Le dernier bluesfestival de l'année a traditionnellement lieu à Vilvorde, la cité des Pjeirefretters ( = paardenvreters pour les puristes et les végétariens): Pjeireblues ou blues mé ne rekker ... c'est quoi cet élastique, questionnes-tu!
Du blues, ouais, mais sous toutes ses facettes!
T'avais pas prévenu madame, aussi quand elle t'a vu seller ta noble monture et t'interrogea, t'en as pour longtemps, ta réponse fut vague, le tour du pâté de maison, mon chou!
Beneluxlaan, t'attaches ton caballus à un marronnier ou à un cactus, t'y connais rien en botanique, et tu te diriges vers la chaude étable où une fière organisation t'accueille amicalement.
Quelques achats ( jetons), quelques saluts, la faune blues habituelle et à 20:00 pile:
Buckwood Mojo
Des voisins ( Wemmel), ayant tous fait leur première communion il y a bien longtemps.
Ils se présentent: Brownie (Sugar) Morelli: Piano / Hammond -Jumping Jay: Lead Guitar - King Louie: Electric Bass- Bad Luke: Vocals - Ol’ Lee Harper: Harmonica’s - Janosch Koniec: Drums, mais ça c'est pour taire la vérité à leurs conjugales ou pour Sugar, à celui auquel elle a dit oui par un beau jour en 1967, car en réalité leur véritable identité s'avère être: Hans ‘Woinke’ Deboeck: vocals, Leo Dresseleers: harp, Diane Bruyndockx: piano,
Louis Decat: bass, Jan Carels: guitar et Jan Van den Eynde: drums.
Ces joyeux drilles n'en sont pas à leur coup d'essai, Jumpin J tu l'as connu Excello's, le souffleur s'est promené chez Carlos Bluesbox, avec Diane et Louis ils ont transité chez Bluestender, des connaisseurs avancent The Wise Fools, Bartenders, Baton Rouge et un fantaisiste insistait et citait Les Charlots.
' Buckwood Mojo' du blues suant, riche en matière grasse, Hans, tu t'en doutais car il introduit les concerts de la Brussels Blues Society, est une véritable showbeast et un zwanzeur de première, on risque pas de s'emmerder à Vilvorde!
Jump time, ' She's real', puis ' Who do you do', pendant lequel la madame derrière le Roland nous montre que, malgré un look institutrice sévère, elle sait comment manier un orgue.
La rythmique imprime un tempo allègre, Jan, costard d'employé sérieux, fait cracher sa guitare, le shouter se démène comme un gorille libéré après avoir été enfermé dans une cage pendant 38 jours, et, pour couronner le tout, Ol Lee Harper nous gratifie de quelques lignes de bluesharp pas sournoises.
De vieux briscards qui s'amusent.
Un slow collant ' Cryin for my baby', Bad Luke pleurniche comme une bonniche, puis le chef-d'oeuvre jazzy de Van the Man, 'Moondance' ( super), un swing ' Obdacious' , 'Boogie with the boogieman' and with une Lady pas gaga, un retour au blues aux accents voodoo, 'Loosing Ground' , un détour dans les bayous, ' Louisiana' , gaffe aux moustiques et enfin, a song about me, annonce Bad Luke, ' Great Big Kid' .
Suis content, Saint - Nicolas m'a offert toute la collection de DVD's de Jerry Lewis.
Excellente entrée en matière!
Cotton Belly 's
Ils sont cinq, sont originaires d'Ile de France, région réputée pour ses cotton fields gaulois, ils portent de rutilantes salopettes, ils jouent un blues joyeux et ont éclaboussé Vilvorde de leur talent!
Le farfelu, Yann « Willy Wood » Malek au chant ( fluent English), à l’harmonica et acoustique , Michel « Mambo
Slim » Descamps à la guitare rythmique, Romano « Grill »
Pamart à la batterie et percussions, Kiki « Owen Brown » Etienne à la
basse, et Alexis "Le Marshal" Maréchal,
guitare acoustique, électrique et dobro.
Bonswar, c'est notre première visite dans votre accueillant royaume, nous sommes les "Cotton Belly's", voici 'Lazy Owl', un chouette country blues rustique et entraînant qui précède le tout aussi rootsy 'Ghost baby blues' avec cette resonator magique et ces lignes d'harmonica sentant bon le Deep South . Dans la solitude des champs de coton, monté sans entourloupettes par un quintette bien net.
L'enthousiaste ' Cup song' fait place au upbeat ragtime 'If you let a man kick you once ' ( George Harris/ Henry Butler) sur leur plaque 'Black Brown and White'.
It's time for a very sad song, un slow blues classique called ' Reason' , superbes lignes de slide et chant charismatique.
Next one is an Irish song, plaisante Yann avant d'entamer le gospel ' St James Infirmary' version Victor Hugo.
Virage rock'n roll ' I got a woman' , les cuisses de grenouilles rockent dur, fondu enchaîné sur le twelve-bar ' Stranger at home'.
Sont loin d'être idiots, les deux gratteux.
Vilvorde vibre et sera mis à contribution pour ' Shy Boy'.
You, people, you play the drums, nous, tous sur une ligne, on vous indique le tempo.
Ambiance dans la grange!
Cotton Belly's termine très fort par un Southern rock sulfureux ' Feel down'.
Vive la France!
J P Soars
Oui, l'Epiphone de John Paul s'envole, elle glisse, saute, crache, gicle, émeut, cabriole, mitraille ou pleure...
Ce mec, 2009 International Blues Challenge winner, né en Californie, élevé en Arkansas et désormais habitant de Floride, est assurément devenu un des tout grands de la famille bluesrock.
Il peut tout jouer, du blues classique, du hard, du surf, de la slide, t'y ajoutes des vocaux rocailleux, sans oublier le support d' un band solide, The Red Hots ( Chris Peet aux drums et Don Gottleib, 'The Cougar, à la basse), et tu comprendras l'enthousiasme que sa prestation a généré du côté de la Senne.
Deux albums: le dernier ' More Bees With Honey' 2011.
Dès le premier titre, 'The Hustle is on' written by Eddy Owens, mais connu par T-Bone Walker , le style de truc qui arrache, tu entres dans le vif du sujet, classic blues chops and gritty voice et à ses côtés, ça turbine rond.
Le crapuleux ' Sweet Blood Call' de Louisiana Red succède à ce premier fait d'arme et ,comme il n'y a pas de blues sans slow, le trio enchaîne avec 'So many times'... my tears have run dry... dedju, suis dry aussi, vais me chercher une pintje.
JP Soars va la quitter, il en marre de pleurnicher chaque nuit,... find yourself another man, salope!
Grosse baffe avec le classique surf 'Pipeline', joué par les Ventures ou Dick Dale.
Une intro arabo-andalouse puis un son métallique à faire frétiller un bataillon d'invalides.
C'est pas un handicapé, le JP, au risque de t'attirer les foudres d'un journaliste pas originaire de Roubaix.
Comme Muddy Waters, je vais consulter la taromancienne, j'ai des doutes 'Gypsy Woman' , la pièce maîtresse du show.
Finesse, dextérité, feeling... la classe!
Pour finir, il nous sort a two-string cigarbox guitar de derrière l'ampli et attaque 'They' ll do it very time' , un primitive heavy bluesrock galopant et slidé.
Les headbangers à la fête et ovation monstre!
JP Soars , à ne manquer sous aucun prétexte lors de son prochain passage dans nos contrées!
23:55', un cyclone roux en provenance de Colombie- Britannique ( = Canada, bande de crabes), the firegirl : Layla Zoe!
La bombe est accompagnée par quelques Teutons pas bidon: guitare, Jens Filser ( du Jens Filser Bluesband) + probablement Hardy Fischötter aux drums et Gregor Sonnenberg on bass!
Une intro plus que nerveuse amorçant le 'Walking Blues' de Robert Johnson. Evidemment que les comparaisons avec Janis Joplin sont évidentes, aguicheuse, la rouquine vient vicieusement taquiner Jens qui s'égare en arabesques audacieuses.
Dès l'entame, Vilvorde a un aperçu du talent des acolytes de Layla ...you've got us on our knees..
Sur l'album de 2011 ( Sleep little girl), le funky ' Let's get crazy', on a tous bien compris le message, carnaval dans les stalles!
Howlin Wolf, un 'Little Red Rooster' aux connotations sexuelles évidentes.
Jeu de jambes sympathique et déhanchements délurés.
Si tu cherches une timide du genre pudique, tu vas voir ailleurs!
Avec ' Someday', I won the Compo 10 International blues songwriting competition in Jaarvenpaa, Finland.
What about James Brown, people?
'It's a man, man's world', après avoir entendu sa version puissante, les mâles commencent à avoir de sérieux doutes.
La furie fait tournoyer sa longue coiffure, se courbe, implore à genoux, pique un galop, tend les bras vers le créateur, harangue les filles dans l'assistance, bref, vit pleinement le masterpiece du godfather of soul.
Après ce numéro brûlant, tu crois qu'elle va se calmer, tu oublies, un bluesrock sauvage, ' Pull yourself together'.
Let's do the sexy part of the blues now, jusqu'ici on a eu les images d'Epinal, 'Give it to me' , sex is the message!
J'ai la nette impression que cette cité est un affreux repaire de vieux hippies, vous êtes aussi mous que le pénis de DSK après trois heures d'exercices avec une soubrette , et toi, Guido, je te vois reluquer les tatouages ornant mes cuisses. Il y a Neil Young, Janis Joplin, et ailleurs, devine où, il y a un tattoo représentant Frank Zappa, assez plaisanté, voici la ballade 'Sleep Little Girl', à la gestuelle Woodstock girl entamant une peace, love and music dance.
Elle termine le set avec la longue plage ' Rock'n roll guitar man' .
La totale....je me frotte à Jens, me caresse les seins et d'autres parties intimes de mon anatomie, simule l'orgasme pendant une séance de pole dancing. Elle a le feu au cul, cette madame ... heureusement, une consommation massive de houblon a empêché quelques clients énervés de grimper sur scène pour aider la bête dans ses exercices libidineux.
Ovation immense et un bis confession de foi, 'Married to the blues', it's a tough husband, de Shemekia Copeland.
Pjeireblues 2012, un cru millésimé!