Soulsister dans une des plus petites salles du royaume, comment fait Bart?
Explique, ket: on était au bar de l'AB après le concert anniversaire de Will Tura, avec Paul Michiels on papote: Stevie Winwood, les années 70, la musique en général et la prochaine tournée de Soulsister, qui verra Jan et Paul ( en duo) visiter tous les théâtres du nord du pays à partir de fin septembre, une trentaine de dates, quasi toutes sold-out!
Geen zin in een try-out in 't Candelaershuys in Ukkel, Polleke?
Pourquoi pas, et vlan, le 25 septembre, le duo foule les planches de la maison patricienne de l'avenue Brugmann, concert vite complet, naturellement!
Que pouvait-on rêver de mieux pour commencer la nouvelle saison?
Fallait arriver tôt pour se coincer frontstage, un coup d'oeil circulaire, quelques têtes connues: Luk Stiens, Steven et compagne, Luc Toogenblik ...mais surtout une imposante cohorte féminine ( de 18 à 82 piges), aux accents divers ( Oost en West Vlaams, Hasselt et environs, le pays de Waes, l'Escaut...).
D'indécrottables playboys, les gars de Soulsister... t'es jaloux, me souffle Luc?
Lui ai payé une Blanche!
En moins de deux le living est transformé en bain turc, impossible d'atteindre le bar!
20:25'
Jan Leyers et Paul Michiels se pointent:
Hello Ukkel, ready pour un show en deux parties, vous devrez rester debout pendant plus de deux heures, exploit que vous n'avez plus accompli depuis votre première communion sans doute!
Rosa, 77 ans 9 mois 5 jours, trépigne, elle peut garder la station verticale pendant quatorze heures pour entendre ses idoles!
Deux acoustiques, deux voix, une version épurée de 'The way to your heart', ça commence fort, toute la casbah reprend le refrain.
Jan transformé en Geert Hoste: tu connais l'histoire de Polle tombé de son échelle et celle de l'arbre de son voisin venu s'écraser sur sa terrasse...
Jan, gamin, elle est accordée ta guitare?
'Wishing' sur leur second album, du Simon & Garfunkel uit Vlaanderen!
Super.
Un guest pour la suivante: Roger!
Wie?
Roger, notre pick-up His Master's Voice datant de 1962, on couche un vinyl dessus, on dépose l'aiguille sur le premier sillon, ça remplace 86 musiciens et 3 danseuses, Paul derrière le piano: 'Lifetime', parfait exemple de blue-eyed soul imparable, digne des meilleurs Hall & Oates.
Sont en forme, les compères, Jan est d'humeur badine.
Sur 'Simple Rule', le fabuleux r'n'b 'Sign of emotion', co-écrit avec David Werner, le producer/singer songwriter américain ( Billy Idol, Tom Jones e.a.).
Jan au piano, attachez vos ceintures, Uccle!
Le tout gros hit: 'Changes' avec un clin d'oeil 'Walk on the wild side' à Lou Reed.
La tension monte dans la salle, le thermomètre indique 113 degrés Fahrenheit, Fientje, 36 ans depuis 25 ans, se tamponne le cou à l'eau de Cologne.
Encore un gros calibre: 'Like a Mountain', première salve Gibson électrique, un blues rock alpiniste amoureux.
Leur dernier single 'Last Call' marie Tom Jones et Bon Jovi, avec en bonus le conseil que Monseigneur Michiels donne à la jeunesse fougueuse: menneke, n'oublie pas de freiner avant le virage...
Moi je prends Acti-Retard, nous souffle Anton, 10 gouttes à mélanger à une boisson.
J'ai pris 10 Stellas et 100 gouttes, je tiens 46 heures d'affilée!
Stoefer!
Roger, bis: 'Ain't that simple' a handclapping one.
Ambiance!
Mon gamin est fan de Lady Gaga, il a bon goût!
Polleke, ça se discute..
'Paparazzi' , les cinq minutes kitsch, pour revenir à leur premier cd avec le slow 'Downtown'!
Le set un prend fin avec la perle ' Broken', un crooning à faire chialer Bart De Wever pendant qu'il ingurgite son sixième pakske friet met mayonnaise.
Mieux que les Bee Gees époque 'I can't see nobody' , aussi fort que les Walker Brothers ' The sun ain't gonna shine anymore'.
Break et distribution d'éventails!
Set 2
Jan a sorti une basse du cagibi jouxtant le podium: ' Through before we started' aux relents gospel, fort éloignés de la version pop de l'album, suivi d'un bondissant 'Back in a minute' qui s'éteint sur la ligne ... slowly disappears...
On approche de Noël, un carol ?
' Heaven sent you here' à la Everly Brothers.
Jan et ses piques: la seule branche pour laquelle le sexagénaire à mes côtés n'était pas busé à l'école: ' Old school lovin', un piano Delta Lady, un phrasé Leon Russell/ Joe Cocker.
En fermant les yeux tu pouvais imaginer deux souples choristes black sur scène.
'Pretty bad news', le son Soulsister.
Temps mort.
Keske t'as Paul?
J'ai perdu mon harmonica.
Gars, t'es miraud, cinq aérophones traînent sur ton piano et un autre sur le plancher.
Non, le grand dans un boîtier noir!
Soulève la setlist, peï!
Ouf, quelques lignes Toots Thielemans pour m'échauffer et on attaque le jazzy ' Why would I', une version Harry Nilsson classe!
Jan, de man, y va d'une tirade machiste pas appréciée par 75% du public, puis le duo amorce 'Simple rule' aux licks lyriques.
Grand moment avec intro Ray Manzarek pour 'Locks & keys' qui vire funk Steely Dan.
Intense et magistral.
'Company' un singalong nerveux mettra fin à ce second acte.
La playlist mentionne pourtant encore 3 ou 4 morceaux, mais il est déjà 22h30' et, en principe, le rideau tombe à 10 PM à Uccle qui gueule pour réclamer le retour des étalons Soul & Sister.
Un bis!
'Tell me what it takes' au démarrage mélodramatique avant que la guitare de Jan ne donne un méchant coup d'accélérateur!
Dépouillées, les chansons de Soulsister gagnent encore en consistance... un tout grand concert, donné par deux gars qui après coup viennent boire le coup avec les fans!
Chapeau!