jeudi 8 septembre 2011

The Bonnevilles chez Madame Moustache, Bruxelles, le 7 septembre 2011

Le flyer distribué par l'hirsute conseillait: soyez à l'heure pour le concert ( 20:00) qui doit se terminer à 22:00, les musiciens cédant la place au DJ set 'Back to the Grave'.
Direction le Quai au Bois à Brûler, des travaux, bien sûr, et à l'heure où Laurence Ferrari accueille Hollande venu éclairer la France sur les mesures de rigueur budgétaire prônée par Saint-Nicolas, tu t'engouffres chez Madame Moustache.
Y a pas foule et sur scène, deux monitors, c'est tout!
Tu parles d'un concert démarrant à 8PM, le groupe débarque à 20h10' et doit monter le matos, corvée qui se fera à un rythme mexicain basané allongé sur le sol.
Voilà Kris et Léo, ton foie tremble!

21:00 -The Bonnevilles
' Hello, Brussels'!: on est pas 10 face au podium: un Anversois, un Wallon, deux Gantois, et quelques indéterminés...
1/2 heure plus tard on sera vingt, ce détail n'a pas empêché les natifs de Lurgan ( Irlande du Nord) de casser la baraque.
Sont deux: Andrew McGibbon Jnr - Guitar & Vocals et Chris McMullan - Drums. Fringués mod: chemise blanche, petite cravate noire, nourris à l'Irish Stew arrosé au Bushmills single malt et au blues, le graisseux, celui d'Howlin Wolf avec de solides doses de garage, de punk ou de hard, pense aux Who, Pretty Things, Kinks, Cream mais aussi aux Clash et à Motorhead... sont deux, disais-je, mais ils abattent, en 50', un boulot que 36 fonctionnaires de n'importe quel ministère mettraient un an à accomplir.

Un titre limpide pour démarrer nerveusement:' Army of one' vaut mieux pas rencontrer ces mercenaires sanguinaires, si tu te souviens de 'Race with the Devil' de The Gun, tu peux te faire une petite idée.
Ils poursuivent avec 'One more nail outta rock'n roll's coffin',
qui ouvre leur album ' Good suits & fighting boots'.
Gritty, sexy voice, une Fender furieuse aimant le feedback et à ses côtés, un drummer d'une vitalité peu commune et assurant, seul, une rythmique musclée et juste.
' The Belgians are coming' les Belges aiment le surf et ils s'expriment comme Tarzan taillant une bavette avec Cheeta, Johnny Guitar peut aller se cacher!
L'an prochain on sort une nouvelle rondelle, ' Gonna get my gun' en sera un des titres.
Les armes à feu semblent les obséder.
Une méchante intro à la 'Summertime Blues' pour 'Hell', un titre infernal.
Le nouveau CD promet, les Bonnevilles marient la classe d'un Eddie Cochran et la hargne des Blue Cheer.
Encore deux méchants bluesrock prévus pour l'album de 2012, dont ' Kneel at the altar' aux effluves Taste prononcées.
Brussels, you're lucky bastards, en primeur un titre pas encore tout à fait terminer ( 'You're not alone' ?): bottleneck perverse et drumming puissant, imparable!
Vous êtes chauds... ça tombe bien nous aussi: ' C'mon' , un beat souverain.
Même potion: ' I don't like whiskey' .
Ja, Kris?
Ah, comme toi, tu ne bois que du lait!
Sont presqu'aussi vicieux que Jim Jones Revue..
Time for the titletrack of our CD ' 'Good suits & fighting boots', le turbo à plein régime et ils terminent par 'Hardtale Lurgan Blues' un petit blues de leur bled aussi performant qu'un lance-roquettes anti-char de 4000 mètres de portée et de pouvoir de perforation de 950 mm, utilisé pendant la Guerre du Golfe.

Faudra pas manquer les Bonnevilles s'ils remettent les pieds dans nos contrées.

Concert à peine fini que la Grande Catherine rapplique, et à minuit le coin est archi bourré d' une saine jeunesse se trémoussant sur les Yardbirds, les Sonics ou Steve Miller.
Quand Léo est parti à la recherche d'un distributeur de billets, vers les 1h15', j'ai jugé sage de regagner mes verts pâturages en priant de ne pas croiser la maréchaussée et en laissant le trio boire les 50€ refilés par la machine..