Raketkanon: everything's in the name...
Cette bombarde flamande a salement malmené le Beurs Kaffee, hier soir, en balançant une dizaine de missiles balistiques, des versions améliorées du Pershing II, qui n'ont pas fait que du bien à tes tympans.
Une chose est évidente: Raketkanon est bien l'avenir du noise/metal/sludge belge!
Sont quatre: Jef Verbeeck, le barbu à la guitare, un ex Welkin, Helldozer et Black Harvest - Pieter de Wilde, le forcené aux drums, actif au sein de Raveyards, et avant cela chez Waldorf, certains citent Sioen ou Cowboys & Aliens, bref le mec a connu pas mal d'employeurs - Lode Vlaeminck, Korg MS-20 bass synth (Tomàn) et Pieter-Paul Devos, l'allumé, aux vocals et effect pedals, le screamer sévit chez Kapitan Korsakov et, de temps en temps, vient donner un coup de main à Drums are for Parades.
Un album publié chez Zeal, 'RKTKN #1', et déjà une liste impressionnante de concerts ou festivals, on citera tout récemment Eurosonic , Glimps et Roadburn....
A 21:15', Jef, pas le barman, copain de Lange Jojo, un lance-roquettes professionnel, se pointe en éclaireur, il chatouille son outil pour en tirer des sons miaulements de chatte au début de l'oestrus, les potes rappliquent, disto pas harmonique, martèlement de sauvage, drone keyboards et vocaux trafiqués, le truc a ' Louis' pour nom.
Tobback, tu me dis, celui qui proposait une heure de fermeture nocturne pour les nombreux troquets décorant le Oude Markt à Louvain?
On va se renseigner, gamin!
P P, pas Rubens, the Fox, s'avère être un hystérique de première, il tient pas en place et gueule comme une bête prise au piège.
Entrée en matière coup poing dans ta gueule.
' Judith' , m'étonne pas qu'elle ait décapité Holopherne, cette madame.
C'est lourd, très lourd, dans le style Channel Zero, les spécialistes avancent Tomahawk ou les Melvins.
Un jeu de scène bestial, l'hyperkinétique se jette sur le sol, Jefke l'utilise comme socle tout en moulinant sauvagement, de Wilde s'appelle pas de wilde pour rien, finalement il n'y a que Lode à rester plus ou moins normal.
Sans interruption, la troupe a attaqué ' Helen', une gentille Spartiate ayant beaucoup écouté Black Sabbath et leurs successeurs doom , Kyuss par exemple.
Van Rompuy est jaloux, pourquoi Tobback et pas moi?
T'énerve pas, petit, la suivante s'intitule ' Herman', c'est le single.
Gitaargeweld et autres formes d'agressions à gogo.
Que pasa?
Pieter, piqué par un insecte hivernal, soudain se lève pour entamer une danse de Sioux ayant avalé un alcool frelaté que lui avait refilé un visage pâle aux intentions noires.
Une into bluesy, voici ' Lena'.
Oui, oui, que des prénoms!
Non, c'est pas la 'Lena' de 2 Belgen, ici on travaille dans le psyche avec de suaves senteurs The Doors, même si la rengaine explose sec en fin de morceau.
D'un bond, PP atterrit dans la fosse, chante sa sérénade à une petite, pas hideuse, et termine le laïus en cri d'hyène malade.
De la bombe!
'Anna' est accouplée à la précédente , le joyeux est loin d'être calmé, nouvelle balade parmi le peuple puis il se frotte au guitariste avant de s'affaler sur la moquette, tout en produisant un chant hypnotique.
Morceau à peine terminé, Pieter, excédé, quitte son kit pour refiler un coup de pied Witsel-style à la grosse caisse qui l'a probablement traité de sale Polack.
Voilà 'Henri' , au volant d'un bulldozer emprunté à Roberto D'Orazio, cachez vos enfants!
Le syndicaliste a emmené 'Ibrahim', un petit nourri au hardcore punk, il a été figurant dans 'Les Barons'.
Nouvelle crise épileptique du shouter qui fait valser son micro dans les airs avant de l'envoyer mourir à 10 mètres.
Sont dangereux, ces citoyens!
Et maintenant, Bruxelles, notre dernière liedje, on est content d'être passé dans votre accueillante cité, voici ' 'Pjotr' .
Un roulement furieux, puis De Wilde pique un sprint comme dans sa jeunesse, plonge tête première pour prendre un bain de foule, au passage, il bouscule cinq ou six ivrognes, ça dégénère sévère en mosh pit sanguinaire , variante crapules des Marolles... s'agit de sauver sa pintje, d'autant plus que Jef et PP sont également venus se coller aux catcheurs.
The end, ils se tirent tous, en laissant le renard allongé pour le compte au milieu de la salle.
Un show destructeur!