samedi 6 septembre 2025

EP - Wasteland Requiem par Dominant Chain

 EP -  Wasteland Requiem par Dominant Chain

 

michel

 symphonic progressive metal

 Inverse Records.

Certains groupes, prolifiques, pondent un album ou EP tous les ans, ce n'est pas le cas de Dominant Chain, un combo originaire de Sonkajärvi,en Finlande.

Le groupe naît en 2006, mais il attendent le mois de septembre 2025 pour lâcher un premier enregistrement.

Tu te dis en 19 ans, il a eu le temps de composer une centaine de morceaux,   et bien, l'EP se compose de 5 titres, à peine!

Comme pas mal de groupes de symphonic metal, les vocaux sont assurés par une voix féminine, Simone Simons chez Epica, Floor Jansen encore une Néerlandaise, chez Nightwish ( elle a succédé à Tarja Tuunen qui voyage en solitaire, désormais),   Ambre Vourvahis chez Xandria, Sharon Janny den Adel chez Within Temptation, etc... on pourrait en citer une centaine, chez Dominant Chain, la figure centrale se nomme Marja Kettunen, un nom  sans passé musical, a priori, mais qui va gagner en renommée très rapidement.

Pour l'accompagner, une équipe soudée:   Juho Keränen - keyboards/orchestration, Jarno Keränen - guitar, Tuomas Korkatti - bass et  Toni Balk on drums.

Juho vient du classique, il peut te jouer du Debussy, du Saint-Saëns ou du  Grieg les yeux fermés en buvant du Salmiakki Koskenkorva à la bouteille, Jarno a officié chez  d'autres adeptes du progressive metal, J J Corporation, tout comme le bassiste Tuomas, et le batteur Toni Balk.

 

Track list:

  1. Wasteland Requiem
  2. The Moment
  3. Tears of the Tyrant
  4. Dirt
  5. Kissed by This Life

 Cover art by Antti Raatikainen, une peinture sur toile reflétant le titre de l'album, un requiem pour terre désertique dans laquelle trône une sorte de croix massive, on ignore si l'artiste a été inspiré par T S Eliot, mais l'image est forte!

Le disque débute sur une composition liturgique ( Wasteland Requiem) , quasi instrumentale,  en l'honneur du  pays perdu, la formation classique de  Juho Keränen le conduit à construire un titre dans la lignée des Tubular Bells de Mike Oldfield ou du formidable ' Still I'm sad ' des Yardbirds.  

Tout y est, les cloches sépulcrales, le chant grégorien, les cordes sombres, l'orgue baroque, les arrangements majestueux, là où Stratovarius travaille au clavecin, Dominant Chain préfère le synthé... le résultat est impressionnant!

Beethoven, pourtant atteint d'une surdité précoce, en est resté baba, cool, il a dit! 

'The Moment'   offre tous les éléments requis pour le symphonic progressive  metal , une entrée en matière vivace dominée par des percussions musclées , un gimmick au synthé, des riffs qui cognent et quand vient le tour de Marja Kettunen, tu craques en entendant sa voix mariant puissance et  esthétisme.

La composition, complexe, avec de nombreux changements de tempo, dépasse les quatre minutes, elle offre la possibilité à Jarno, qui n'est pas un lapin, d'étaler une belle virtuosité à la six cordes.

Au niveau lyrics, ça ne rigole pas ... Love’s a dying flame, your ghost fades away, sorrow remains, no return from this fate... le futur ne s'annonce guère brillant, point noir supplémentaire: we can never go back to the start... heureusement, il y a la voix de Marja pour faire passer la pilule.

Qui a dit qu'un tyran était intraitable et ne pleurait jamais, pas en Finlande, en tout cas,  'Tears of the Tyrant' démarre sur une succession de pas sourds, le tyran se dirige vers le salon, une guitare mélodieuse soutenue par un drumming  flegmatique accompagnent sa marche,  puis vient Marja et son chant enchanteur qui doit le soulager.

Tout coule sereinement, majestueusement même, mais après un rugissement, la belle se tait, la guitare gronde, le batteur frappe moins mou, tak tak tak, un chant guerrier digne des Valkyries de  Wagner se fait entendre, Jarno  part en arpèges prog, les synthés lui font écho, puis  Marja réapparaît pour reprendre le thème   où elle l'avait laissé avant le bridge.

Pour la petite histoire, on te signale que Noktiis Eterna, un groupe français d'Atmospheric Black Metal, avait sorti un album ( éminemment audible) nommé 'Les larmes du Tyran'.  

Retour au pays de Sibelius pour 'Dirt' , un titre apocalyptique de près de sept minutes.

Le vibrato lumineux de Maria se fond sur une instrumentation aux arrangements complexes.

Si le jeu de batterie est du style métronomique et que la basse maintient un cap  inflexible, guitare et synthé rivalisent d'ardeur lors d'un duel épique, rappelant les grands morceaux de Dream Theater .

Pour terminer l'odyssée dans le Wasteland,le groupe propose 'Kissed by this life', un titre freudien, orageux, narrant les cauchemars d'un captif souffrant d' amnésie, ...( Awakening of me betrayed by my memory...) et cédant à la panique.

Le chant lyrique, avec en background quelques growls effrayants produits par Mika Kankainen (de Shade of Sorrow) et l'instrumentation classico prog captivent de bout en bout, le mauvais rêve s'achève sur une déflagration qui n'annonce rien de bon pour l'interné.



Rien à jeter, pas de déchets dans ce 'Wasteland Requiem', un mini-album qu'on recommande à tous les fans de symphonic metal, quant à Dominant Chain, ils ont promis un nouvel enregistrement avant 2050!