NUITS DU BEAU TAS:: Legendary Shack Shakers + Cut au Magasin 4- Bruxelles, le 3 mai 2016
Les Nuits du Beau Tas, troisième édition d'un festival iconoclaste qui se veut l'événement alternatif en opposition aux autres Nuits plus traditionnelles.
L'ouverture officielle s'est déroulée le 29 avril, en ce 3 mai rayonnant, c'est le pimpant Magasin 4 qui accueille les Legendary Shack Shakers et Cut.
En attendant Mich, le photographe dragueur de coeurs blessés, tu t'en jettes une en essayant d'éviter RickyBilly qui, sans aucun doute, finira par te repérer pour t'abreuver de son soliloque abscons tout en postillonnant sur ton frais visage, rasé il y a 3 jours!
20:00 le coureur de jupons t'a rejoint et Cut monte sur scène.
Non, Eugénie, Cut n'est pas une série télévisée dramatique made in France, le trio pratiquant un garage/punk costaud nous vient de Bologne où personne ne bouffe des pâtes à la bolognaise mais où la mortadelle est incomparable!
Pas de basse, deux guitares maniées de main de maître par des artisans au vécu indéniable: Ferruccio Quercetti et Carlo Masu qui alternent les vocaux - aux drums, un chevelu illettré, d'après ses sympathiques copains, le formidable Gaetano Maria di Giacinto!
Pendant trente minutes les concitoyens de Marconi, quoi, Edwige, mais non personne n'a parlé de macaroni, bécasse, ont sidéré le public de l'entrepôt en le gratifiant d'un show où se frôlaient énergie, entrain et savoir-faire.
La disco de Cut compte quelques plaques, en 2014 sortait un deux-titres' Cut must die', l'album 'The battle of Britain' date de 2011 et 'Annihilation Road' mixé par Matt Verta-Ray ( Heavy Trash) est estampillé 2009.
On a joué au Magasin 4 il y a 13 ans, nous rappelle le moins chevelu de la clique, c'était encore rue du Magasin, voici ' Sister Guillotine', un punk tranchant et musclé.
Vous n'êtes pas très nombreux, je me joins à vous, décide Ferruccio avant d'embrayer sur le délicat 'Sweet Words'.
Cut travaille dans l'urgence!
Voici 'Annihilation Road', aussi bref que hargneux.
Le treno ad alta velocità passe en trombe devant la gare, 'Strange kind of feeling' est sur les rails, Ginette, une nubile rousse, secoue sa cafetière par soubresauts épileptiques, RickyBilly, qui venait de toucher ses émoluments de chômeur diplômé, nous paye un godet, on l'inscrit dans les annales.
C'est pendant ' Awesome' que Carlo ayant aperçu une tarentule velue se met à escalader l' enceinte sur laquelle on avait déposé nos consommations.
Fais chier, Carlo!
' She gave me water' démarre posément, Gaetano accélère la cadence, l'orage éclate, de l'eau, il disait, ouais, des trombes, Eustache!
Next one is for all the punks in town, ' Wrong black city', je m'ennuie là-haut, je redescends.
Ce truc vicieux sonne comme les bons braves Kids !
C'est le dernier show de la tournée, on vous donne tout ce qu'on a dans le ventre, voici 'Trouble' et puis la bombe signée MC 5 'Black to comm'.
La tarentule se repointe, Carlo sur la grosse caisse!
Approchez, approchez, bambini, pour 'Sixty Notes' j'ai besoin de deux bodybuildés qui me porteront et toi, François, tu tiens le micro.
Lorsque les forçats faiblissent Carlo se paye un Fosbury flop audacieux et se retrouve allongé aux pieds de la batterie.
On s'ennuie pas ce soir!
La dernière, un garage fumant, 'Night ride'.
Toujours plus haut, le Carlo, son crâne caresse les spots.
Jef, attrape ce tambourin et monte, Gaspard, tu vas seconder Gaetano, et toi, ma grande, lâche ton copain et viens danser, je te refile ma gratte, Hans, fais en ce que tu veux.
Un final anarchique et palpitant!
Great band!
Legendary Shack Shakers
La soirée avait démarré sous les meilleurs augures, la suite allait encore se révéler plus dingue.
Déjà en 2012, au Roots and Roses, le groupe du Kentucky avait fait très fort mais ce soir, à Bruxelles, il nous a tous mis KO.
Sur scène il n'existe pas mieux que les Legendary Shack Shakers!
Un mec écrivait il y a 6 ans: If you go see them and don’t walk out with your head on fire, I’ll let a lizard eat my gizzard, and personally reimburse you the door out of my own pocket.!
Il n'a jamais remboursé quiconque!
La figure de proue, le showman d'exception, le siphonné du ciboulot, se nomme Joshua "J. D." Wilkes ( chant, harmonica, banjo), ce que l' animal perpètre sur scène est indescriptible, il réussit à faire passer Iggy Pop pour un pauvre bedeau: grimaces, gestes obscènes, mouvements d'humeur imprévisibles, acrobaties, numéro de jongleur, danse de Cosaque en état d'ébriété, cabrioles folles, prédications, striptease, etc...
Faut pas croire que le show se borne à un numéro de vaudeville, le mec joue de l' harmonica à faire pâlir notre Sainte Geneviève, chante avec aplomb et manie le banjo comme Derroll Adams.
Si il est le seul membre originel du combo, les musiciens qui l'accompagnent sont loin d'être des bourricots (Fuller Condon- upright bass/ Rod Hamdallah - guitar et Preston Corn - drums)!
Le dernier album a pour nom 'The Southern Surreal'.
Après une courte intro, 'Cow tools', ils enchaînent sur l'énervé country/psychobilly 'Mud'.
On se fie au semblant de playlist que Fuller a écrit après le gig ( merci,encore!)
Toi, approche,voilà des tickets, apporte nous de la bière, vite fait!
Tu veux tirer mon portrait, petit, ok, je colle mon nez à ton objectif.
'Pinetree boogie', les pins sont secoués par de sérieuses rafales, une sale tempête s'annonce!
L'harmonica s'affole, le crapuleux ' Old spur line' déboule, fait chaud ce soir, admirez mon torse velu.
Voici 'Hell Water', aux saveurs marécageuses, le morceau a été écrit à la New-Orleans.
Thibault j'adore ton ciré jaune, viens, ket!
Il tire sur le capuchon du moine pour lui cacher la vue afin de l'empêcher de voir ses petits seins tout blancs.
J'ai des vapeurs!
Franche rigolade à tes côtés, Louison, une habituée, a entamé depuis 14' une danse décadente qui ne finira jamais.
Elle te sourit bêtement, tu vas te chercher une Maes!
Bong, le révérend s'envoie un coup de micro sur le front puis entame un boogie vicieux avant de piquer le bonnet d'un montagnard paumé.
Rod a une inspiration, happy birthday, James Brown!
T'es con ou quoi, c'est l'annif de Jésus pas de J B, banjo time, kids, 'Sugar baby' en mode bluegrass agité.
Plus calme, façon cabaret à la Tom Waits, 'Hoboes are my heroes'.
Bon, je range le banjo....boum, boum, boum, ' No such thing', t'as vu un godet en équilibre sur le front tout en jouant de l'harmonica, ouille, le houblon se déverse dans mon cou!
Ce truc est tellement dingue que tu t'es mis à gigoter comme Louison, mais avec une grâce plus virile.
On continue avec l'enragé 'Bullfrog blues' et quelques autres hillbilly/klezmer/boogie/psychobilly kick ass tunes pas caramel.
Faut pourtant que tu déménages, dans le coin, l'air a pris des saveurs nauséabondes, ah, oui, RickyBilly et ses flatulences.
Juste avant de partir du côté de la guitare, JD vient te baiser les joues, merde, t'étais pas rasé et t'avais oublié de t'asperger de sent bon.
Il est près de 22:00, foutu curfew, vite 'Down to the bone', ' Hip shake, baby', 'Wild wild lover' puis un roulé-boulé sans filet et la présentation des cowboys qui ont tous droit à un solo avant la sortie de scène.
La foule se déchaîne, o k, vite un double bis, 'Sompting in the water' et 'Christ Almighty' pour finir la messe.
Et la bénédiction finale, cureton de mes deux?
Pas de panique, on revient, ' Back to Paducah' et puis bye, bye, see you at the bar!