Album - Above Holy Ground by DeathOmen
Par NoPo
Label : Pharmafabrik
DEATHOMEN Above holy ground 12/2020
Un nouveau groupe de joyeux lurons? Pas vraiment!
On retrouve une partie de leurs cendres avant 1990, Marjan Macarol ayant
esquissé quelques pas de dark (dancing? Pas vraiment!) en 1988.
32 ans plus tard, les survivants slovènes réveillent leur 'Death' et fabriquent cette délicieuse galette noire en Décembre 2020.
Line-up:
Miha "The Navigator" Gerzej: music, guitars, bass
Tomaž "Master 'Boreas' Blaster" Vovk: music, drums
Marjan "Mančo" Macarol: lyrics, vocals, artwork
La jaquette? Sobre et marquante (bravo à Marjan!), elle aurait plu à Stendhal.
Sur un fond noir profond, le nom du groupe, couleur rouge sang, se fixe
en haut, comme souvent; l'originalité vient du style d'écriture
sophistiqué.
La police, très fine, dessine traits, pointes et arrondis d'un bel esthétisme qui ne facilite pas la lecture.
Seule la première lettre possède un ventre bien plein (elle a dû se gaver!).
On retrouve cette lettre une seconde fois dans le logo - initiales,
quasi pleine page, le 'D'(mon) s'insérant dans un 'O' rouge, sauf la
barre verticale débordant du cercle.
Tout en bas, le nom de l'album figure en blanc, excepté les lettres précédentes, 'O' et 'D' ventru, en rouge une nouvelle fois.
'DO' comme un symbole ésotérique et surtout pas une entrée de gamme!
Un tour de DO (aï!) sur leur chaîne youtube présente d'autres dessins stylés du même acabit : https://www.youtube.com/channe
Le projet musical? Les musiciens font référence à Sodom, Venom, Voivod,
Celtic Frost... mon oreille les rapproche de Paradise Lost.
Le webzin' Terra Relicta considère hautement leur album et, en particulier, la piste 'Rise of the DeathOmen'.
Je dois reconnaitre que cette dernière met les poils au garde à vous.
Le riff principal saute aux oreilles et ne les lâche plus; il
s'introduit dans le conduit et envahit le cerveau, une boucherie(jaune
et déformée)!
Marjan ne chante pas, il scande, racle et harangue!
Après ce démarrage captivant, la batterie fait une crise d'épilepsie entraînant l'accélération des guitares de Miha.
La cadence redevient ensuite plus lente et lourde avant de repartir pour
un tour de piste en formule 1. On finit secoués, vidés, exsangues.
Dès l'ouverture par 'Procreator' (Kreator?), le ton est donné. Le son de batterie annonce une tendance death à la double pédale.
L'ambiance martiale couche une atmosphère glaciale. Marjan déclame les mots comme des condamnations à mort.
La suivante 'Grave gravity' débute dans le doom pour 1'30 puis les
tronçonneuses déchiquètent grave. La batterie triguée sonne
incroyablement.
Certains dansent sur leur tombe (remember 'Dancing on your grave'?), les DeathOmen la creusent au marteau-piqueur.
Pas de répit avec 'Reac-TOR-menT', les secousses telluriques font
trembler la terre sainte. La batterie reste incontrôlable sauf par son
maître Tomaz.
Le morceau joué dans l'urgence d'une catastrophe s'achève sur un rire démoniaque.
Les DeathOmen doivent s'en gaver de ce lait rouge. 'Red Milk' fait couler un liquide sinistre.
La guitare doomie, aux accords lents et déchirants, n'arrive pas à faire
ralentir la vitesse des frappes, faiblissant uniquement le temps d'une
courte respiration.
Une larme de heavy metal se glisse dans 'The iron island'. La guitare
exerce un maintien constant, comme une colonne vertébrale, sauf qu'ici,
elle se permet quelques notes mélodieuses.
Les lignes rythmiques, dynamiques, explosent en continu mettant nos
nerfs à rude épreuve sur 'Bleeding Dead' cependant, les musiciens ont un
peu de pitié, le morceau ne dure que 2 minutes... dans le sang et la
folie malgré tout.
Et puis... le pavé dramatique de 22 minutes! Lancée dans une douleur
hurlée sous les coups des frappes dévastatrices, 'Aphelion' s'installe
dans un faux rythme que les musiciens s'amusent à casser.
Tomaz, en particulier, saute d'une cadence effrénée à des ralentissements en lisière du doom par instants...
A d'autres moments, on pourrait entendre du trash, à la Metallica. On a
même un passage aux choeurs de pirates à 7'47. Ceux là restent, quand
même, bien imbibés, pour garder la crédibilité!
En milieu de procession, un passage long tire sur du prog-métal avant de revenir à la trame principale.
'Deathomen'(inblack) possède sa certification caractérisée par une voix
monocorde et râpeuse, une batterie énervée et tonitruante, des guitares
puissantes (peu de solos), un son brut, carré et dense (sans
électronique).
Dans une grande tradition, les musiciens jouent beaucoup de notes basses mais je vote pour une note haute.
La dénomination du disque, présage de mort, a quelque-chose de
Deathinitif et pourtant on espère une vie après la mort par une suite
renouvelée.
Pour DO, le sol saint n'entre pas dans une game over (oups! là c'est trop...).
Tracks Self-Released
1. Procreator
2. Grave Gravity
3. Reac-TOR-menT
4. Rise of the DeathOmen
5. Red Milk
6. The Iron Island
7. Bleeding Dead
8. Aphelion
Credits:
Recording, editing and mixing at The Navigator Studio during Black Summer MMXX EV
Mastering at the Anubis Studio, Summer MMXX EV