Soirée découverte pour cette deuxième soirée des Nuits, pas trop de monde à La Rotonde qui accueille Arc Iris - Nick Mulvey et The Trouble With Templeton!
The Trouble With Templeton, le groupe de Brisbane, signé chez Bella Union, ouvre.
Tous les chroniqueurs ébauchent leur bafouille en notant The Trouble With Templeton was an episode of cult US TV series the Twilight Zone.
Le groupe a été fondé en 2011 par Thomas Calder, chanteur/compositeur/ guitariste, il comprend la rousse Betty Yeowart ( keys, backings) - Sam Pankhurst ( bass) - fait beau à Bruxelles, j'enfile un bermuda, Ritchie Daniell ( drums) et Hugh Middleton ( lead guitar, backings).
Un mini-album 'Bleeders' confectionné solo par Thomas et, en 2013, le full CD, 'Rookie'.
Des Australiens, tu dis...
AC/DC, Little River Band, The Birthday Party,INXS, Men at Work, Architecture in Helsinki...?
Pas vraiment, de l'indie pop/rock truffé d'éléments britpop ou baroque rock, de flamboyance à la Jeff Buckley ou Richard Ashcroft, sans oublier des parallèles possibles avec les premiers Radiohead, voire Turin Brakes.
Bref, si la recette n'est pas hyper originale, l'amalgame tient la route et se laisse écouter, d'autant plus que la voix du frontman interpelle.
TTWT amorce la soirée avec le titre 'Soldiers', Ritchie a reçu un collier de clochettes d'un aborigène de Tasmanie et secoue le colifichet avant de tabasser lourdement une caisse claire, Betty embraye pour façonner un indie atmosphérique qui gagnera en intensité lors d'un second mouvement agité, ' Climate' ( 1'20"").
L' harmonieux et mélodramatique ' I recorded you', décoré de vocalises opportunes, séduit tout autant.
Une voisine avance Arid, pourquoi pas, The Verve semble plus approprié.
Place au remuant 'Six months in a cast' et à son tempo galopant.
'Heavy lifting' ne sera pas heavy mais orné de catchy riffs et d'un son d'orgue harmonieux.
Nous sommes arrivés à la moitié de notre tournée européenne, we love your city, sourires...this afternoon we saw the gay pride, vous y étiez?
Next one is a slow dance song, a kind of waltz... 'You are new' présente des tonalités Coldplay pas déplaisantes.
Le nerveux 'Glue' achève la demi-heure de set.
Sympa!
Nick Mulvey.
Le Londonien quitte le Mercury prize nominated ( 2008) band Portico Quartet en 2011, il décide de voler de ses propres ailes en changeant de cap, il quitte les eaux jazzy pour se tourner vers un folk indie de haute tenue.
Après deux EP's bien accueillis, il enregistre un premier full CD, ' First Mind', le bébé est sorti des entrailles de la maison de disque ce 12 mai.
Pour le promouvoir, Nick, qui avait l'habitude de se produire en solitaire, a monté un full band: claviers, drums, une vocaliste maniant de temps en temps shakers ou charango et son complice de chez Portico Quartet, Milo Fitzpatrick à la contrebasse électrique ( parfois maniée en cello) ou à la basse.
Résultat :40 minutes inoubliables, du folk pop à comparer à Nick Drake, John Martyn ou aux plus 'commerciaux' Chris De Burgh ou Murray Head.
La Rotonde en est restée baba!
Il débute par 'April', introduit par les sons plaintifs de la upright bass/cello caressée d'un archet expert par Milo, Nick le relaye par un jeu ciselé à l'acoustique, c'est magique!
Quelques larsens intempestifs, un jack récalcitrant, perturbent l'harmonie mais toute l'assemblée est convaincue d'être face à un artiste d'exception.
Le single 'Cucurucu' débute en mode narratif, normal il s'agit d'une adaptation d'un poème de D H Lawrence, très vite les bouncy rhythms et le jeu de guitare aux teintes exotiques nous emmènent vers des terres éloignées, des plages de sable fin avec à l'arrière-plan une végétation luxuriante dans lesquelles de colorés volatiles chantent Cucurucu.
Une perle sophistiquée.
"Ailsa Craig' et ses inflexions africaines a tôt fait d'envoûter l'auditeur, la plage est suivie par ' Venus', une déesse épanouie .
Avec Nick Mulvey tout semble couler de source, mais l'apparente simplicité ou la douceur mélodique cachent une orchestration à la richesse insoupçonnée.
I'll play next one, 'I don't want to go home', un folk traditionnel, solo.
Apparition du charango pour la tendre mélopée 'Meet me there' à laquelle succède le rythmé ' Juramidam'.
Tu te surprends à fredonner ..too much time drinking whiskey and wine...avec l'élégant barbu alors que tu n'avais jamais entendu auparavant ce titre enivrant.
Il poursuit en picking délicat avec 'Fever to the form', titre du EP ayant précédé la sortie de 'First Mind'.
Brussels, we'll finish the gig with the titletrack of the album' First Mind', see you in Pukkelpop....
Un dernier travail d'orfèvrerie et une tonne d'applaudissements.
Arc Iris
2013, lorsque Jocie Adams quitte The Low Anthem après, déjà une infidélité en 2011, l'album solo 'The Bed of Notions', elle monte le nouveau projet Arc Iris.
Finies les rengaines folk rock, avec ce nouveau plan la jolie Jocie mixe différentes sonorités: de la pop, du jazz, du cabaret, du progrock, del' avant-garde voire some great classical music.
Le résultat est surprenant, attrayant et d'un niveau musical élevé.
Sur scène: Jocie Adams, combinaison de motocycliste jaune moutarde: piano, guitare, trompette, clarinette et vocaux - la blonde Robin Ryczek au cello et backings - le sorcier, au look jeune Marc Bolan, Zachary Milton Tenorio-Miller au piano/keyboards - Ray Belli aux drums.
Pas vu Mike Irwin, ni Max Johnson... Bruxelles étant la dernière date de leur European tour on peut se poser la question de savoir si pris du mal du pays ils n'ont pas regagné les States avant les autres.
Le violoncelle amorce' Lost on me', quelques vocalises, un chant choral enfantin, Jocie et Zachary, dos à dos, maltraitant chacun un piano, d'emblée tu penses à10 CC, époque ' an Englishman in New-York.
Des climats conte de fée alternent avec des mouvements graves ponctués par un cello sombre avant une nouvelle arabesque en forme de carrousel, la composition complexe déconcerte et séduit.
Le band ne marque aucune pause pour enchaîner sur ' Whiskey man' , Zachary s'étire de tout son long, le bras gauche pianotant en douceur, le droit imprimant un rythme soutenu en frappant un autre instrument à touches, tandis que Miss Adams s'en va gratter une acoustique.
Un bref impromptu au piano, le violoncelle surgit et d'une voix de cantatrice chevrotante la femme/cosmonaute entame 'Canadian Cowboy'.
La mélopée prend des accents Bjork pour s'achever en final torrentueux.
Pas étonnant que certains citent Electric Light Orchestra, Jeff Lynne et son compère, le génie incompris Roy Wood, sont les premiers à avoir tâté du cello/symphonic rock décadent.
'Singing so sweetly' démarre en mode piano rock avant de virer comédie musicale/ cabaret avec une pointe de New-Orleans jazz porté par une trompette noire.
On reste dans le style Blue Note avec l'incroyable jazz/blues ' Powder Train' empruntant quelques lyrics au ' Cocaine in my brain' de Dillinger.
It's time to boogie, Brussels, et quelques courageux prennent possession de la piste de danse pendant 'Saturation Brain' , un titre non repris sur l'album et que l'on peut qualifier de jazz rock, style Gentle Giant, quoique l'approche 'My Fair Lady' de certains mouvements sent bon le nonsense rock d'un Frank Zappa.
Avec 'Rainy Days' et ' Painting with the sun' ( new songs) Arc Iris avoisine le progressive rock des 70's , le groupe reprend la lecture de l'album en interprétant ( sans percussions, trois voix en harmonie) la ballade éthérée ' Might I deserve to have a dream'.
Le tourbillonnant 'Swimming' achève cette belle soirée.
Susan Clynes et son compagnon Antoine Guenet: c'était fantastique, non?
Inderdaad, un mix ahurissant!
Tu dis, Antoine.... ajouter quelques noms aux parallèles cités, ok, je t'en prie: Soft Machine, Kevin Ayers, Tom Waits, la klezmer music, Rick Wakeman....
Et Mireille Mathieu, Antoine?