jeudi 17 septembre 2020

BACK TO BEFORE AND ALWAYS .....PINK FLOYD

 Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!

 

 

BACK TO BEFORE AND ALWAYS...
PINK FLOYD  - Money extrait de The Dark Side of the Moon 1973
La musique imprègne mon foyer dès mon plus jeune âge comme d'autres respirent l'encens. Les sons tintinabulent dans toute la maison surtout le dimanche matin mais, malgré la proximité de l'église, ce ne sont pas les cloches de la messe.
A 13 ans, en fouillant curieusement les compilations vinyles, bon marché, loin d'être R'n'R, que mon père passe sur son imposant poste radio-tourne-disques 'Blaupunkt', un ovni tournoyant m'envahit les oreilles.
La jaquette indique 'Astronomy domine'(version live 'Ummagumma') de Pink Floyd qui n'en finit plus de crépiter en feu d'artifices pendant 9 minutes stroboscopiques!
Il est tard, je suis un peu perdu et je regarde les étoiles dans le ciel sans trouver la soucoupe volante responsable de mon état... (et même plus tard avec 'Interstellar overdrive', toujours pas de rencontre du 3è type!).
1975 un jeu télévisé plus terre à terre ('télé-fidélité' sur 'La une est à vous'), diffuse 'Money' pendant qu'un spot lumineux se balade sur un damier! Finalement ils semblent bien allumés aussi sur la une (non pas la lune!); drôle de façon de découvrir ce titre mythique...
2 ans plus tôt, la lune et son côté obscur s'était levée (bien avant la guerre des étoiles) et moi, jeune padawan... j'atterrissais seulement.
La pochette flamboyante, chef d’œuvre d'Hipgnosis reste unique. Faites entrer la lumière dans un prisme et 'The Dark Side of the Moon' se charge de la disperser en sonorités multicolores sur fond noir profond. La musique fait l'effet d'un ciel étoilé par une belle nuit d'été.
Le son de l'album, produit par Alan Parsons, ressemble à une démonstration de techniques méticuleuses, de savoir-faire et un peu de magie.
Roger Waters, le torturé, écrit des paroles aux thèmes sombres essaimées sur cette musique brillante (il finira carrément dans le mur 6 ans plus tard!).
Les textes de 'Money' n'éclaircissent pas le paysage mais le constat se veut particulièrement pertinent pour l'époque, 'Money it's a crime' 'It's the root of all evil today' (l'argent est un crime, la source de tous les démons aujourd'hui).
Une machine à sous ou une caisse enregistreuse démarre le morceau (prémonition?). La basse de Waters plante un régal de groove original avant l'habillage de la batterie dans une grande simplicité métronomique.
La guitare de Gilmour s'apprécie par petites touches légères et discrètes. Le synthé, plus bavard, de Rick Wright dessine des enluminures qui entrelacent la 6 cordes.
David Gilmour pose sa voix suave comme un glissé sur du velours.
Au bout de 2 mns, le chanteur se tait, le saxophone de Parry intervient par surprise et son grain de braise fait aussitôt monter la température. Sa manière donne un air de free jazz parfois présent chez King Crimson.
Le solo d'une bonne minute finit par provoquer la réaction de la guitare qui s'envole, gourmande, en surfant sur un clavier wah wah (on croirait qu'il crie miam miam) dans un passage effréné.
Un instant, ces instruments passent en arrière plan et laissent la lumière sur la batterie roulante de Mason puis la guitare repart de l'avant couplée à une seconde guitare jouant d'abord rythmique puis en double.
Enfin, retour au cœur de la mélodie et au chant qui s'évanouit lentement dans un 'away ...' répété et finalement cette drôle de séquence parlée relatant une altercation un peu folle en jointure avec le morceau suivant.
Un sacré instant, un instant sacré? Un Monument!
...79, je pleure de rire devant les délires absurdes de Monty Python et sacré Graal sorti en 75 et financé (en partie) par les ventes de l'album à succès que l'on sait... et oui... Pink Floyd rend la monnaie (oups)!
Cette année là, le groupe ajoute une brique à son mur... trop haut et qui volera vite en éclat...
Abats la monnaie monnaie monnaie (reoups), elle peut servir à ton bonheur mais surtout n'en fais pas ton Graal!