samedi 22 mai 2021

EP - Katie Knipp : The Well

 EP - Katie Knipp : The Well

Not on label

 

En essayant de te documenter, t'as lu ceci:  My name is Katie Knipp, and I’m a Blues/Americana artist currently based outside of Sacramento.

On n'a pas pour habitude de demander l'âge d'une dame, la seule fois où on a tenté l'expérience, la réaction fut explosive, mais on sait que Katie s'ébroue depuis plus de 20 ans dans le microcosme blues/americana.

Du côté de Sacramento  on nous signale ceci: she’s blessed with soulful vocals and a great ability to mix several genres into her roots-rock vibe. Her sixth album, “The Well,” is out now.

Effectivement, six enregistrements, déjà!

Katie gagne sa croûte en tant que piano teacher, mais sa première approche musicale était la clarinette,  le piano vint plus tard, puis elle décroche a degree in vocal performance, insatiable,  elle manie aussi la guitare et le dobro.

En 2005, elle  enregistre   ' Take her Down' et 'Violent in Here', ils sont  suivis par 'Midnight Mind', l'EP ' Nice to Meet You', l'album 'Take it With You' et, enfin, ' The Well'.

Sa bio mentionne quelques distinctions: plusieurs fois Best Blues Artist, lauriers  attribués par les Sacramento Area Music Awards ( SAMMIES), en 2020:  Female Artist of the Year Honoree by the Country Folk Americana Blues Music Realm, un top ten dans le Billboard’s Blues Albums chart, et on nous dit que le tout récent 'The Well' est bien parti pour battre des records.


Tracklist
1 Sad Eyed Lover 3:37
2 The Gospel Of Good Intentions 5:08
3 Better Me 4:04
4 Chamomile And Cocaine 3:47
5 Bullet Train 4:44
 
Crédits:
Katie Knipp: Vocals, piano, rhodes, hammond, dobro guitar
Zack Proteau: Electric bass, rhythm guitar
Neil Campisano: Drums and percussion
Chris Martinez: Electric Guitar
Otis Mourning: Saxophones and clarinets
special guests:
Mick Martin: Harmonica
Keith Cotton: Hammond on tracks 3 and 4
Justin Au: Trumpet
Brandon Au: Trombone  

Pochette classique: un fond bleu: nom de l'artiste et intitulé de l'album à gauche, la partie droite affiche une photo du profil, tête penchée.  La madame,  à la chevelure lisse,   arbore un T-shirt blanc, peut-être lavé avec Ariel.
Son regard, énigmatique, hésite entre  le sourire narquois, le genre que certains reprochent à Anne-Sophie Lapix,  et le maintien désinvolte.
Le/la photographe lui a donné la consigne suivante, pas de grimaces, svp!
 
L'entrée prévue au menu n'est pas du style allégé, si ton estomac est du genre fragile, choisis plutôt un consommé clarifié, car ce 'Sad Eyed Lover' est passablement costaud.
T'avais à peine déplié la serviette de table pour la poser élégamment sur les genoux, comme le veut le protocole,  qu'une voix étouffée lance un one, two, three, four, immédiatement suivi par un roulement de tambour, accompagné par une armada de cuivres, tout droit sortie d'une virée à la Nouvelle-Orléans.
Une guitare s'immisce dans ce scénario alors que la voix bouillonnante de Katie Knipp scande son laïus destiné à un amoureux à l'oeil triste.
Un beat en forme de martèlement sauvage accompagne la madame jusqu'au terme de la plage, t'as pas pu avaler une seule bouchée du mets savamment posé sur ton assiette Hermès, ta voisine, passablement excitée, battait la mesure du talon et les roulés de saumon se sont mis à danser  le shimmy comme aux beaux jours précédant la prohibition.
Blues, jazz et rock se mélangent astucieusement, la voix sensuelle et farouche de la Knipp liant la sauce. 
Heureusement les choses s'assagissent avec la seconde pièce, 'The Gospel of Good Intentions', une valse  soul/blues destinée à faire tournoyer les anges, déchus ou non.
Les cuivres sont toujours de la partie, la batterie se fait sobre, l'orgue enveloppant, la slide collante, la basse magistrale et la voix suave.
Blues with horns, une recette qui a fait ses preuves. 
Pas convaincu , écoute le Paul Butterfield Blues Band, époque David Sanborn!
L'intro de ' Better Me' évoque le timbre éraillé de Janis Joplin, après quelques mesures, le morceau vire Delta blues/gospel, la voix implorant le seigneur sur fond  de dobro et d'harmonica plaintif.
Keith Cotton vient embellir le lament avec les sonorités caractéristiques de l'Hammond tandis qu'un choeur liturgique gémissant  amplifie l'impression de spiritualité et d'exaltation.
A écouter à genoux, mains jointes et yeux baissés!
Chamomile And Cocaine', association bizarre, t'as déjà sniffé de la camomille, toi?
 Sur fond jazz/soul/blues , elle confesse,  ...I wear my hair like lingerie.. déjà tu tiques, mais là où t'es d'accord, c'est quand elle ajoute ..I gotta voice that's thick like crème brûlée... et il en faut de la voix pour maîtriser ce courant tourbillonnaire en bruit de fond,  un sax roublard, l'Hammond gluant, une rythmique ( basse/batterie) compacte et un solo de guitare fulgurant. C'est pas de la petite bière que la madame et son équipe te servent, le breuvage fait passer la Guinness pour de la limonade pour gamines.
Ce houblon, là, on  en redemande.
Le dernier arrêt est en vue, le 'Bullet Train" se dirige vers le terminus mais pas à la vitesse d'une balle ou du bolide piloté par Steve McQueen  dans Bullitt, le tortillard se traîne en mode folk/blues flegmatique, porté par l'harmonica omniprésent  de Mick Martin et la voix en accordéon de Miss Knipp.


T'as pigé, 'The Well' n'est pas un puits sans fond dans lequel croupit une eau stagnante, nauséabonde, cet EP mérite, amplement, les five stars que lui attribue le Blues Matters Magazine.
Pas étonnant que le disque squatte  les Roots Music Charts depuis des semaines.
 
En feuilletant la page facebook de la Knipp, on a lu ceci... We hope to tour in the UK someday soon... si cette tournée se concrétise, Katie, pense à faire un crochet par le Benelux et par la France!