Bruxelles désertée en ce frileux congé pascal, t'enfiles ton bonnet de laine, tes moufles, ton cache-nez, ton polar pas noir, tes moonboots ... direction le canal, quai des Péniches, tout au bout, là où l'artère prend des allures de coupe-gorge sinistre, forcément mal éclairé: la Compilothèque!
Une glacière délabrée, pas besoin de caser tes bières au frigidaire, tu les laisses dans le bac, elles auront la température requise.
T'avais ôté ta parure hivernale, tu la réenfiles vite fait, pas les moufles, c'est pas pratique pour tenir une chopine.
20:30, disait le flyer, il sera 21h10' lorsque le préambule, après avoir grillé quelques cibiches, montera sur le podium/capharnaüm: Dick Ulrich and the Sublimes!
Inconnu au bataillon...le seul Ullrich dont tu te souviens est Jan Epo, celui qui ne veut pas se confesser.
Dick Ulrich s'avère être le nom d'emprunt du chevelu batteur/ chanteur Eric Vandervelde, un sosie, jeune, de
Sylvain Vanholme.
Google l'a connu 999, Inspire ou Schizorchestik.
A bien regarder ses acolytes, tu reconnais deux sublimes faciès, à la basse et backings, Daniel Vincke ( Sibel, Bend It, Dany Sand, Kiss and Drive..) et la choriste, seconde vocaliste, Elena Dunkelman ( The Screaming Bitches, ElëNaa..).
Au sampler: Savinien Peeters ( Anaël Honings, Confessional W-E slap..) et, enfin, à la guitare et backings, Elaine Magnette ( Sokkyou, Anaël Honings, Confessional W-E slap..).
Pendant une petite heure, tout ce beau monde aura charmé l'assistance avec son melodramatic pop aux sonorités sixties/seventies, trafiquées par l'élément électronique.
Le timbre d'Eric I'm Dick convenant parfaitement aux compositions über elegant slow pop de chambre de la bande.
La romantico torch song 'My Feet' ouvre le bal, d'emblée tu penses aux meilleurs morceaux de Get Well Soon ou de Belle and Sebastian et, pourquoi pas, vu le look du barbu, à Wallace Collection.
Une intro caoutchouteuse, un chorus na na na na, une nouvelle popular song aussi purulente que le 'Golden Slumbers' des Beatles.
Un petit reggae pop blanc?
' Between'.
Il sera suivi de la question existentielle, 'Why don't you love me'.
Notre tube: 'Isabelle', voix brisée, choeurs sucrés, c'est beau comme Les Irrésistibles chantonnant 'My Year is a Day'.
Merci Bruxelles, vous êtes merveilleux..
Les potes dans l'assistance se marrent, voici 'Dick Valske', un trois-temps imparable.
Toujours pour le bal du samedi soir, ' Smile', puis un petit rock bien rond, ça va vous réchauffer, ' Nataly'.
' Thaïs et Felicien' sera vaguement bluesy et la dernière, le décalé ' Che Po' se veut aussi racoleur que certains Matthieu Chedid.
Le mot de la fin, Dick?
On n'a pas de Cd's à vendre mais on est sur Myspace..
Dick Ulrich and the Sublimes : chouette découverte!
Mashrooms
Le Rock Orchestra originaire de la province de Syracuse ( Sicile) a entamé une mini-tournée européenne depuis fin mars, après la France, elle fait escale dans le port de Bruxelles avant de naviguer vers les Pays-Bas et l'Allemagne.
Stefano Fileti (chitarra elettrica / cello/ voce), Danilo Garro (chitarra elettrica e acustica), Giovanni Fiderio (violino /piano), Paolo Dell’Aquia (basso), Andrea D’Agata (batteria) font partie de la foisonnante Italian Post-rock scene ( Elara, Arctic Plateau, Giardini di Mirò, Massimo Volume, Technophonic Chamber Orchestra, A Short Apnea, Allun, My Cat Is An Alien etc...), ils ont trois albums à leur actif et leur originalité réside dans l'emploi du violon ou du violoncelle pour contrebalancer l'agressivité et la hargne des guitares ou basses rugueuses et du drumming échevelé.
Douze titres au menu de la soirée, soit l'entièreté de leur dernier album "S/T" ( =sans titre), joué dans le désordre:
1.Uragano 2.Freedom Flotilla 3.Playground 4.Tiranno 5.Cello #2 6.Portrait of a woman 7.Black widow 8.Szela 9.Damn right
et trois plages du précédent 'The Ginko' datant de 2006.
Une mise en jambe musclée , guitares noisy à la Uzeda ( des compatriotes) et surtout un violon omniprésent, le style de truc qui secoue.
Une voix off, Giovanni travaillant en arpèges, une envolée frénétique, une cassure, le moteur repart en vrombissant, tension omniprésente, solide second morceau ( Uragano).
Hi, Brussels, we're Mashrooms, nice to be here, it's our first time in your beautiful city.. ouais, le canal la nuit c'est d'un romantisme werewolves in London, avanti pour une troisième décharge fumante.
Un premier morceau chanté / scandé, la construction déstructurée avec un violon rentre-dedans, une guitare lyrique et un chant Lennon/McCartney en jette.
Avec Mashrooms on n'a pas à faire au 159è clone de Mogwaï ou d'Explosions in the Sky.
Une plage maîtresse ' Tiranno' , amorce atmosphérique, une guitare acoustique et la voix sexy d'une madame (Clayre Boyer) récitant un texte sombre en français, tu pouvais t'attendre à une brusque accélération, elle vint et quand Stefano saisit son violoncelle, tu te laisses emporter par une déferlante nerveuse.
Les suivantes, plaquées sur un décor classique élégant ,fait de cordes langoureuses, seront tout aussi agitées et tourbillonnantes.
Un passage romantique, 'Cello #2,' précède un rock shoegaze bigrement inquiétant de par son discours imprécateur, ' Black Widow'.
Nous étions plus jeunes, plus heureux, 'Swings' provient du second album.
Plus jeunes et encore plus fougueux!
'Damn Right', à l' entame chaotique et au chant Sebadoh, précède la dernière salve, 'Szela' qui démarre en douce avant une montée en puissance infernale.
Tous aux abris, Mount Etna is spewing lava, un magma rougeâtre, bouillonnant, dévale les pentes du cratère, en bas c'est une folle débandade...
Merci, Bruxelles, buena notte a tutti.
Les rescapés implorent un bis.
Ok, mais faudra attendre le bassiste, he went to the bath..
Paolo rapplique au galop, voici 'Porro' du second album.
Structure complexe et déflagration finale... normal, porro = joint en espagnol.. Fumémonos un porro, plusieurs clients n'avaient pas attendu la fin du set pour passer à l'acte!
Excellent concert!
Pour être précis le troisième titre provenant de 'The Ginko' fut ' Chinese Wife'.