Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!
BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Pat Benatar - Anxiety (Get Nervous) extrait de Get Nervous 1982
79, accro aux branches de l'émission Feedback sur France Inter (une époque où 'Eruption' de Van Halen déchire dès le jingle choisi par l'animateur Bernard Lenoir), j'entends beaucoup de classic rock, voir hard FM, particulièrement chiadé (Foreigner, Styx etc). Certains artistes passent en boucle et parmi eux, Pat BENATAR, l'Américaine, pour son 1er album 'In the Heat of the Night' porté par une superbe voix puissante (formée à l'opéra avec un potentiel équivalent à celle de Kate Bush qu'elle reprendra dans 'Wuthering Heights').
Les 1ers titres mélangent reprises (notamment 2 morceaux qui se répondent : le titre de John Cougar 'I need a lover' et 'No you don't' signé du Chapman/Chinn pour Sweet!) et compositions du groupe ('We live for love' 'My clone sleeps alone' 'So sincere'). Le style s'appuie sur une interprétation mélodique et musclée avec une instrumentation léchée encore d'actualité à travers des groupes classés AOR ('Adult Oriented Rock', ceci dit, je ne vois pas trop ce qu'il y a d'adulte là dedans plutôt 'Aged' alors ?).
Les musiciens s'affirment en publiant leur second album sur lequel figure 'Hell is for children', fer de lance de leurs concerts (où seule une lance à incendie peut éteindre ce feu volcanique) que l'on peut l'apprécier sur Chorus, la messe dominicale et decaunesque d'Antenne 2.
Si leur 3è oeuvre se confirme en succès d'année... 81 ('Promises in the dark'), la sortie suivante, 1 an plus tard, beaucoup plus inspirée, marque leur sommet artistique (leur 'Best shot').
Sur la photo de la pochette, le ton est donné pour ce qui semble un bon trip r'n'r. La chanteuse assise et attachée dans une camisole de force, les yeux ronds, l'air ahuri, les cheveux comme des racines déséquilibrées sur la tête, tout concorde avec une ambiance de folie.
Ses jambes en collants et bottes noires montantes prennent une position en X écroulé sur un sol blanc.
Un mur capitonné marron accueille les titres qui forment 2 espèces de croix en enchevêtrant le nom de l'artiste à l'horizontale et son prénom à la verticale par un 'A' commun' et plus loin 'NERVOUS' à l'horizontale 'GET' à la verticale par un 'E' commun.
'Shadow of the night' ouvre le bal en trompe l’œil, la mélodie chatoyante joue la séduction (et ça matche!) mais sur les titres suivants, la puissance prend le dessus, sans oublier la mélodie. Benatar impose sa patte! (oups)
Dès le démarrage de 'Anxiety', les cordes sont frottées par un mouvement répétitif crispé et autiste. La belle, susurre un 'Get nervous' tendu que la basse souligne avant l'explosion d'un riff tournoyant (par le mari de la dame, Neil Giraldo).
La batterie rentre dans le jeu rageur avant que la tigresse envoie un chant trafiqué, torturé, écorché vif décrivant une crise de panique. Le clavier confirme cette ambiance inquiétante. Tout en restant nerveux, le refrain semble plus apaisé grâce au synthé sautillant et la voix plus naturelle. Un pont fait ralentir provisoirement le pouls mais le riff dont on raffole fulmine, puis, au bord de la crise cardiaque, la guitare hurle en furie. La batterie énervée fait croire à la fin mais non, le riff repart dans son effort enveloppé par des 'Get nervous' lascifs, des stridences de synthés et des flash (tchac tchac) de caisse claire et tout s'envole dans les palpitations de la basse accompagnée de claquements de cymbales et crash.
Au final un rock survitaminé, un Benatartare bien cru, c'est le Benatarif (outch, ça fait du bien!)
Après ce chef d’œuvre et malgré une poignée d'albums studios plus légers, mais dignes d'intérêt, la chanteuse n'atteindra plus ce pic de créativité.