Wind Cries the Blues au Rock Classic Bar à Bruxelles, le 20 décembre 2024
michel
Depuis novembre 2007, Fred Cerise se décarcasse pour organiser des concerts un peu partout dans le Brabant.
Le premier de la série s'est déroulé le 23 novembre 2007 au Kriekelaar à Schaerbeek ( The Ignition et Anouk Weber), depuis il doit y avoir plus de 2500 concerts étiquetés Soirées Cerises.
A raison de trois gigs par semaine au Rock Classic, il devrait dépasser les 65000 concerts avant de voir la mer du Nord inonder Bruxelles.
Après avoir bravé la pluie, le marché de Noël, les éternels chantiers bruxellois, deux ou trois dealers aussi sympathiques que les démarcheurs au téléphone, tu rejoins le bar rock le plus emblématique sur le territoire de Manneken Pis.
Plat du soir, offert par la maison: Wind Cries the Blues!
On ignore si le band bruxellois a emprunté son patronyme à la chanson de Teresa James, mais cette bise présentait effectivement de sévères accents bluesy .
Ils ( elle), pas iels, sont cinq et, au premier coup d'oeil, ils sont nés au siècle passé.
Ils furent This is Marylin, Mojo Rising avant d'opter pour Wind cries the blues.
Line-up: aux drums, le doyen, Pascal Vankerkhove/ à la Les Paul, Giovanni Colucci, un cousin éloigné de Coluche/ à la basse, un Frenchie, Jérémy Fidelak/ on saxophone, from the UK, Paul MacEke, nice hat, sir et, enfin, on vocals and keys: Amandine Riffault.
Fait d'armes retentissant: finaliste du Belgian Blues Challenge au Zik Zak.
Pour démarrer le set, peut-être en hommage à Jacques Brel, voici ' Flatlands', un funk blues juteux porté par la voix chaude d'Amandine et agrémenté d'un dialogue musclé entre la Les Paul et le saxophone.
Au fond, Pascal s'applique sans rire, il est bien soutenu par Jérémy pour cimenter une rythmique pas inconsistante.
Le groupe a invité amis, fans, et toute la famille à venir les soutenir , cette joyeuse troupe a tôt fait de mettre de l'ambiance dans le bar.
' Outside of this town' de Christone "Kingfish" Ingram, déboule , blues et soul coulent en grosses trainées, et déjà le jeu, aux senteurs Delta du Mississippi, de Giovanni émerveille.
On passe vers un autre poisson avec 'Highway's holding me now' de Samantha Fish, Jérémy assure les backing vocals.
Ce blues rock bien senti est suivi par 'Mistreated' , ébauché par la scie habituelle lâchée par les malheureux bluesmen... I woke up this morning... et c'est pas un café chaud que lui apporte madame, non... I feel mistreated... tout comme Robert Johnson dans son ' Walkin blues' ou Lightnin Hopkins, ils sont tous maltraités.
Avec Danielle Nicole, 'Save me' , le female blues est à l'honneur, les intonations d'Amandine rappelant le timbre d'une autre bruxelloise célèbre, Dani Klein.
Une nouvelle fois, Giovanni, à l'affut, amorce la suivante, 'The Middle' de Kenny Wayne Shepherd , un berger aimant abuser de la wah wah.
Groove et blues font bon ménage.
Rien à dire, le combo a le grand mérite d'opter pour des titres moins connus pour les néophytes.
Si Gary Moore a bien interprété le fantastique slow blues ' Memory Pain' , le morceau, de la plume de Percy Mayfield, était déjà au répertoire de Thin Lizzy.
Wah wah tonitruante et voix juste, du bon boulot.
Une compo personnelle pour suivre, 'Reverse blues' , elle permet la mise en évidence de l'orgue et montre les intéressantes capacités de songwriting de l'équipe.
Le côté soul réapparaît avec ' Empty Promises' de Michael Burks.
Wind cries the blues semble se complaire dans cet univers soul blues si bien interprété par des gens tels que Bobby Bland, Robert Cray, Shuggie Otis ou Buddy Guy.
Un instrumental funk on the rocks, ' Cold as ice '( Fred Chapellier) , précède la présentation des protagonistes qui enchaînent sur le juteux ' Nancy Lee' de Vintage Trouble.
Après avoir constaté que le puits était à sec ' Well run dry', mais la guitare ne manquait pas de jus, c'est le ' Green eyed lover' qui fait de l'oeil à Layla Zoe.
Paul vient se dégourdir les jambes dans la fosse, puis rejoint les copains, car Giovanni a entamé ' Summertime' alors que l'hiver est à nos portes.
Après cette version toute personnelle du classique de Gershwin, qui, à chaque fois te renvoie des flashes de Janis, c'est Joe Bonamassa qui vient pleurer sans honte, son ' If heartaches were nickels' est un must de son répertoire.
Avant d'être un tube monstrueux pour Joe Cocker, c'est Traffic qui jouait ' Feelin alright'.
Paul s'époumone, comme Chris Wood à l'époque, Amandine s'égosille, le public reprend le refrain, nice tune!
Il n'y a pas que le diable, ni Judy à se déguiser, Paul se transforme en Santa Claus, ( pas évident pour souffler dans son instrument) puis c'est parti pour la dernière du set.
La playlist annonce ' You shaved me', cela nous effraie, comme le morceau est amorcé en mode gospel, virant funk après un instant, on opte pour 'You saved me' sans avoir retrouvé l'auteur de ce titre.
Logiquement, le rock classic attend son bis, le band propose ' Two parts sugar, one part lime' , un cocktail revigorant, imaginé par Vanessa Collier.
Comme Odette, Nicolas, Martine et Serge avaient encore soif, le groupe leur sert un Memphis blues poussé par une wah wah furieuse et l'écurie étant proche, Jérémy parvient à placer un solo de basse concis et efficace.
Pour Jimi, the wind cries Mary, à Bruxelles, the wind cries the blues, c'est pas mal, non plus!