Agathe Iracema à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 20 septembre 2020
Reprise des concerts à La Grande Ourse après un double show de l'humoriste Pablo Mira, en cette fin d'après-midi, la salle accueille Agathe Iracema.
Les fidèles de la constellation ne sont pas au rendez-vous, le jazz ne fait pas recette dans la commune gérée par Anne-Marie Pasquiet, à peine 37 misérables réservations, c'est frustrant!
Ajouter que les absents ont eu tort ne mettra que peu de pommade au coeur de l'organisation.
Ludo gravit les marches du podium vers 17:15 afin d'élucider l'absence d'avant-programme, toujours cette maudite pandémie qui joue les prolongations, il est suivi par la séduisante Agathe, flanquée de son pianiste, le formidable colombo-brésilo-parisien, Leonardo Montana!
Leonardo est partout: aux côtés d'Anne Paceo, de Corentin Rio, de Naïssam Jalal, de Julie Erikssen, de Mokhtar Samba, de Felipe Cabrera, etc... quand il ne dirige pas son propre trio!
Agathe Iracema n'aurait pu dénicher un meilleur accompagnateur!
Tu dis?
Luiz Eça...
Décédé en 1992, fieu!
Et Agathe, Iracema, c'est pas gaulois comme nom!
Elle est franco-brésilienne, papa Rubens Souza de Jesus (devenu Rubens Santana), bassiste de samba-funk, a atterri en Europe en 1988.
Tout naturellement, la jeune fille, qui durant son enfance a baigné dans le jazz et la bossa nova, se lance dans la chanson, à son actif, quatre enregistrements le dernier ( datant de 2015), ' Feeling Alive', sur lequel un certain Fred Wesley vient jouer du trombone.
En 1965, l'immense Elis Regina enregistrait 'Por um Amor Maior', Agathe reprend la romance pour la chanter d'une voix claire et maîtrisée, magnifiquement accompagnée par son pianiste. Pour palier à l'absence de percussions, la belle dame caresse délicatement un tambourin de la paume de la main.
Une entrée en matière lumineuse.
Elle amorce 'Favela' d'Antônio Carlos Jobim /Vinicius de Moraes en vocalises volatiles tout en se frottant les menottes, le piano s'emballe lors d'un second mouvementé agité.
Vivre dans ces bidonvilles, c'est un exploit, explique-t-elle!
Le standard ' God bless the child' est transcendé par l'interprétation de Billie Holiday, la version proposée par le duo en piste n'a pas à rougir de la comparaison avec celle de la Lady who sings the blues.
Pendant que le piano introduit ' Mundo de Paz', Agathe effectue quelques exercices d'assouplissement, clôt les paupières, se concentre un maximum, puis roule de grands yeux et attaque la mélodie, une main portée sur le coeur...
Caminhando sem olhar pra trás
É pra frente que se anda
Caminhando sem olhar pra trás..