Album - Storm Gordon - The Lie I Love The Best
par NoPo
Juno Records
STORM GORDON The lie I love the best 2021
Storm Gordon se situe à l'opposé de la tempête tropicale sur laquelle on trouve la première réponse de Google.
Storm souffle d'une respiration écossaise ample mais beaucoup plus apaisée.
Ayant vécu son enfance sur l'île d'Arran, elle profite de parents artistes (son père était lui-même musicien) amateurs de jazz.
Elle teinte cette culture de musique soul qu'elle apprécie et même de classique et d'électronique.
Avant 20 ans, elle devient journaliste à Los Angeles et mannequin à Londres, tout en chantant avec différents groupes.
Elle publie son premier disque 'Song for Birdman' avec David Galbraith. Son idée? Mélanger musique et arts visuels.
L'artiste, aux multiples facettes, dessine, peint, photographie, fait des collages et montages divers et assemble tout dans un patchwork étonnant.
Regardez donc la pochette royale 'The lie I love the best' : découpages et collages de tissu alternent en formes arrondies et triangulaires de couleurs rouge et noire.
Le rendu suggère une tête couronnée ou des personnages chapeautés. Une main, luxueusement gantée, insère la dernière pièce du puzzle au centre.
L'album sort 15 ans après 'Someone to dance with'. Plus lent, vérifie si tu bouges encore!
L'excuse : déménagement de l'Ecosse au Canada et retour. Une deuxième? Combiner analogique et numérique, ça coûte cher!
Pas pressée aurait pu suffire, maintenant que l'album l'est, lui...
01-Sirens in T.O
02-Diamonds in the heart
03-Slightly Different
04-Funny Side
05-The lie I love the best
06-Down at the Well-to-do
07-Goodbye paradise
08-Love songs for machine
09-Mistress of Disguise
10-No Call for a Stranger
11-$2 Tuesdays
'Sirens in T.O' flirte avec une ambiance diaphane. Le chant de Storm survole un rythme particulièrement sautillant avec de nombreuses percussions (faisant référence à un carnaval à Toronto).
L'artiste cherche d'ailleurs quelqu'un pour danser (toujours pas trouvé 15 ans après?). Un vent de clavier effleure mon oreille, on dirait un melodica en discussion avec le piano.
On n'aperçoit pas ceux-là dans le ciel, ils logent au fond du coeur, raison de plus pour briller.
Quelle grâce ce 'Diamonds in the heart' délicatement rythmé dans un drumming souple! Une sous-couche de violon fixe, par instants, la peinture aux éclats de couleurs synthétiques et organiques.
Une guitare doucement frottée vient s'insérer sans faire grand bruit. La voix légère glisse, créant un liant sucré avec l'instrumentation.
Des clochettes et cymbales saupoudrent un violoncelle à l'orée de 'Slightly different', comme une pluie fine perlant des branches d'arbres.
Un orage s'éloigne, la basse roule sobrement. Un saxophone, au souffle réconfortant, s'invite, accueilli par la sérénité d'une éclaircie.
Un 'Funny side' enjoué nous entraîne dans une farandole ensoleillée et singulière. Ce reggae rit et déride tous les tristes.
Banane en travers du visage, on garde la pêche en se trémoussant sur un rythme puissant et enlevé. Le clavier tournoie joyeusement et danse avec le sax.
Moins funny, 'The lie I love the best' ouvre avec des accords de guitare et basse sombres et la voix de Storm, sombrant elle-même, donne la chair de poule.
Le titre surprend par sa mélancolie coincée entre deux morceaux dynamiques. Un instant de soul(itude).
Complètement à l'opposé, 'Down at the Well-to-do', funky à souhait, explose sous des frappes alertes, un synthé à l'envers et une guitare électrique aux humeurs changeantes.
Jazzy et recherché, le morceau rutile... écoutez, tout au bout, le déchirement du saxophone en plein choeurs généreux.
Le clavier de 'Goodbye paradise' me rappelle l'intro de "Caesar's Palace Blues" de UK prolongée par une voix de velours un peu 'sad' à la Sade.
Le beau violoncelle ne remonte pas le moral, la grisaille l'emporte!
Les peaux résonnent sous les claques chaloupées du batteur. Les cordes de guitare doivent être épaisses comme l'atmosphère irrespirable.
Moite, le son organique de la chanson bouillonne et la sueur glisse et s'immisce. 'Love songs for machines'? Les machines ne peuvent que succomber.
Un clavier aux réminiscences electro-prog tournoie pour annoncer 'Mistress of Disguise', et revient à l'assaut(ce) régulièrement sur une basse à ressorts dans un rythme moelleux.
Les autres instruments fusionnent pour offrir un écrin à la voix de Storm.
'No call for a stranger' déroule, classieux, comme une BO de James Bond. La mélodie invite au baiser.
Une fois encore, l'instrumentation se veut équilibrée, homogène, fusionnelle, harmonieuse et met en valeur le ramage gordonien.
La dernière piste parle du quartier où l'artiste a vécu à Toronto. Le rythme de '$2 Tuesdays' encourage les arabesques qu'elles soient vocales ou corporelles.
La basse ronronne, longue et langoureuse et le saxophone se laisse aller.
Pourtant pas familier avec ce genre de musique (parfois déconcertante pour moi), j'ai été happé par sa vigueur et sa virtuosité au service de la mélodie.
Recherchée mais abordable, elle nécessite une immersion plutôt qu'une écoute distraite (sur certains plans, on peut penser à Joni Mitchell).
La personnalité artistique de l'auteur prédomine, Storm aime inventer et s'investir sans limite.
Une musique à l'image de la pochette, un peu excentrique et surtout librement artistique.
L'orchestre :
Vince Maccarone - batterie
Roger Williams - basse
Isax InJah - saxophone
David Galbraith - guitare et claviers
Pj Moore (Blue Nile) - synthé
Robin Mason - violoncelle
Tom McKay - Vocoder & extra alpine synth part sur la version preview de 'Sirens in T.O'
Storm Gordon se situe à l'opposé de la tempête tropicale sur laquelle on trouve la première réponse de Google.
Storm souffle d'une respiration écossaise ample mais beaucoup plus apaisée.
Ayant vécu son enfance sur l'île d'Arran, elle profite de parents artistes (son père était lui-même musicien) amateurs de jazz.
Elle teinte cette culture de musique soul qu'elle apprécie et même de classique et d'électronique.
Avant 20 ans, elle devient journaliste à Los Angeles et mannequin à Londres, tout en chantant avec différents groupes.
Elle publie son premier disque 'Song for Birdman' avec David Galbraith. Son idée? Mélanger musique et arts visuels.
L'artiste, aux multiples facettes, dessine, peint, photographie, fait des collages et montages divers et assemble tout dans un patchwork étonnant.
Regardez donc la pochette royale 'The lie I love the best' : découpages et collages de tissu alternent en formes arrondies et triangulaires de couleurs rouge et noire.
Le rendu suggère une tête couronnée ou des personnages chapeautés. Une main, luxueusement gantée, insère la dernière pièce du puzzle au centre.
L'album sort 15 ans après 'Someone to dance with'. Plus lent, vérifie si tu bouges encore!
L'excuse : déménagement de l'Ecosse au Canada et retour. Une deuxième? Combiner analogique et numérique, ça coûte cher!
Pas pressée aurait pu suffire, maintenant que l'album l'est, lui...
01-Sirens in T.O
02-Diamonds in the heart
03-Slightly Different
04-Funny Side
05-The lie I love the best
06-Down at the Well-to-do
07-Goodbye paradise
08-Love songs for machine
09-Mistress of Disguise
10-No Call for a Stranger
11-$2 Tuesdays
'Sirens in T.O' flirte avec une ambiance diaphane. Le chant de Storm survole un rythme particulièrement sautillant avec de nombreuses percussions (faisant référence à un carnaval à Toronto).
L'artiste cherche d'ailleurs quelqu'un pour danser (toujours pas trouvé 15 ans après?). Un vent de clavier effleure mon oreille, on dirait un melodica en discussion avec le piano.
On n'aperçoit pas ceux-là dans le ciel, ils logent au fond du coeur, raison de plus pour briller.
Quelle grâce ce 'Diamonds in the heart' délicatement rythmé dans un drumming souple! Une sous-couche de violon fixe, par instants, la peinture aux éclats de couleurs synthétiques et organiques.
Une guitare doucement frottée vient s'insérer sans faire grand bruit. La voix légère glisse, créant un liant sucré avec l'instrumentation.
Des clochettes et cymbales saupoudrent un violoncelle à l'orée de 'Slightly different', comme une pluie fine perlant des branches d'arbres.
Un orage s'éloigne, la basse roule sobrement. Un saxophone, au souffle réconfortant, s'invite, accueilli par la sérénité d'une éclaircie.
Un 'Funny side' enjoué nous entraîne dans une farandole ensoleillée et singulière. Ce reggae rit et déride tous les tristes.
Banane en travers du visage, on garde la pêche en se trémoussant sur un rythme puissant et enlevé. Le clavier tournoie joyeusement et danse avec le sax.
Moins funny, 'The lie I love the best' ouvre avec des accords de guitare et basse sombres et la voix de Storm, sombrant elle-même, donne la chair de poule.
Le titre surprend par sa mélancolie coincée entre deux morceaux dynamiques. Un instant de soul(itude).
Complètement à l'opposé, 'Down at the Well-to-do', funky à souhait, explose sous des frappes alertes, un synthé à l'envers et une guitare électrique aux humeurs changeantes.
Jazzy et recherché, le morceau rutile... écoutez, tout au bout, le déchirement du saxophone en plein choeurs généreux.
Le clavier de 'Goodbye paradise' me rappelle l'intro de "Caesar's Palace Blues" de UK prolongée par une voix de velours un peu 'sad' à la Sade.
Le beau violoncelle ne remonte pas le moral, la grisaille l'emporte!
Les peaux résonnent sous les claques chaloupées du batteur. Les cordes de guitare doivent être épaisses comme l'atmosphère irrespirable.
Moite, le son organique de la chanson bouillonne et la sueur glisse et s'immisce. 'Love songs for machines'? Les machines ne peuvent que succomber.
Un clavier aux réminiscences electro-prog tournoie pour annoncer 'Mistress of Disguise', et revient à l'assaut(ce) régulièrement sur une basse à ressorts dans un rythme moelleux.
Les autres instruments fusionnent pour offrir un écrin à la voix de Storm.
'No call for a stranger' déroule, classieux, comme une BO de James Bond. La mélodie invite au baiser.
Une fois encore, l'instrumentation se veut équilibrée, homogène, fusionnelle, harmonieuse et met en valeur le ramage gordonien.
La dernière piste parle du quartier où l'artiste a vécu à Toronto. Le rythme de '$2 Tuesdays' encourage les arabesques qu'elles soient vocales ou corporelles.
La basse ronronne, longue et langoureuse et le saxophone se laisse aller.
Pourtant pas familier avec ce genre de musique (parfois déconcertante pour moi), j'ai été happé par sa vigueur et sa virtuosité au service de la mélodie.
Recherchée mais abordable, elle nécessite une immersion plutôt qu'une écoute distraite (sur certains plans, on peut penser à Joni Mitchell).
La personnalité artistique de l'auteur prédomine, Storm aime inventer et s'investir sans limite.
Une musique à l'image de la pochette, un peu excentrique et surtout librement artistique.
L'orchestre :
Vince Maccarone - batterie
Roger Williams - basse
Isax InJah - saxophone
David Galbraith - guitare et claviers
Pj Moore (Blue Nile) - synthé
Robin Mason - violoncelle
Tom McKay - Vocoder & extra alpine synth part sur la version preview de 'Sirens in T.O'