Rebecca McCartney - EP “How you feel”.
Loonar Records
( michel)
Heather McCartney, Mary McCartney, Stella McCartney, James McCartney et Beatrice McCartney ont un Beatle comme papa, pas Rebecca McCartney, même si la demoiselle, from New-York, affirme avoir grandi in a really musical family.
Toute jeune, elle prend des leçons de piano et tâte de divers instruments, plus tard on la croise dans une chorale, elle s'implique aussi dans le musical theatre et tout naturellement commence à composer et à interpréter des chansons .
Le jazz, le R& B et la pop ont ses faveurs, comme sources d'inspiration, elle cite D’Angelo, Lauren Hill, Erykah Badu, The Roots, Lianne La Havas, Norah Jones, Ella Fitzgerald ou Peggy Lee.
2020, elle fait équipe avec Jakob Leventhal pour former le duo folk Garden Party, ( un album en mars de la même année) .
Jakob a de qui tenir: petit-fils de Johnny Cash et le bristol de Rosanne Cash, his mum, n'est pas nul, non plus.
Avant le projet Garden Party, le garçon avait déjà sorti un album et un EP sous son nom et produit un EP pour Nick Sherry.
C'était couru, Rebecca; qui chante et manie la guitare, fait appel à lui pour produire son premier effort discographique, Jakob joue de tous les instruments, except drums performed by Jason Burger.
A première vue, ce Jason n'est pas n'importe qui, il a fait partie de Big Thief et a opéré comme session musician pour quelques gens pas idiots, tels Alela Diane, Kate Copeland, Cory Chisel ou My Brightest Diamond.
Tracks
Behind Closed Doors
03.06
Pochette sans surprise, une photo, en contre-plongée, de la demoiselle, cheveux blonds, bouclés, elle exhibe une tenue printanière, top fuchsia et jupe noire.
Pour ne pas fixer l'objectif, ce sont ses pieds qui attirent son attention.
Le background quasi uni laisse deviner la tête d'un arbuste dans le coin gauche.
C'est à Carole King que tu penses à la vue du cliché, le contenu musical n'en est pas éloigné non plus.
' Remember less' , ce n'est probablement pas un début d' Alzheimer, mais l'image d'un être autrefois aimé qui s'estompe.
L'habillage sonore mixe habilement soft rock, soul jazz et chant soyeux.
L'arôme délicat du miel se lézarde légèrement après 2'30, quand le guitariste place un solo aussi habile que radieux, la voix monte, monte, du coup tu scrutes les cieux et tu parviens à voir le pinson qui pépie dans une des plus hautes branches du mimosa déjà en fleur.
C'est beau, te murmure madame qui venait de te proposer un café, on dirait du Boz Scaggs au féminin.
T'as réagi: c'est McCartney.
T'es con, a- t-elle répondu!
Les mêmes ambiances feutrées émaillent la ballade aérienne ' Just Air'.
Il y a du Minnie Riperton, voire du Sade Adu, dans les modulations prises par le frémissement délivré par la douce jeune personne.
Un piano moiré, un jeu de guitare décontracté, et une rythmique tout en retenue modèlent un climat vaporeux, propice à toutes les rêveries romantiques.
Ce morceau se montre volatile comme l'air que tu peux respirer dans les coins les moins pollués de la planète.
La valse 'Undone', tout en langueur, traite des hésitations accompagnant une rupture fraîche.
Une orchestration ample et un choeur sombre confèrent un caractère dramatique à la plage la plus mélancolique de l'EP.
Rebecca a une amie, Avery, une demoiselle qui en amour n'est pas souvent tombée sur l'âme soeur , elle a été larguée plus d'une fois,la ballade 'For Avery, in June' a été composé pour elle .
... Too many men
Too many to count but still none to count on...
Triste constat!
Mon bébé, viens, repose-toi sur mon épaule, prends ce kleenex et écoute la guitare, le piano et la basse aux teintes pastels, qui doivent agir comme un baume pour soigner tes peines de coeur.
' Behind close doors' : de toute évidence Rebecca a des petits amis pas très clairs, celui-ci, par exemple.... You only love me when the doors are closed...You only take me out far from your house
Where there's no one around that you know...
T'es pas conseillé conjugal, tu ne lui diras pas "laisse tomber", mais c'est ce que tu penses!
Comme elle est légèrement agacée, la plage, qui démarre en douceur, avec de jolies voix féminines en backing, finit par prendre un virage plus remuant quand une guitare grinçante entre en action.
Oh, ce n'est qu'un feu de paille, très vite on retrouve les ambiances éthérées qui caractérisent les autres compositions de ce premier EP d'une excellente facture.
Moins pop que Katie Melua ou Dido mais aussi talentueuse que Rumer ou Anna Ternheim, Rebecca McCartney est, sans conteste, à l'aube d'une brillante carrière.