vendredi 2 septembre 2011

Megafaun à La Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 1 septembre 2011

Oui, maman, le cartable est prêt: plumier, correcteur, gomme, taille crayon, équerres, colle, calculatrice, IPod, smartphone, Parabellum, réserve de 9mm... suis paré pour la rentrée!

Direction Saint-Josse et ses tracas de circulation: le Botanique ouvre le feu dès le premier septembre: Megafaun!
Pas d'avant-programme, les gars du Wisconsin débuteront leur set à 20h30'.
On craignait une Rotonde vide, elle fut relativement peuplée.
Un nouveau self-titled CD doit sortir incessamment ( Crammed Discs) , ils en vendront un sérieux stock après le gig.
Autre nouveauté, désormais l'animal est quadricéphale:
Bradley Cook a +/- abandonné la basse pour une guitare, il chante toujours, mais sans abondante pilosité au menton- le frangin, Phillip Cook, s'occupe des keyboards, joue de la guitare et chante- aux drums et chant, le dernier des barbus, le rédempteur: Joe Westerlund, ils ont embrigadé un quatrième larron ( Nick) à la basse et backing vc ( nous assisterons à son second gig avec le band, après Deventer, la veille).


Le titre qui amorce le quatrième opus ouvrira le set ' Real Slow'.
Du soft alt.country/ americana sonnant Neil Young , leur philosophie est claire ..."Take your time / Everyone knows / If it starts too fast / It's gonna end real slow....
Coup d'oeil de Fred Cerise: c'est du tout bon!
Harmonies vocales soignées, mélodie agreste, guitares Roger McGuinn croisant Gene Clark... t'es conquis après un seul titre.
Pas de répit, Joe attaque immédiatement le Stonien et free-wheeling rock ' Carolina Days' , ode à la Caroline.
' Get right' de l'americana aux guitares cinglantes, le Band rencontrant Dave Matthews.
Phil au piano, my keyboard hasn't got a name yet...
Qui borde, c'est quoi?
Bois un coup, Piet!
' Volunteers' est à classer au rayon Grateful Dead / Little Feat plutôt que sur l'étagère Jefferson Airplane.
Une introduction humoristique théâtrale pour la ballade ' Everything'.
Jésus quitte son attirail percussif, se saisit d'une guitare, Phil, quant à lui, sort un mouth harp de son froc, tous sur une ligne avec Joe en lead singer pour le poppy /Beach Boys surf: ' Second Friend'.
Excellent!
Megafaun a le grand mérite de ne pas se prendre au sérieux, ni de se cantonner dans un alt.country convenu, ces touche-à-tout osent l'éclectisme, le second degré, tout en maîtrisant leur art.
Le Christ roux garde le micro pour 'Eagle', un jazzy crooning virant Three Dog Night s'emparant de 'Mama told me not come' de Randy Newman en version chant choral.
Une nouvelle grosse claque, la Rotonde en ébullition!
De magnifiques harmonies vocales décorent le midtempo country délicat 'The Longest Day'.
'State/Meant' , qu'il a fallu recommencer because certains membres du groupe don't pay attention, pas vrai Phillip, son of a bitch, euh, je retire, on a la même mère..., navigue dans les eaux paisibles chères à Bon Iver ( un pote) ou Fleet Foxes.
Retour au folkrock catchy avec 'The Fade', truffé de ooh, ooh, ooh et ho, ho, ho, transformant le titre en rengaine accessible et imparable.
Le grand moment de Joe: 'His Robe' un pastiche country gospel pouvant avoir été composé dans les années 30 mais aux lyrics acerbes.
Après les derniers râles du pseudo chant religieux, Megafaun balance le dernier titre du set , un Appalachian singalong au final chaotique: 'Guns'.

55' succulentes, le public gueule à tue-tête, les Yankees rappliquent et se rangent sur une ligne pour le bis.
A leurs pieds, un bermuda, pieds pas lavés depuis une quinzaine, mais semblant pourtant avoir utilisé Omo lave plus blanc, vu son teint Petit Gervais pas tout à fait périmé, est allongé sur le sol.
Un malaise?
Il a pas perdu ses eaux. Il respire encore...
Le service d'ordre, appelé à la rescousse, constate que le drôle s'est simplement endormi, et subodore un usage excessif de substances ni catholiques, ni islamiques, ni cramiques... donc, Megafaun vient lui chanter l'aubade, unplugged: ' Worried Mind', notons que le bienheureux ne présentait aucun signe de worried mind, passons...
Le moribond refait surface, commande une Jupiler.
Le band, en verve, tient à nous offrir un second bis.
Palabres.
Requests?
Tout ce qu'on propose est refusé, Nick quitte la scène et vient se mêler à nous, Brad lui pique sa basse, en trio ils jouent ' Lazy Suicide', qui démarre comme un groovy Steely Dan pour finir en Creedence Clearwater Revival vigoureux!

Super titre, super concert!