Avant le grand carnaval électoral, les Flaming Lips ont transformé le Cirque Royal en joyeux happening, bordélique à souhait.
Aller voir Wayne Coyne et sa bande sur scène, ce n'est pas aller écouter un concert mais bien participer à une fiesta délirante, à un spectacle total avec déguisements, plastinations, perruques, confetti, projections, strass et paillettes, gigantesques ballons multicolores, guirlandes, teletubbies géants , aliens divers, cages dorées, etc... pas besoin de se taper Rio de Janeiro, à partir de 527€ sur Air France (rien que le vol, mec), pour 28€, avec la Botacarte, tu peux assister à un Carnaval hautement coloré et festif sans risquer de te taper une infection vénérienne ou d' autres désagréments rapportés par des touristes grugés lors de leur séjour chez les Cariocas.
Un support anglais: Young Knives!
Ce trio de Leicester ( d'après la fiche: Henry Dartnall - vocals, guitar,Thomas "The House of Lords" Dartnall - vocals, bass guitar, keys et Oliver Askew - drums, backing vocals) est sur la route depuis 1998 et a sorti un sixième album ( Sick Octave) en 2013.
Ils sont étiquetés artpunk et auront abreuvé le CR d'un set de 40' noisy et confus.
Du DIY indie haché où les mélodies brillent par leur absence.
Le trio se pointe, pour nous baigner dans une ambiance Flaming Lips, le claviériste/bassiste a enfilé une rutilante salopette orange et s'est couvert d'un masque hideux.
'12345' un chant enfantin suivi de gros beats sert de courte intro, Thomas se débarrasse de son déguisement, les couteaux adolescents ont embrayé sur 'Owls of Athens'.
Essaye d'imaginer un mix Devo/ The Beatles pour te faire une idée.
Quelques gimmicks au synthé, c'est parti pour 'We could be blood', démarrage paisible, un joli chorus, une guitare posée, le morceau le plus harmonieux du set.
Les plages 'All tied up' et 'Whitesands' seront hybrides et débridées, tandis que 'Something awful' prendra des couleurs math rock aux accents colériques.
Un nouveau collage ' The Decision' fait cohabiter les Sparks et Slint.
Va-t'en savoir pourquoi, Henry s'est cru obligé d'endosser un costume de chauve-souris qu'il bazarde après un morceau.
Two more songs before we piss off...' Green Island Red Raw', un mix de jazz avant-garde et de 10 CC et enfin 'Maureen', une plage sereine aux accents 'See Emily Play' du Floyd.
The Flaming Lips
Le spectacle du band d'Oklahoma City commencera avec 1/4 h de retard vu les préparatifs minutieux de mise en scène, sans parler du maquillage, de la séance de manucure, de la pose de mascara etc..
Six musiciens prennent place, la fiche du groupe annonce quatre noms: Michael Ivins à la basse, Steven Drozd ( le véritable chef/compositeur) aux guitares, claviers et aux drums pour un titre, Derek Brown aux guitares et claviers, le petit jeune, Jake Ingalls aux guitares et claviers, à ceux-là, il convient d'ajouter un batteur et un percussionniste portant tous deux une perruque d'un vert fluo ( note: le batteur Kliph Scurlock ne fait plus partie du groupe depuis mars 2014, fired!).
Wayne Coyne les suit.
Les canons à confetti entrent en action pour nous arroser abondamment, un premier ballon ( deux mètres de diamètre) voyage dans la foule, un bel arc-en-ciel illumine l'écran- Led, trois créatures échappées du Disneyland Paris aboulent sur scène, c'est le grand capharnaüm, tandis que les Lips ont entamé ' She don't use jelly'.
C'est étonnant de débuter par un des plus gros hits du groupe, mais vous nous direz, avec Wayne Coyne rien n'est étonnant.
Sortie des gentle giants, le groupe envoie le joyeux et très Lennon/McCartney, époque psyché, ' Do you realize' aux jolies sonorités de clavecin.
Après l'invasion des télétubbies on a droit à la visite du soleil qui illustrait la pochette de 'Seeds of Love' de Tears for Fears, d'une chenille énorme et d'une monstruosité aussi hideuse que la montée de l'extrême droite.
Wayne: " Je ne sais pas ce qui se passe dans votre foutu pays, mais à chaque fois qu'on interprète un titre sérieux ces fucking drunken Belgian giants viennent se balader sur scène et tout saboter...".
Après les envolées acides on a droit aux disco beats de 'Watching the planets' et à ses oooh oooh oooh addictifs.
Retour au conte de fées symphonique et psychédélique avec le délicat 'In The Morning Of The Magicians' .
Beatboxing pour démarrer 'Feeling Yourself Disintegrate ' qui navigue dans la même galaxie acide avec une pointe d'harmonies vocales dignes des Beach Boys.
Superbe plage, d'ailleurs Wayne Körperwelten adresse à son pote Steven, "je crois que c'est la meilleure version de Disintegrate qu'on ait jamais interprétée."
I agree, rétorque Mister Drozd.
Brussels, if you sing along the song will be better...
Une nouvelle perle, après un faux départ, 'Yoshimi battles the pink robots' .
Avant le terme de la ballade, Wayne s'éclipse, une cage lumineuse s'avance face à nous, à son sommet la diva ayant revêtu une combinaison verte et serrant un bébé poupée dans les bras.
'Look...the sun is rising' démarre sur fond industriel, le show suit désormais une autre piste, plus sombre et agressive.
'The W.A.N.D.'sera encore plus oppressant, tel un surveillant de camp de concentration trônant dans son mirador, Wayne braque sur nous un faisceau lumineux pas sympathique, on ne rigole plus!
Sur l'écran de jolies nana stylisées à la Guy Peellaert contredisent le propos grave.
Steven passe derrière les drums pour 'Race for the prize' qui reprend des teintes psychédéliques bienveillantes.
Un fond bourdonnant, Steven aux vocals, 'Try to explain' suivi par le tremblotant 'Silver trembling hands' et son soubassement electro torturé.
Le spacy ' A spoonful weighs a ton' achèvera ce récital haut en couleurs, L O V E se lit sur l'écran, Wayne descend de son piédestal et se tire, suivi par l'escouade entière.
La foule hystérique implore le retour des Flaming Lips, elle ne sera pas déçue.
Godv., these fucking pants are too tight, c'est pas un costume recommandé pour l'escalade, le leader étant revenu au sommet de la volière, le band s'attaque à une version sonique de 'Lucy in the sky with diamonds' des Beatles.
Les confetti pleuvent, les fans nagent dans le bonheur, demain, après le résultat des élections beaucoup déchanteront!