Little Waves 2013 (Festival) - C-mine Cultuurcentrum , Genk le 13 avril 2013

Première édition de Little Waves, un festival se déroulant dans le magnifique cadre du C-Mine, avenue Evence Coppée ( ce baron a lui-même participé à des forages lors de l'installation des mines de Winterslag)  à Genk.
En 2001, la ville rachète le complexe industriel pour le transformer en centre culturel haut de gamme: cinéma, salle d'exposition, brasseries, salles de spectacle, école ( Media & Design Academie)- ateliers d'artiste... et possibilité de visiter l'ancienne mine ( C-Mine expeditie).
JP, un local, et toi atterrissez en même temps sur le site , direction les guichets , puis munis des bracelets donnant accès à la petite salle, une place dans la file attendant l'ouverture des portes, Maximilian Theo Aldorfer commence son service à partir de 19hs.

Few Bits sera le premier des six artistes à fouler le podium après une brève allocution d'une blonde pas hideuse.
Karolien Van Ransbeeck, tu l'avais vue solo à Toogenblik en 2010, puis, toujours seule, avec sa guitare avant Admiral Freebee, depuis la séduisante  jeune fille a sorti un premier CD chez Zeal Records, une rondelle à laquelle De Morgen octroie quatre étoiles.
Une fine équipe pour seconder Karolien ( vocals, guitars, keys): Steven Holsbeeks :guitars, keys, recorder (The Love Company)  Tim Coenen : guitars, drums, vibraphone ( Roadhouse Libra, Bruce Bherman, The Go Find, Admiral Freebee, Maxon Blewitt etc..) Peter Pask: bass, vocals, keys ( The Go Find)   Jules Lemmens : drums ( Roadhouse Libra, Donkey Diesel...)

Un premier americana ondoyant balayé par les twangy guitars de Tim et Steven et chanté d'un timbre Jesse Sykes, ' Chasing Rainbows', séduit d'emblée.
Fausse queue et large sourire pour amorcer ' Could it be', un downtempo dans la veine delicate dream indie.
Plus rythmé sera 'Sweet Warrior', sur nappé de guitares, une voix fragile semble comme susurrer la mélodie rien que pour toi.
Surfing time: 'Pick you up', suivi de 'People' à la Mazzy Star.
Vous avez peut-être entendu 'Shell' sur Radio 1, annonce Karolien,  un titre introspectif , proche de Julie Doiron.
'Come on home' précède 'The Wolves', une plage bourrée de reverb, aux forts relents psychédéliques. Une acoustique, un ebow d'ambiance, l'intimiste et imposant à la fois ' One night friend'.
Une toute nouvelle composition mettra fin à ce set étincelant, ' Big Sparks' .


Pendant les pauses, sur le petit podium au fond de la salle se déroule un singer/songwriters contest, avec JP on n'a pas eu l'occasion de le suivre, le bar étant pire que le chant des sirènes, sache toutefois qu'il y eut 5 artistes en lice: Mocking Jay, Utinknesse, Oakfield Drive, Vincent Jaenen et Song of Sirenes.. Moët et Chandon pour Mocking Jay.

Longue attente avant le show de Douglas Firs, problèmes techniques et 30' de retard au niveau timing!
Douglas Firs 2013, c'est, bien sûr, toujours Gertjan Van Hellemont ( vocaux, guitares, compos) , il est accompagné de Simon Casier à la basse ( Balthazar) - depuis peu, la charmante  Cleo Janse, keys et seconde voix ( The Bony King of Nowhere)  a remplacé le pianiste s'étant fait la malle et  Laurens Billiet ( Senne Guns, Spencer the Rover) officie derrière les drums.
Un album, ' Shimmer & Glow', acclamé par toute la presse.
Tu savais que Gertjan allait finir par exploser pour avoir plusieurs fois croisé sa route, aussi lorsque Miss Genk le compare à James Taylor ou Ryan Adams, tu n'es guère étonné.
Gertjan solo, pas de setlist, alles in mijn hoofd, un americana calme au ton lucide ...I will let you down...t'attache pas à moi, je n'en vaux pas la peine... une voix étonnamment mûre sentant bon les plaines d'un Ouest qui ignore l'apport technologique.
Toute la troupe, 'Shimmer and Glow',  mélancolie et harmonies subtiles à trois voix  pour ce downtempo digne de Roger McGuinn.
'Apple' formidable mix Ryan Adams/ Bob Dylan électrifié , porté par une voix traînante et un piano sautillant, beau travail, Cleo!
A la Neil Young, l'incisif ' 'Isn't it weird'.
 Exit Laurens,  ' Baby Jack', une ballade lumineuse et introspective ...I wanna stop my fears from growing... certains y entendent du Bony King, pour lequel Gertjan tient la guitare, on pourrait aussi y entendre du Graham Nash adolescent.
Le nostalgique 'Misunderstood' sonne comme du Jackson Browne, il sera suivi du méchant blues rock 'Dirty Dog'.
Where Douglas Firs goes Black Box Revelation, ça fait mal, très mal!
Veine  laidback country rock pour ' Caroline', pas la copine de Status Quo, ni la dame de Monaco, une autre.
L' accent est mis sur les harmonies vocales lors de 'Pretty legs and things to do' et après la pub, une romance country proche de Gram Parsons, ' Never cared enough' .
Pour beaucoup Douglas Firs fut la révélation de la soirée!

Marble Sounds
Encore un groupe que tu as pu voir et entendre à plus d'une reprise.
L'équipe de Pieter Van Dessel ( vox, guitar, keys) vient de sortir un second effort discographique, 'Dear me, look up' est dans les bacs trois ans après 'Nice is good'.
Le superdoué Gianni Marzo ( guitare, banjo, choeurs) sert toujours de bras droit au grand Pieter -à la basse, Frederik Bastiaensen- aux drums, Johan De Coster et aux claviers, Brecht Plasschaert.
' The time to sleep', un hit, 500 000 vues sur Youtube, ouvre.
Gianni en roue libre, Genk baigne dans un lac d'indie mélancolique, ' No-one ever gave us the right' ne va pas troubler ces eaux sur lesquelles, au gré d'un faible courant,  flotte un couple de cygnes nonchalants.
Pour ' My Friend', le quintette est accompagné d'une trompette ( Niels Van Heertum) , en filigrane le sample de Guided by Voices produit toujours son petit effet.
'A New Breeze' susurré, c'est pas le vent de foehn qui viendra secouer le site.
 Le majestueux  ' Ship in the sand' de Sophia trempe dans un climat de Sehnsucht proche de Goethe.
Selon mes critères 'Dance Clarence dance' est un titre joyeux, proclame Pieter.
Il invite Karolien de Few Bits pour le fragile 'Sky High', titre teinté de touches symbolistes délavées.
Un son cathédrale et un banjo pour introduire ' The summer of the sun', enjolivé par la trompette mielleuse de Niels.
Marble Sounds clôture tout en douceur avec 'Evenings' , ambient postrock dans la lignée de Sigur Ros.
Concert enchanteur!

Lisa Hannigan
L'Irlandaise seule, her exquisite voice, une acoustique, mandoline ou un ukulele, pour un concert qui laissera a a lasting impression à tous les auditeurs.
L'ancienne choriste de Damien Rice a deux albums à son actif, ' Sea Sew' ( best debut album) et 'Passenger' sorti en 2011.
Lisa, la rousse , a violet knee-length dress, entame le set avec 'Little Bird' , une voix d'une pureté cristalline, un léger trémolo, la salle est plongée dans un silence monastique, le public semble hypnotisé.
'Passenger' est de la même veine, comme un petit chien tu la suis... le Texas, Phoenix, Arizona, l'Ohio...la lune s'il fallait!
' O Sleep' is normally a duet, it will be a solo duet, une berceuse efficace!
'We, the Drowed' is a new song, la plage atteint des niveaux de profondeur dignes de Nico.
Genk, I dedicate the next one to me: ' Safe Travels' ( Don't die), un folk on the road, chanté d'un timbre Melanie Safka.
Le tendre 'Lille' dédié à ses parents précède la formidable claque ' Blue  Moon' qui donnera la chair de poule à plus d'un.
La charmante Lisa met fin au gig, bien trop court, avec l'agité et enthousiaste ' Knots' interprété à l'ukulele .
Quoi JP?
Tu penses à Suzanne Vega, tu peux!
Un concert magique!

Sur le petit podium, les locaux: Winterslag!
L'instigateur, Rolf Verresen ( ex-Feuerbach, Yuko, The Bear that Wasn't..) au chant/ guitare - aux claviers et chant, pas une inconnue: Renée Sys - Ruben Lamon à la basse/contrebasse - le multi-instrumentiste David Broeders aux drums et Brecht Plasschaert, douché après le set de Marble Sounds, aux claviers.
Le groupe qui a participé au récent Humo's Rock Rally se meut dans un indie/dream pop aérien et soigné.
Sept plages au menu:  le délicat ' Hometown' aux brusques changements de tempo - un titre à la Audiard ' After I fell in the water before that  I drowned' - ' How we lost control' , pas étonnant que certains avancent Sufjan Stevens - ' Sideways' aux douces voix se répondant - le poétique  ' A brief spell' -  l'intimiste et réservé ' These rigid limbs' et enfin ' Moonrise' pendant lequel Ruben hante la contrebasse.
Beau, mais légèrement uniforme!

A minuit, l'éclatante blonde présente Moddi.
Un Norvégien, protégé de A-Ha .
Deux full CD's: ' Floriography' et en 2013 'Set the House on Fire'.
Barefoot,  Pål Moddi Knutsen ( chant, accordéon, guitare) est du genre feu follet souriant et remuant, son Scandinavian indie folk, truffé d'éléments classiques, fascine et séduit, le set concis aura charmé le public resté éveillé.
Au violoncelle on croit avoir reconnu Katrine Schiøtt ayant accompagné Angus Stone à l'AB -le Viking à la basse/contrebasse se nomme Erik Normann Aanonsen - on suppose avoir vu Jørgen Nordby aux drums et percussions et Einar Stray aux claviers.
Solo, en norvégien, l'exotique et vulnérable  ' Heim'.
 La mélodie s'éteint, le band entre en piste, un fond  sonore sombre, Moddi empoigne l'accordéon, 'Let the spider run alive' sur couches de percussions et de cordes impressionnantes.
De la pop monumentale, proche du progrock.
Le troubadour poursuit avec 'Soon you'll be somebody' , un nouvel indiefolk somptueusement arrangé.
A guest, la resplendissante  Kari Jahnsen, alias  Farao, il ajoute: 'Run to the water' a été écrit en pensant à un ami schizophrène, cette splendide ballade romantique, portée par le violoncelle et le piano, te rappelle le travail d' Angelo Branduardi, de Chris de Burgh ou de Murray Head.
Quelques intonations Jon Anderson, puis la voix claire de Kari, une pure merveille.
' Krokstav-emne' seconde plage, précieuse, en norvégien guttural.
'Smoke' tout comme la précédente, provient du premier CD.
La voix de l''androgyne se balade calmement sur une mélodie classico-folk, une accélération soudaine, Moddy's voice rasps and yelps. Ce n'était qu'une crise passagère, un piano serein et des cordes jouées en arpège ramènent le calme.
Incroyable richesse orchestrale!
Corde cassée, changement de guitare, puis la ballade ensoleillée, aux embruns marin: 'House by the sea' .
'The Architect' mettra fin à ce concert magistral.

Little Waves 2013, première édition, belle réussite!

Il est 1h05',  à 02h30' tu devrais retrouver ta house qui n'est pas by the sea...