Le Pavillon fait son festival ( 'Girls Rock') annonce le resto le Pavillon Louis XV, avenue du Wolvendael, à Uccle.
Début des hostilités prévu à 14h.
Tu te pointes à 14:15' dans un parc du Wolvendael inondé de soleil, une température avoisinant les 30°, une chaleur moite, des conditions inconnues durant tout cet été pourri.
A hauteur du pavillon classé, quatre ou cinq malheureuses échoppes font office de brocante rock'n roll ( sic), aucune trace de podium, une terrasse délaissée, un BBQ inopérant, pas une âme pour t'indiquer l'heure de passage des groupes promis, un programme inexistant!
Un flou que tu n'oses qualifier d'artistique...
Un plan bidon?
Tu te demandes si au lieu du Wolvendael t'aurais pas mieux fait d' opter pour Rock Oasis à Evere, un festival offrant un profil plus pro.
Solution provisoire: une Rochefort et de la patience!
15h15' tu harponnes un serveur qui ne peut répondre à ta demande de renseignements.
Vais voir le patron et je reviens...
Concert à 17h!
Combien de groupes?
Aucune idée!
Facebook en prévoyait trois et le festival devait se terminer avant le Uckelrock débutant à 20h.
Caca, putain de bordel de merde, fait chier!
Mon dictionnaire scatologique étant limité, je te renvoie au Capitaine Haddock ou à Ismaël, fils cadet de Salima, une voisine!
Tu penses sérieusement à te tailler quand de dangereux clients apparaissent: Yves Hoegaerden et Fred Fantastique Nights, flanqués de Catherine et d'Alain, bientôt suivis d'une faune de rescapés punk/ rock pas recommandables ( le Dop, des U'lers, Narcotic Daffodils, Rockaway, RickyBilly et j'en oublie de plus affreux...).
Il est à craindre que le stock de mousse soit vite épuisé!
17h: sans que quiconque n'annonce quoi que ce soit, on constate du mouvement sur le perron, transformé en podium, ce ne sera pas la délurée casquette liégeoise Labiur, mais bien
La Blonde
accompagnée de ses musiciens qui jouent comme des clettes, dixit l'enfant.
On va faire un test en alexandrins et puis on commence.
Le sound cheikh up disco rose terminé, celle qui ressemble à Stéphanie Fit Tonic Dermeaux déclare je bois un coup, faites comme moi, et puis on assaisonne la salade.
Elle boit pas vite, le starter tire son coup de feu à 17h20'.
Donc, sur scène, une nana du style une blonde rencontre une de ses copines blondes : - Je viens d'avoir un test de grossesse... C'était dur les questions . . ? et une clique de musiciens pas cons, made in Liège.
On a reconnu l'homme au gant blanc, Jean-Philippe Dirix à la basse ( Marka, Coffee K, Blush, Marc Dixon, Nineties Buddies, Jacky Valentin...) ou Pat Lemoine ( F N Guns, Cryme, Blush...) à la guitare, Alain Valandro ( Cryme, Marc Dixon...) à la batterie et François Grella aux claviers.
La Miss a pondu un album intitulé 'Fée Rosse', titre qui te donne une petite idée des talents de parolier de cette pink bombe sexuelle pas gay.
' La Rupture'
Cela faisait déjà 2 mois qu'on s'était rencontré...il avait le double de mes clefs...
Tout va bien: mais... la nuit où on allait mettre le couvert... dans son slip des habitants illégitimes... horreur et putréfaction: Caleçon qui gratte, morpions qui squattent. ...
Tu penses à Régine, Marie-Paule Belle, Bardot, Blondie, Mylène Demongeot sur fond rock grassouillet, amusant au second degré, mais faudra bien arroser.
Yves au ravitaillement!
'Les gendarmes' du disco punk maréchaussée estropiée.
' Benoît' pour Joseph Alois Ratzinger, un comique sévissant au Vatican qui interdit le sexe avant les noces.
Une messe sur fond Seven Nation Army.
Oui, Alain?
C'est mieux que Stellla!
La Maes, tu veux dire.
Non, la chose qui chante.
' Les Ménages' pas qu'elle fait des heures sup. serpillières , balais à franges, les ménages, elle les brise: ... je vais me taper ton mec...
Et comme elle est du genre nympho!
' La chasse' tourisme en Sologne avec Miraut.
Un petit slow, Uccle?
'Mère nature'.
Quoi, Yves?
Tu crois que c'est la frangine de Corinne De Permentier, l'ex-maïeur de Forest!
Elle est pas derrière les barreaux, cette brave dame?
Et toi, tu la vois comme Ilse Uyttersprot, Catherine, elle a été sodomisée au sommet d'un minaret?
Trêve de plaisanteries, La Blonde poursuit son tour de chant destiné à l'intelligentsia rose: ' Tante Clara', une défunte dont j'hérite.
'J'attends Johnny' c'est la fête, du champagne pour mon poisson rouge!
Et un medley radio nostalgie pour finir en douceur Téléphone 'Un autre monde' - Lio ' Banana Split'- Les Poppys- 'Poupée de cire, poupée de son' - 'L'Aventurier' ..
Un pot bien pourri de chansons à texte, manquait qu''Anti-Social', indique le finaud Yves et 'Les lundis au soleil' ajoute Fred.
De méchants analphabètes, des béotiens qui ne peuvent estimer une oeuvre d'art à sa juste valeur.
Tournée générale!
Quelques lagers plus tard ( il est 18h50'), des jeunes gens propres, déodorisés, pepsodentisés et ayant voté Sarkozy, se retrouvent sur le podium, here comes the love gang..
Non, Sharin:
Lovegang SS
on disait jeunes gens, on oubliait une bombe moins blonde que la précédente, la rousse Laurence Castelain ( alk-a-line, the Chicks..) à la basse, épaulée par un escadron de protection efficace, depuis avant la grande guerre: aux vocals, un chauve aimant les schlagers et, en particulier, Helmut Lotti depuis qu'on sait qu'il est perruqué: Pedro Ramis ( X-Pulsion, je sais ça nous rajohnny pas...) - guitares: après un tour au paradis, Stef Debusscher ( Mad Virgins, Droogies, Allez Allez encore une Maes..) et Jean-Luc Berge + l'architecte des drums: Paul Hamesse ( Droogies, Chainsaws, Vice Barons, Mighty Gordinis, les Petits Chanteurs à la Croix en Faux Plastic...).
Stef, comment décrire la lessive Lovegang SS?
Une machine de guerre überpataaaat!
Des bintjes , des belles de Fontenay, des rattes?
Des je t'emmerde!
Merci, Stef!
'No Romance' frustration, punk, punk en nog eens punk, joué à une vitesse qui te vaut un retrait de permis pour 126 années!
Les petits chéris continuent au même rythme, en ignorant les feux de signalisation: ' Schmucks' , ça cogne, riffe, gueule, prend les poses comme du temps du ' No Future'.
Résultat, alertés par Léonie, une voisine incapable de capter les réflexions de Derrick sur son petit écran, un His Master's Voice de 1962, deux flics du genre mixte viennent prendre le pouls du malade.
On craint la fin des réjouissances, il n'en est rien.
' Troubletown', c'est pour ça que Starsky, sans Hutch mais avec Julie Lescaut, sont sur place.
On va vers un Clash:' London's Burning', Yves bave de bonheur en entendant cette version Howlin' Wolf au Wolvendael.
Ave Lovegang!
Sont un peu mous, constate Alain..Les Ramones, c'était autre chose.
OK, petit, mais les Ramones y savent compter que jusque quatre.
Lovegang, y sont déjà arrivés à cinq!
Le tourbillonnant ' In a whirl', pendant lequel Pedro décide d'aller se promener dans le public.
Vaut mieux tenir ta Maes, murmure Yves, très clairvoyant.
RickyBilly rôde et les intentions de Pedro ne semblent pas trop catholiques.
' What's in a lovegang'.
C'est un quizz?
' Butcherboys'.
Non, Alain, pas Pet Shop Boys, butcherboys, viande saignante!
' The way u move' démarche sexy et punky.
Ce gang sent pas l'antimite, leur garage/punk secoue un max et t'as intérêt à pas laisser traîner ton houblon sur la table, il pourrait faire des bonds de 50 cm dans les airs.
On arrive au bout de notre répertoire, bande de bourgeois ucclois, voilà ' Cougar doll'.
A peine une demi-heure, remboursez!
Fais pas de ton nez, morveux, c'était gratuit, we don't have no titles anymore, mais puisque vous y tenez on vous reconfectionne ' London's burning'.
Qui s'invite sur scène?
DJ Saucisse, alias le Dop, qui y va de son numéro Dick Rivers.
Maintenant, c'est fini, d'ailleurs je catapulte mon micro dans la masse et je me colle au bar!
Pas d'Uckelrock pour toi, le ciel est à l'orage, t'en as marre d'arroser les marronniers et tes pompes, dans le lecteur de ta caisse tu glisses ' Back Home' du Golden Earring!