme aberrant, t'as recommandé du houblon pour assister à un show basé sur ' Renegades' un second album studio ayant vu le jour en 2017.
Un groupe qui entame son set par ' Catfish blues' fait preuve de bon goût.
Tu connais la version de Muddy Waters et celle d'Hendrix, c'est à la dernière que tu peux  songer.
Ryan, un mec dont le timbre se rapproche de celui de Robert Plant, manie la slide pour la suivante, 'Young Moon Rising', un blues rock saignant comme seuls les Ricains savent le confectionner ( les petits gars sont originaires de Minneapolis).
Dites, les gens, we won't bite, come closer, please!
Si tu aimes 'Roadhouse blues' des Doors tu vas adorer 'Tel Aviv' des Porno Wolves.
Pas besoin de dessin, ça cogne dur et les riffs de guitare déchirent, bien sûr, il n'y a pas de Ray Manzarek et les nanas en 1968 préféraient, à coup sûr le look, de Jim Morrison  mais en 2018, les louveteaux en jettent.
This is a funky song, prédit Tim, alors que 'Sea Beast' a tout du downtempo bluesy.
Brussels, are you still with us?
Yeah.
This is 'Riddles in the dark' , une plage énervée rappelant à la fois le Zep ou Wolfmother, il y a pire comme comparaisons!
Qui parlait de la bande à Page/Plant?
Le combo embraye sur 'Ten Years Gone' , extrait de 'Physical Graffiti'.
Quelques consignes émanent du responsable à la table, faut baisser le volume, les petits gars, on dépasse joyeusement les 90 décibels.
Pas que ça les amuse des masses, ils obtempèrent pourtant.
Le gluant 'Swamp stomp'  ressuscite Humble Pie.
Nouvel avertissement du bougre se promenant avec un sonomètre, il est destiné au brave Anthony, pas vraiment gore, cogne moins fort, petit!
Le batteur fait semblant d'avoir compris ce qui ne l'empêche pas d'annoncer le rush final d'une frappe lourde.
Pour mettre un terme à la première mi-temps le groupe reprend 'The Chain' de Fleetwood Mac en mode vitaminé.

A short break!
Ils  engagent le dernier round  par le nonchalant  'Bad Man' démarrant tout en douceur pour permettre la mise en évidence des guitares .
Après ce downtempo allongé, le band revient au blues rock énergique, pimenté d'ingrédients psychédéliques, on n'a retrouvé aucune trace des suivantes:  '... it's gone' n'apparaît ni sur un de leurs deux albums, ni sur le live ' Young Moon Rising', ensuite, Ryan émet this is our last song, avant d'attaquer ' Moon and the stars' puis  de se raviser et de proposer ' When I die', un dernier blues rock incisif ,doté d'un  final épique, un titre lorgnant vers le boogie.

Tu dis, Liesbeth?
Ik ga hun laatste album meteen kopen, die gasten zijn steengoed!

Leur tournée européenne passe ce soir par le Kinky Star ( Gent).




mardi 29 mai 2018

Manou Gallo @ Solidar XL ( Brussels Jazz Weekend 2018) - Place Fernand Cocq - Ixelles- le 27 mai 2018


Manou Gallo @ Solidar XL ( Brussels Jazz Weekend 2018) - Place Fernand Cocq - Ixelles- le 27 mai 2018
La seconde édition du  Brussels Jazz Weekend ( le successeur du Jazz Rallye,  puis du Jazz Marathon) se déroule du  25 au 27 mai.
La formule reste inchangée, des concerts indoor et outdoor aux quatre coins de la capitale, des artistes confirmés, de nouveaux talents, des découvertes à débusquer... que ce soit en jazz traditionnel, be bop, hard bop, blues, dixieland, swing, ethno jazz, manouche, mainstream, funk, nu-jazz, latin jazz , acid jazz, world, jazz rock ou vocal jazz... bref, tu as le choix.
Après des obligations familiales, tu mets le cap sur Ixelles, la place Fernand Cocq, où se déroule la quatorzième édition de Solidar XL, dont les bénéfices du festival doivent soutenir la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés.
Il est 18h et des poussières, Manou Gallo et son équipe  sont en plein soundcheck.
Le groupe a pris du retard, ce n'est qu'à 18h25' que les pieds quittent les starting-blocks pour démarrer le concert .
Sur le tartan: Boris Tchango aux drums, Bilou Doneux, à la guitare siouplait et un jeune gars aux claviers qui ne ressemblait pas à Elvin Galland qui était de la partie à Bergen ( Norvège) + Manou Gallo ex- bassiste de Zap Mama, au chant, à la basse ou à la guitare.
Depuis plusieurs années, la musicienne de Divo (Côte d'Ivoire) a largué ses valises du côté de Molenbeek et peut se considérer plus bruxelloise que des politicards peu scrupuleux, style oui j'ai une villa à Lasne et je suis socialiste, et alors!
En septembre sortira l'album ' Afro Groove Queen' produit par Bootsy Collins, il joue en guest sur quelques plages tout comme Manu Dibango ou Chuck D.
Le single 'Abj Groove' est audible depuis fin avril.
Le récital débute par un instrumental funk, moite et gluant, baptisé 'Malunouka', après quelques civilités d'usage, Ixelles, très colorée ce soir, est invitée à bourlinguer sur le même rafiot que la madame, on ira à la rencontre du jazz, du blues, du groove et de l'afrobeat.
OK, on embarque, Manou; mets la machine en route!
La basse, collante, ronronne, le guitariste écrase la pédale wah wah, les claviers et l'énergique Boris, pire qu'une araignée  qui, comme tu le sais, dispose de huit pattes, impriment un rythme noir bondissant, ça groove salement sur la place .
Le titre?
T'as lu ' Lève-toi' sur le papelard.
Manou empoigne une guitare pour attaquer un morceau plus ancien, délicieusement chaloupé, 'Woya'.
Retour à la basse et au jazz fusion pour ' Djedje' un instrumental bouillant.
Les amis et la famille, il me faut une chorale pour la suivante, ' Chanter l'amour', qu'elle démarre en onomatopées avant de faire claquer sa basse.
L'orphéon improvisé n'est pas encore tout à fait au point et cafouille pendant les choeurs, ça ira mieux en fin de parcours.
'Iniyi' incarne une nouvelle escale épicée sur la route du funk avant de mettre le cap sur l'Afrique' Woyaklolo ' puis de proposer le fameux single' Abj groove' version bruxelloise, démarrant par une séquence de beatbox.
Cet Afrobeat purulent voit les locaux entamer une gymnastique post-natale tonique, recommandée par la faculté à tous ceux qui souffrent de muscles abdominaux indolents.


La pluie et la présence du dangereux Guy Trifin ont mis fin, momentanément, à la partie musicale de la soirée, rendez-vous au bistrot pour écluser quelques verres, Pipou passait par là, on a manqué Ghalia Benali et Philip Catherine, on a tout de même assisté au fabuleux gig de l'All Stars Solidar Band ne comprenant que des pointures: Jan Hautekiet, Thierry Plas, François Garny, JP Onraedt, Patrick Riguelle, B J Scott, Typh Barrow, Perry Rose et Carmen Araujo Santamaria.
Les moments intenses se sont multipliés, Guy a pleuré pendant 'With a little help from my friends', Jacques a allumé un cigare pendant 'L'opportuniste', un autre Jacques a applaudi à 'Amsterdam' , et enfin, ils nous ont quittés après un Neil Young bien nerveux.
 


mercredi 23 mai 2018

Festival Art Rock ( Scène B) - Concrete Knives - Saint-Brieuc le 20 mai 2018

     Festival Art Rock ( Scène B) =  Concrete Knives - Saint-Brieuc le 20 mai 2018

Après la prestation sans failles de HollySiz, tu prends, sans lambiner, la direction de la place du Général de Gaulle où est érigée la Scène B.
Tu te colles frontstage sans difficulté pour assister au show de Concrete Knives.
Le groupe de la région de Caen a pris son temps pour sortir un second album, cinq ans après  'Be Your Own King', 'Our Hearts' se retrouve dans les bacs et génère une tournée promo qui les voit parcourir l'hexagone.
Nicolas Delahaye ( chant, guitare et grimaces en tous genres) , Morgane Colas ( chant, pas de danse et sourires gracieux), Adrien Leprêtre ( claviers liturgiques, percus) , Augustin Hauville ( basse) , Guillaume Aubertin ( batterie) et Corentin Ollivier ( guitare, some keys, backings) , tous réunis dans une capsule Soyouz, sont revenus sur terre sans dépressurisation et comptent séduire Charles et les Briochains.
Une première volée indiepop, ' The Lights', est lâchée, c'est propre, dansant et frais , les harmonies vocales sont impeccables, les ados derrière toi dansent.
La setlist fait la part belle aux nouvelles chansons, quoi de plus normal, sans oublier les morceaux qui ont lancé le groupe, ' Africanize'  la seconde plage, tout aussi catchy, un hit des débuts, rappelle les bons moments de groupes tels que Weezer ou Belly.
 'Wallpaper' ,le premier  single extrait du  debut album, 'Be Your Own King', n'a pas pris une ride, Morgane évolue avec grâce, Nicolas se concentre sur son chant et ses riffs de guitare cinglants, l'équipage assure avec dynamisme et ferveur.
Au jeu des parallèles,  plusieurs noms  surgissent: Arcade Fire, School is Cool, Vampire Weekend... Concrete Knives est assurément une pépite, le   'Gold Digger' en est convaincu.
La sécu au boulot, Morgane décide de prendre le pouls des premiers rangs pendant 'Greyhound racing'.
Mais vous êtes hyper jeunes à l'Art Rock, on se sent vieux en vous voyant.
La question moyenne d' âge du public reste à vérifier!
Le groupe emboîte sur l'ensoleillé ' Sometimes', tout semble couler de source mais les musiciens ajoutent plein de fines touches à leur indie coloré, les guitares acérées frôlent  des pointes électro, l'art pop se marie avec des rythmes plus exotiques, une touche psychédélique émerge de temps en temps, mais toujours les harmonies vocales prévalent.
Les titres se dévoilent: 'Truth',  le titletrack, 'Our Hearts' , l'hypnotique 'On the pavement' , une plage de sept minutes, le tube imparable de 2012, 'Brand new star' , synonyme de joyeuse chevauchée , quatre rafales voyant la place  danser, ce qui a visiblement ravi les Normands.
Le terme de l'exposé est en vue, Nicolas amorce la suivante ( ? The Quiet Ones?) d'une guitare saturée , ce morceau précède la bombe rock ' Bornholmer' et c'est par ' Blessed', dont le premier mouvement peut évoquer Fleetwood Mac (Stevie Nicks/ Lindsey Buckingham) avant de prendre une direction percussive, que se termine ce concert lumineux. 





mardi 22 mai 2018

Festival Art Rock ( Grande Scène) avec HollySiz et Jake Bugg + Seun Kuti and guests - Saint-Brieuc le 20 mai 2018

Festival Art Rock ( Grande Scène) avec HollySiz  et Jake Bugg + Seun Kuti and guests - Saint-Brieuc le 20 mai 2018

Le programme du jour sur la Grande Scène prévoit: Petit Biscuit / OrelSan / Jake Bugg / Seun Anikulapo Kuti + Guests / HollySiz.

Tu as opté pour HollySiz et Jake Bugg!

C'est à 18h que la fille de Jean-Pierre Cassel, demi-soeur de Vincent Cassel, Cécile Cassel, alias HollySiz, est attendue sur le podium.
La blonde incendiaire , oui elle a un petit côté Deborah Harry ( jeune), peut montrer une belle carte de visite en tant que comédienne, comme musicienne elle affiche deux albums, le dernier 'Rather Than Talking' date de janvier dernier.
En 2014, un pas encore Brexité, à l'époque, la voit en concert à Londres, il écrit "A fun show which left me with one conclusion… I really need to go to a few gigs in France, they know how to party!  Trés Bon." les anglais et les accents!
Ouest France: " HollySiz, alias Cécile Cassel, a ouvert avec beaucoup de vitamine l'ultime soirée d'Art Rock 2018."
La Belgique: I fell in love with HollySiz!
Début du show, Cécile, de blanc nippée, un sweat à capuche cachant ses blondes mèches, attend telle une statue de sel, le groupe, sans doute: Julie Gomel aux claviers et choeurs/ Vincent Lechevallier à la batterie/Alexandre Maillard à la guitare et Pierre Louis Basset à la basse ( ne dis, rien, Milou!), a attaqué 'Unlimited', un missile pop vitaminé, qui décolle vraiment quand la nana entame son chant.
C'est sûr personne ne va se faire chier à ce concert.
Le training disparaît, le rock rageur ' OK' nous tombe dessus, après les salutations et remerciements d'usage, la basse pompe à fond et envoie le plus ancien 'Tricky Game'.
Elle se démène sérieusement, la petite Cécile.
Tu dis, chère enfant?
Call me 'Fox' in California, et le renard entame une séance de fitness à rendre jalouse Jane Fonda.
'Love is a temple' est précédé d'un message humaniste et comme le leitmotiv du festival est let's dance, je vous invite à le faire sur 'Best enemy' poussé par une profusion de percussions, après un salut militaire destiné au soldat inconnu, la marche furieuse reprend de plus belle.
En Bretagne, la marées vous connaissez,  voici la tempête  'Hightide'.
L'orientalisant 'Karma', au phrasé déchiqueté, puis l'explosif ' Roll the dice' ( jump St-Brieuc, jump) nous confortent dans notre première impression, HollySiz sera bientôt tête d'affiche des grands festivals.
Vous avez sauté, chantez maintenant, je veux voir un wall of love pendant ' Come back to me'.
Tu dis, Léopold?
C'est l'amour!
La suivante est ma chanson porte-bonheur, c'est en traversant la foule sur les épaules de Gérard que Mademoiselle chante 'Come back to me' avant de terminer ce set énergique par le punky 'Hangover'.
..I just wanna kill my liver..., elle a la foi, c'est sûr!


Au pas de course vers la Scène B pour Concrete Knives ( see next chapter).

Retour sur la Grande Scène pour les 20' dernières minutes de Seun Anikulapo Kuti + Guests.
Après t'être rapproché du podium, tu t'es mis à compter  les exécutants, musiciens, choristes/danseuses, il y en avait treize, un quatorzième, un joueur de basket ou un rugbyman, suis pas sûr, est venu les rejoindre pour le morceau suivant.
Cette incroyable tribu,  dont certains ont fait partie du groupe ( Egypt 80) du géniteur de Seun, la légende Fela Kuti, échafaude un afro jazz coloré et visuel, ton regard est d'emblée attiré par les sculpturales et peinturlurées Joy Opara (choeurs et danse), Iyabo Adeniran (choeurs et danse), des filles à faire damner un saint, de l'autre côté de la scène, le vétéran Okon Lyamba secoue son shekere en riant.
A l'arrière, les cuivres s'agitent, face à eux, deux guitaristes et une basse, sans doute Kunle Justice (basse) et  David Obanyedo (guitare), Oluwagbemiga Alade (guitare), un batteur et un percussionniste au conga géant, Seun chantant son couplet militant ' Struggle sounds' .
Entrain, sensualité, ferveur, ça remue beaucoup sur l'estrade et en bas, dans la fosse.
Le colosse sort de coulisses pour entamer un rap nerveux, il jouera du sax sur la suivante.
Cet Afrobeat, servi bouillant, aura fait monter le mercure  de plusieurs degrés et si le thermomètre n'indiquait pas 50° comme à proximité des frontières du Niger, on s'en rapprochait dangereusement.
Le 25 mai au Cargö à Caen! 

En avril Jake Bugg terminait un solo acoustic tour, ce soir il est accompagné par un band pour interpréter quelques titres de son dernier né  "Hearts That Strain" et d'autres morceaux.
Les musiciens?
On avance Tom Robertson à la basse,  Jack Atherton aux drums et Michael Patrick,  keyboards!
Jake est du style gamin gâté, un brin boudeur et peu expansif, ce qui n'enlève rien à la qualité de son jeu, ni de ses compositions, seul hic, il effectue son boulot comme un employé qui attend cinq heures pour aller écluser quelques pintes au pub du coin.
Il débute à l'acoustique par  quatre titres , un extrait du premier album 'Two fingers'  ( He makes a cigarette look like the coolest thing in the world., disait un gars ayant vu le clip), le country 'Me and you' , la ballade  au chant nasal, 'Simple as this', et enfin ' Bigger lover', elles nous prouvent toutes   que cet adepte du soft rock est de la trempe de James Taylor ou Jackson Browne et qu'il se fiche pas mal des modes.
Le premier titre électrique sera la ballade 'How soon the dawn' , tout baigne, si ce n'est qu'une gamine devant toi en se dandinant t'envoie à chaque mouvement son sac à dos dans l'abdomen.
La peste aux connards venant assister aux concerts, un sac énorme accroché au dos, non seulement ils occupent deux places, mais ce machin encombrant devient un instrument de combat lorsque ces individus se mettent à sautiller dans tous les sens.
Le premier rock a pour nom 'Taste it' , il est suivi par le tout aussi tranchant, 'Kingpin'.
Le country rock "There’s A Beast And We All Feed It" évoque un Bob Dylan électrique, il est suivi par la romance 'Waiting' qu'il chante avec Noah Cyrus, soeur de, sur l'album.
Tu veux un slow qui tue, tu demandes  au deejay de passer 'Waiting'.
Retour au rock avec 'Messed up kids',un extrait de 'Shangri La', l'amorce rugueuse de 'Slumville sunrise' annonce un nouveau titre nerveux.
Un roadie lui tend l'acoustique, il fait la moue, j'en veux pas, ramasse sa bière, le gobelet est vide, de rage, il le jette au sol, ses copains s'étaient tirés, ils reviennent pour jouer 'In The Event Of My Demise', un downtempo présentant de vagues relents Beatles.
' Burn alone' précède 'Simple pleasures', il a failli sourire car on lui a refilé une bière, l'intro lyrique fait place à un rock en mode laidback.
Saint-Brieuc, merci d'être passés, il reste deux titres, 'Seen it all' et le country rock percutant ' Lightning bolt'.
Il a vidé son verre et s'est tiré.

Ton programme ne prévoyait ni Orelsan qui a choqué un élu départemental, ni Petit Biscuit, t'as décidé de saluer ton épouse avant minuit, tu as pris la direction de la sortie, pas une mince affaire..
D'après Moïse la traversée de la Mer Rouge était plus simple que de fendre la foule qui se pressait pour voir  Aurélien Cotentin de près.

A l'heure du bilan on tire son chapeau à l'organisation du festival, à la Sécu ( des gens aimables et compétents), à  Monsieur Météo et à Ephélide!




Lidiop lors du Festival Art Rock- au Village, Place de la Résistance- Saint-Brieuc- le 20 mai 2018

Lidiop lors du Festival Art Rock-   au Village, Place de la Résistance- Saint-Brieuc- le 20 mai 2018

Troisième journée du Festival et toujours des choix à effectuer.
Dans ton petit calepin, tu pointes Juliette Armanet à la Passerelle ( 16:30'), pas de bol, tu ne t'étais pas inscrit pour réserver une place ( pas très malin ça, vu la renommée de celle qui s'était moqué de toi au Botanique... Juliette, je t'aime), tu n'auras pas accès à la salle archi-bourrée.
La soirée sur la grande scène débute à 18h,  un plan B?
Oui, à 16h au Village, place de la Résistance, les musiciens du Métro proposent Lidiop.

Aly Diop est originaire du Sénégal, où il pratiquait le rap au sein du groupe  Yonne bi posse, mais ce qu'il aimait c'était le reggae: Bob, Wasis Diop, Dread Maxim Amar etc...
Il vient s'installer à Paris et joue dans le métro, comme un certain Vanupié.
Il est repéré, non, pas par les keufs, mais par les utilisateurs du RATP qui votent pour lui, lui permettant de se produire à l'Olympia.
Le gars prépare un CD,  St-Brieuc le verra plusieurs fois sur scène pendant le marathon Art Rock.
Le chanteur n'est pas venu seul, il a emmené un band de blanc-becs pas nuls ( guitares, basse, claviers, drums ), les lascars  ouvrent le show par un instrumental zen, que certains n'hésitent pas à écouter en tirant sur un pétard, pas mouillé.
Cool, Max!
Aly rapplique pour entamer 'Jah love', Jah est tout amour, Malika et Yassab planent.
La voix du rasta est brisée, il ne paraît pas avoir une pêche similaire à celle de Babacar Niang, qui lui avait permis d'emporter la médaille d'or du 800 mètres lors du Championnat d'Afrique en 1988.
'Hurting inside' est râlé plus que chanté, sa voix s'amenuise comme se consume un barbecue trois heures après avoir flambé la dernière merguez.
Tout ça est bien sympa, mais tu ne crieras pas au génie.
I lost my voice, constate-t-il, lucide, avant d'entamer 'No More', un de ses cousins, ayant remarqué qu'il manquait de souffle, a saisi un micro et supplée le pauvre Lidiop en sourdine.
L'aphonie le guette, d'une voix de plus en plus rauque, il entame  'Baye Fall' , comme il est serviable, il s'inquiète de notre santé.
Oui, nous, ça va, merci, tu veux une pastille, Aly?
Il affiche un triste sourire, le groupe poursuit le trip sur un rythme nonchalant, 'Mama Love' et 'Survivor' défilent.
Là-haut, Bob Marley, Peter Tosh , Gregory Isaacs compatissent à sa douleur et quand il murmure.. I will survive..., tu te souviens que Donna Summer également déclamait ce texte, elle est dans un cimetière à Nashville.
Après 25' de concert, tu laisses Lidiop et ses potes poursuivre leur chemin de croix pour aller vider une Coreff au Café de la Poste!

lundi 21 mai 2018

Festival Art Rock - Grande Scène ( General Elektriks - Lee Fields and The Expressions - Camille- Catherine Ringer ) - Saint-Brieuc- le 19 mai 2018

Festival Art Rock - Grande Scène ( General Elektriks - Lee Fields and The Expressions - Camille- Catherine Ringer ) - Saint-Brieuc- le 19 mai 2018

Seconde journée du festival, toujours sous le soleil.
Des choix s'imposent, tu optes pour la grande scène en regrettant de manquer Clara Luciani et Therapie Taxi.
18:30, General Elektriks!
Le groupe de Hervé Salters n'était pas franchement une priorité, par curiosité, tu décides d'expérimenter leur electro pop éclectique.
Ponctuels, les hommes bien blanchis par Ariel, se pointent à l'heure prévue, Hervé au chant, derrière ses claviers/ le guitare hero Éric Starczan/ Jessie Chaton, coupe hérisson ébouriffé, à la basse, claviers et lunettes de soleil Monoprix/ Jordan Dalrymple aux drums et boîtes à rythme et Norbert le dernier des Mohicans Touski aux vibraphones et percussions.
Le dernier album ' Carry No Ghosts' est sorti cette année, Saint-Brieuc en entendra plusieurs fragments.
'Different blue' ouvre la soirée, les premiers arrivants subissent des ooh ooh ooh racoleurs, des bidouillages electro, une grosse basse, un fond nu-disco, du funk plastique, un rien fake, à tes côtés, ça commence à bouger, toi,  t'es pas convaincu.
La seconde salve te fait penser à Las Aves, autre groupe arborant des tenues blanches et pratiquant un electro pop bourré de gimmicks, Eric lui aussi prend des airs de guitar hero, point positif, il sait comment manier une guitare.
'Never can't get enough', non il ne s'agit pas d'un titre de Depeche Mode, est lancé, le chaton sort un peigne, rouge, de son futal, le passe dans sa brousse, puis prend place derrière un Roland, la place remue, les gamines adorent, tu viens de comprendre que ce troisième titre signifiera la fin de ton aventure avec le général, une promenade dans les rues du centre ville offre plus d' intérêt.
Oui, Jessie, on a aimé tes poses de snob un brin pédant, et de loin on a entendu 'Tainted love' , les relents Stevie Wonder ou Prince!
Allez, salut!


Le plat suivant sera autrement consistant: Lee Fields and The Expressions.
On ne va pas retracer l'histoire du petit James Brown, tu la connais, depuis que Martin Solveig l'a repêché du trou, Elmer Lee Fields est devenu une des seules stars de la soul music, surtout après le décès de Charles Bradley.
Son dernier album ' Special Night' date de 2016, mais, comme d'habitude, le gars, qui ose s'habiller avec un veston taillé dans les rideaux de sa belle-mère, propose des titres issus de disques plus anciens.
On n'oubliera pas de mentionner que ce charmeur né est accompagné par les talentueux Expressions, dont certains éléments ont joué pour Amy.
On a vu Nick Movshon à la basse, sans doute Vincent John à la guitare, le doué jeune homme a désormais entamé a solo career, Toby Pazner aux claviers, peut-être Homer Steinweiss aux drums, et un duo de cuivres, on avance Leon Michels - saxophone et Michael Leonhart - trompette.
Les Expressions entament le set par une intro juteuse ( 'Mars') empruntée à The Olympians, une autre jument de l'écurie Daptones.
Une poussée de fièvre annonce l'arrivée imminente du soul man, introduit comme à Broadway par le bassiste, le seul à connaître trois mots dans la langue de celui qui un jour a crié Vive le Québec libre.
Il est là, tout beau, et clame let's get the party started.
Cette fête ne connaîtra aucun temps mort, 60 minutes de bonheur intense.
'I'm coming home', tu pousses un soupir de soulagement, de la vraie musique après les fantaisistes qui ont précédé, ici on assiste à un show d'un gars qui chante avec ses tripes.
'Work to do' nous rappelle tous les grands de la soul music, St-Brieuc tangue!
Après le groovy et remuant 'Talk to somebody', le gars de Brooklyn place un cinquième 'Are you happy', yeah, retentit une nouvelle fois, St Brieuc jubile.
You know, people, it's all about love, this one is called 'Special night', et, Lee?
It goes like this.
Pourquoi tu ris, semble-t-il te dire!
Guitare et basse, sans mini-jupes, jouent aux choristes.
On est toujours happy, il propose le terrible 'Just can't win', car il est le meilleur!
'Time' goes like this.
Pourquoi tu ris?
La place bat des mains, il vient d'amorcer ' Don't walk',  puis nous la joue comédien, you are really good-looking people and good-looking people have soul, so help me with this song.
Quel séducteur!
We can 'Make the world' better .
Comment, petit?
Listen, it goes like this!
Un groove purulent, des cuivres dignes des JB's, une guitare omniprésente, des claviers discrets, mais ô combien efficaces et une rythmique irréprochable, la perfection, quoi!
Le concert prend fin avec le slow 'A faithful man' .
Le public a versé quelques larmes, Lee a regagné ses champs, et nous, we were more than happy!

A Camille concert is an extraordinary experience, titrait The Guardian, après un spectacle donné en novembre dernier.
Ces propos ont été vérifiés à l'Art Rock.
Tout est bleu sur le podium, le décor, la longue robe de Camille Dalmais, le bleu tendre des fringues des extraordinaires choristes/danseuses (  Gisela Razanatovo,  Maddly Mendy Sylva et  Christelle Lassort)  ou les tenues des musiciens ( Johan Dalgaard au piano antique, claviers et backings, Martin Gamet aux percussions, gong et basse électronique + backings et Clément Ducol à la panoplie de timbales et backings).
Un premier extrait de l'album ' Ouï', 'Une fontaine de lait' ouvre le set, les vocalises célestes, l'audace phonique ( onomatopées, allitérations) , l'originalité du concept épatent d'emblée, il en sera ainsi jusqu'à la fin de la prestation de la belle dame.
'LASSO' et sa gymnastique verbale nous éblouit et après l'esthétique 'Je ne mâche pas mes mots', 'Seeds' voit les filles se transformer en little drummer girls accompagnées par trois drummer boys.
Eblouissant!
' Twix' démarre en harmonies vocales angéliques pour devenir un cri/gospel  tribal hystérique.
Satie introduit la suivante au piano, évidemment,, Camille vient fesser son compagnon, la chorégraphie illustrant ' Home is Where It Hurts'  surprend.
Une danse suggestive accompagne le morceau suivant, elle hurle ' My baby, my baby' en se tenant le ventre, St Brieuc retient son souffle.
Le jeu scénique reste physique pendant le gospel épileptique ' My man is married but not with me', les filles entament une danse bestiale, Camille rampe, se redresse sur les genoux et reprend 'Too drunk to fuck' mais pas à la manière de Nouvelle Vague, cette version convulsée déchire un max.
Il me faut deux danseuses pour danser une bourrée à deux temps avec nous.
Deux pieds nickelés femelles, passablement beurrées au sel de Guérande, rappliquent pour faire un numéro grotesque aux côtés des gracieuses jeunes filles, heureusement  Yvon Guilcher n'était pas présent pour assister au naufrage de ses 'Loups'.
Les cinglées quittent la scène sous les huées, Camille s'éclipse pour revenir vêtue d'une robe rouge et proposer la rengaine  'Paris' suivi par le hit monstrueux des débuts 'Ta douleur'.
Après la présentationde l'équipe, vient le dernier titre d'un spectacle follement applaudi ' Allez allez allez'.

23:00 Catherine Ringer!
 Fred Chichin est décédé en 2007 et  avec lui les Rita Mitsouko.
Peu après Catherine Ringer reprend la tournée renommée "Catherine Ringer chante Les Rita Mitsouko and more " , puis sort des albums solo, le plus récent 'Chroniques et fantaisies'.
Sa tournée d'été démarre ce soir pour se terminer à la Fête de l'Humanité en septembre.
Avec un léger retard les musiciens se pointent ( Paul Pavillon et sa guitare flamboyante, sans doute Noël Assolo à la basse, Nicolas Liesnard aux keys et Franck Amand aux drums), ils entament une intro planante, après deux minutes le public aperçoit la diva cachée derrière la batterie, elle virevolte , saisit le micro et lance 'Senior'.
Que disait Brel?
...Mourir cela n'est rien,  mourir la belle affaire, mais vieillir... ô vieillir...
La Ringer semble accepter la soixantaine:  senior, j'adore!
Adieu le petit-couvre-chef, bonjour la longue tresse.
Ce titre chaloupé ne sera pas le plus rock du répertoire, elle se rappelle un concert au Maroc avant d'attaquer la road song très rock, elle chante    'Fier à bras' ' relatant le voyage retour mouvementé, en moto avec Fred, du Maroc à Paris.
C'était en quelle année?
C'est loin, baby!
'Como va'?
Pas mal, merci!
Madame tient la forme, se montre belliqueuse...il va falloir que je me batte... , ne va pas lui marcher sur les pieds.
On lui refile une acoustique, elle entame une plage nostalgique puis ' La petite planète' , pas celle de Plastic Bertrand, non, une valse tyrolienne étonnante, elle a plu aux amateurs de Zizi Jeanmaire et d'Edith Piaf, les inconditionnels des Rita ont baillé.
C'est voilée qu'elle chante la plainte ' Tristessa' avant la déferlante ( très colorée) 'Punk 103'.
La setlist semble comporter des  titres non gravés, le rock suivant déchiré par la guitare de Popaul en est un.
L'ambiance monte d'un cran avec 'Singing in the shower' de Rita Mitsouko.
Ta voisine, trois fois vingt ans, quatre fois vingt kilos, te bouscule, écrase tes petits orteils, te refile des coups de coude, ce qui rend le mec de la sécu hilare.
Salope!
Petit pas de danse comme en quatorze, on embarque tous dans 'Le petit train'.
Elle est belle la campagne!, les paysages ondulent, le groove suinte.
'Allô' ?
Oui?
 C'est toi que j'appelle!
Bordel, ça déménage!
Les vieux fans hurlent en reconnaissant 'Marcia Baïla' et c'est avec 'Andy' que s'achève un concert jouissif.
Décidément, Mamie Ringer et ses poses à la Madonna n'est pas prête à intégrer l'hospice.

Maintenant, il te faut affronter des baïnes humaines pour quitter les lieux, les plus courageux restent en place pour Jungle.





samedi 19 mai 2018

Festival Art Rock - Grande Scène ( Mat Bastard/ Django Django/ Vald/ Marquis de Sade) - Saint-Brieuc- le 18 mai 2018

Festival Art Rock - Grande Scène ( Mat Bastard/ Django Django/ Vald/ Marquis de Sade) - Saint-Brieuc- le 18 mai 2018

Après le préambule à la Passerelle, direction la Place Poulain-Corbion où est érigée la Grande Scène.
Il est 18h30', on attend Mat Bastard.

Mat Bastard, ou Mathieu-Emmanuel Monnaert si tu préfères, oui comme Jean-Philippe il est né à Bruxelles, a donc mis fin à Skip the Use en 2016, peu après, il démarre une carrière solo et sort l'album 'Loov'.
Il s'est assagi, demandes-tu?
Tu rigoles, il est encore plus dingue que lorsqu'il était au jardin d'enfants chez Mademoiselle Van Steenwerck, une acariâtre vieille fille!
Pour être gentil, la presse le traite de remuant!
Le premier à se présenter est Enzo, le batteur péroxydé, il lance la machine, les autres rappliquent,  sans doute, Nelson Martins à la guitare, Mikael Lienard à la basse et  Olivier T’Servrancx à la guitare, ces mecs façonnent un rock au son aussi gras que l'andouillette de Guémené.
Tu dis, Hippolyte?
 Contrairement aux apparences, l'andouillette n'est pas grasse...
Et les rillettes?
Le Bastard s'amène, coolos et attaque 'Wild'.
Une confession.
Première constatation, ce combo n'est pas moins speedé que la bande à Skip The Use, ça saute comme des kangourous survitaminés.
Rapprochez-vous, soyez compacts, merde!
Toi, oui, toi, tais- toi, il y a du soleil, on est en Bretagne, ça va cogner.
Sur fond reggae, Mat envoie 'Honestly' et se tape un premier bain de foule.
Perdu dans la Manche, il s'adresse aux musicos: suis perdu, c'est quoi la suivante, bordel, suis trop vieux pour ces conneries... 'Rosemary' signalent les copains.
Les paroles sont pas trop dures, normal, je les ai écrites, je remonte sur le podium, tu assures les choeurs de ce petit punk sautillant, et puis, tu penses à Marine Le Pen et tu lèves un doigt en son honneur.
Puis vient un titre qui doit faire augmenter notre espérance de vie, 'Stay close to me', pour rire, le salaud  vient gueuler dans l'oreille d'un cameraman qui ne bronche pas.
Après la cover de Louise Attaque' Je t'emmène au vent' et quelques considérations sur le pognon et la qualité intellectuelle de leur musique, vient 'Don't want to be a star', dédié à Johnny, suivi par le standard jazz ' I've got the world on a string'.
Frank Sinatra a failli dégueuler.
On passe à l'épreuve de qui saute le plus haut pendant  'Stand as one' ;
'Warp' des Bloody Beetroots, 'Tamachute' et 'Ghost' chanté torse nu, les tatouages n'ont pas disparu à la lessive, nous conduisent vers le point fort du set, ' Killing in the name of'' de RATM, un truc qu'on écoutait à quinze ans, alors que toi, gamin, tu n'as que Maître Gims pour te pourrir les pavillons.
Le show ayant enflammé l'audience prend fin avec ' Bastard song' et c'est dans le public que la clique vient interpréter la jeunesse emmerde le Front National.
Ouais, c'était tonique, Jim!

20:00 Django Django.
Le groupe formé à Londres, en 2009, alors que ses composantes s'étaient rencontrés dans une école artistique à Edimbourg,  a sorti un troisième album, 'Marble Skies', en janvier et tourne depuis deux mois pour le promouvoir.
Ce soir, un arrêt en Côtes-d'Armor pour présenter leur dance music truffée d'éléments psychédéliques ou krautrock et d'harmonies vocales aussi ensoleillées que la météo du jour. 
 David Maclean (drummer ), Vincent Neff (singer, guitare, percussions), Jimmy Dixon (bassist et chant) et Tommy Grace (synths), ne peuvent dissimuler leurs origines anglaises, il n'y a que les angliches à pouvoir porter des tenues aussi farfelues sans sombrer dans le ridicule.
La setlist de la soirée fait tout naturellement une belle place au dernier méfait, Jimmy attaque ' Marble Skies' au chant sur fond de beats lunaires, sans pause, le quartet embraye  sur 'Shake and tremble' poussé par une basse post punk, à nouveau les harmonies vocales séduisent les amateurs de douceur, le savant derrière ses synthés élaborant des sonorités évoquant Hot Chip.
Pour le sautillant et psychédélique ' Tic Tac Toe', ses petites mains frôlent un theremin , manifestement la jeunesse locale a accroché et gigote en mesure.
This is going to be wild, prophétise Vincent avant d'amorcer les titres suivants, un son de sirène, une guitare surf, une profusion de percussions, Saint-Brieuc ...do you feel the energy rise?..., ' dans le désordre, on a entendu des titres tels que   ' First light' , 'Waveforms' , a new song soulignant le contraste immense entre la sophistication des Londoniens et le rock terre à terre de Mat, 'Surface to air' avec des lignes piquées au 'Rapture' de Blondie.
L'imparable 'In your beat' est  suivi par le tempétueux ' Storm' , à tes côtés toutes les gamines se trémoussent, ce qui n'échappe pas au groupe, visiblement ravi.
Vincent a ramassé une acoustique avant de proposer le pétillant  'Champagne', il s'approprie la basse pour la dernière d'un set chatoyant, 'Silver rays', dominé par l'élément percussif et les gimmicks de Tommy.

Pour aller avaler un sandwich merguez, tu choisis de faire l'impasse sur la prestation de VALD.
T'es à peine plus ouvert que Ardisson, le rap, tu digères à doses infimes.
Valentin Le Du fait le buzz sur la toile depuis cinq/six ans, ses deux albums se vendent comme des petits pâtés  croustillants  de Pézenas, à déguster en vidant un Picpoul de Pinet, les moins de 20 ans le considèrent comme un génie absolu, les ancêtres, condescendants, l'ignorent ou le descendent connement, en le traitant d'abruti.
T'étais revenu sur place pour assister à la seconde moitié du show, tu as suivi, de loin, les mouvements de foule, tu as supporté les cris hystériques de gamines exaltées, tu as vu des ados complètement pétés se bousculer sans pitié, la sécu a été obligée d'extraire quelques excités de la masse, toi t'as écouté le discours de VALD et de son copain pendant quelques titres.
 ' Megadose', tu comprends l'engouement des gamin(e)s sans le partager, un mec qui baratine un truc du genre...
Fuck, montagne de doses, faut qu'j'combatte le trône
Contacte le boss, faut qu'dans son trou d'balle je zone... 

ne peut que  plaire aux lycéens.
'Possédé' où sa voix semble passée au mixer, 'Si j'arrêtais' , 'Gris' et les autres tirades sont reprises en choeur par la jeune génération qui s'identifie aux textes récités par le rappeur, que certains comparent à Eminem.
Question de générations, celles nées avant l'avènement du net, se sont réfugiées près des buvettes pour contempler  leur  progéniture s'éclater.
Un sexagénaire à sa moitié: c'est de la musique, ça?
T'as continué ta route en te promettant de revenir aux premiers rangs pour le set des revenants rennais.

Le concert événement que les anciens ne voulaient manquer sous aucun prétexte était celui de Marquis de Sade.
En septembre 2017, après avoir disparu en 1981,  le groupe de cold wave refoulait une scène de Rennes pour un concert qui devait être unique.
Ce show est devenu un album,  '16/09/17 ', la magie ayant opéré, le divin marquis a repris la route pour une série de concerts en 2018.
Il est  passé 23:00 , une intro lyrico spatiale et des visuels stellaires annoncent l'arrivée de Philippe Pascal, d'une élégance aristocratique/  Franck Darcel et Xavier Geronimi ( guitares)/ Eric Morinière ( batterie) et Thierry Alexandre ( basse).
Daniel Paboeuf ( saxophone) et Paul Dechaume ( claviers) les rejoindront plus tard.
Le set débute par ' Set In Motion Memories', le premier morceau de 'Dantzig Twist'.
Les climats brumeux, la tension palpable, les guitares post punk et le phrasé  noble de Philippe Pascal, tout y est, on replonge en pleine cold wave.
'Henry' est tout aussi désespéré et étouffant,... she shut you in a box... ne convient pas aux claustrophobes.
La gestuelle maniérée du chanteur, son visage ridé, interpellent tandis qu'il interprète 'Who said why'.
Il grimace un sourire, bonsoir Saint-Brieuc, nous sommes Marquis de Sade, puis attaque le nerveux  'Final fog' avant de prendre place sur un tabouret pour proposer un  torturé et lent  ' Boys Boys'.
Le fantôme de Lou Reed, soudain, surgit des ténèbres, l'album 'Berlin' et ses angoisses!
'Smiles' , 'Air tight cell', précèdent le chef-d'oeuvre 'Rue de Siam', d'une lenteur maladive, le texte est récité/chanté en dialogue avec Frank Darcel, à l'arrière le sax se lamente, la sensation de désespoir est palpable, le public subjugué retient son souffle, le morceau, comme sur l'album est suivi par 'Submarines and icebergs', un landscape post rock.
L'industrielle marche funèbre  ' Nacht und Nebel' nous rappelle que Patrick Marina Nebel est parti  il y a bien longtemps.
'Cancer and drugs',  scandé par  le chanteur, repose sur un fond musical que n'aurait pas renié Gang of Four.
Place à 'Skin disease' , un titre frénétique, des visuels empruntés à Fritz Lang, ce qui explique le jeu expressionniste du leader.
Abattement, anxiété, effroi, ça ne rigole pas dans le 'Silent world', la suivante,  '  Wanda's loving boy', sa rythmique dansante, dominée par les pulsions de la basse, les poussées incisives du sax, le thème sado-machiste, n'a pas pris une ride.
C'est par un cri déchirant que débute 'Walls', pour intensifier notre effroi, le tableau de Munch apparaît sur l'écran, ta voisine frissonne, comme sur l'album, 'Conrad Veidt', toujours le cinéma expressionniste, succède à la plainte et clôture le concert.
Un bref salut de la main, bonsoir, merci, et le Marquis regagne les ruelles sombres nous laissant pantelants sur la place glaciale.


Pas de Fakear à ton programme, direction le lit conjugal!