dimanche 17 juillet 2011

Crisisfestival à Erps-Kwerps, le 16 juillet 2011

De la gestion de crise:
1°: un diagnostic actant de la gravité de la situation.
2° organisation des efforts entrepris au niveau intervention.
3° importance capitale d'une bonne communication.

Plus d'information?
On te conseille ' l'Anti-Crise': un ouvrage de Marie-Françoise Guignard!

A Erps-Kwerps , pays du witloof, depuis trois ans, on gère en organisant un festival gratuit: le Crisisfestival.
Direction les terrains de foot du Sporting Erps-Kwerps, entraîné par Marc Peeters, où tu trouves une verte plaine, un podium sérieux, une grande buvette, un stand bouffe ( des prix anti-crise), des pompiers hilares, des poulets pas embrochés, des animations pour les gosses et une équipe de bénévoles souriants!
Applaudissements sincères pour l'accueil sympa!
Le bonheur, quoi?
Pas tout à fait, mec: t'es à peine arrivé sur le site que le ciel s'éventre et décide de t'arroser, comme les laitues de Kees Vandenboer dont le potager jouxte le stade.
Vite sous un des auvents, à quelques 150 mètres de la scène, que les organisateurs ont disséminés sur le complexe.

14h38: Sens Unique
Le sens d'un mot, d'une expression, revêt diverses acceptions: le spécifique, le large, le medium, le figuré, le propre, le concret, l'abstrait, l'implicite, l'explicite, le subjectif, le restreint et donc l'unique...
C'est à Halle, en 2009, que tu fais la connaissance du Sens Unique: si tu tiens à passer un bon moment en musique, c'est le sens à suivre!
Wouter Vankeirsbilck - zang, gitaar /chant, guitare/Michaël Sels - accordeon, zang / accordéon, chant/Nele Van Mieghem - viool, zang / violon, chant/Guy Peeters - bas / basse/Geert Verhoeven - drums / batterie ont depuis sorti un EP cinq titres ( 'Envie') et ont décidé de cataloguer leurs efforts musicaux sous l'étiquette wereld-folkrock du monde à la française.
Dix titres, 45' de bonne humeur et d'entrain, même la pluie a pris une pause pour danser la gigue.
'Moi- Même' du folkrock vif et bien balancé, suivi du festif 'On aura raison', proche de Blankass ou de l'Oysterband.
Sens Unique est le groupe idéal pour ouvrir un festival, dès les premières notes tu souris et t'as envie de faire la fête.
' Il a tout dit' Nele transformée en Dave Swarbrick, le fiddle virevolte sur assise rock robuste.
'Quelle belle journée' du folk positiviste. Tes pieds trempent dans la gadoue mais Wouter nous apporte ciel bleu et rêves ensoleillés.
Une nouvelle composition, la polka frénétique' Encore' et puis un plaisant titre Wikipédia...les nuits sont plus courtes, les maisons sont vides... à prendre au second degré :'Enfin, voilà l'été'. Traduction: sortez les pépins et attention aux rimes riches: chômage, mariage, orage, Camembert...cherchez l'erreur!
Un midtempo mixant valse, reggae et proverbe populaire Geld macht nicht glücklich: ' Je me plains'...moi j'ai tout et je m'embête, lui n'a rien et lui il fait la fête...
'Ce feu' est de la plume d'un illustre chansonnier français: François Ferdinand, annonce sans rire le chanteur avant d'attaquer 'This Fire' de Franz Ferdinand en version Union Match.
Un thriller psychologique: 'La bête est là', une rengaine imparable avec violon en staccato.
Tu danses, Mathilde?
Et le protocole, Philippe?
Au diable les préséances, en piste!
Une dernière, le mélancolique 'Ca ne me fait rien' , à la lente intro balkanique avant de voir l'accordéon accélérer le tempo et donner le signal d'un bouillonnant voyage en Tziganie.
Efficace et addictif!

Let Lewis Live

Le vent s'est levé sur le crisisfestival lorsque LLL entre en scène!
Un power blues trio que tu peux pas comparer à Jerry Lee et encore moins à Jerry:
Jochen Degryse ( guitare/chant)/Matthias Van Snick ( drums) et Bart Cautaerts (bass) ont remporté le récent Zennetoer et multiplient les gigs overal in Belgenland.
Un son costaud comme l'Afsluitdijk, un frontman qui a de la gueule et du talent et un soubassement rythmique en béton armé, ces kets vont casser la baraque.
Tu veux des comparaisons?
Ouvre tes pavillons bien grand: Cream, Taste, Jimi et son Experience, Jon Spencer Blues Band, Bad Company, Free, Mountain, Govt Mule etc...
Le bien nommé 'Might' ouvre le feu: du très lourd, ça cogne sec, ton cerveau gambade dans les late sixties... t'avais des cheveux, longs, pas de peigne, pas de rasoir, pas de thune, tu ne jurais que par Easy Rider, que t'as vu 56 fois!
'Double room' plutôt quintuple boum et un troisième brûlot encore plus décapant ' Everything to lose'.
Tu viens de remarquer un détail vestimentaire, un mec (Mathias) qui porte un T-Shirt à l'effigie d'Hendrix ne peut décevoir.
'While you're gone' les obusiers sont de sortie, gaffe à la surdité temporaire, au blast auriculaire!
'Moan' ça sert à rien de gémir, on achève bien les chevaux.
Sont vicieux et sans pitié, ces gamins!
'The snakehip', fait froid, hein Erps -Kwerps, on va réchauffer la planète, attachez vos ceintures!
Sur la lancée 'No Trust' des Black Keys, il y a pire comme influences!
La locomotive est en surrégime, le zeppelinien 'Tie me down' va la faire exploser!
Une slide, un blues, pendant que poussée par des rafales sauvages la pluie vient mouiller les héros, te rappelant la sinistre mort de Les Harvey (Stone the Crows) électrocuté sur scène à Swansea en 1972: 'Moonlight Shining'.
Le trio termine par un boogie vicelard 'Coming back home'!
Solide groupe!

Zender
Après un passage des équipes d'entretien, chargées d'éponger la scène transformée en piscine olympique, Zender s'active sur le podium!
Cet émetteur aux ondes rock/pop engageantes, honteusement méconnu au sud du sillon Sambre et Meuse, jouit d'un beau taux de popularité Waar Vlamingen Thuis Zijn. Deux CD's ( 'Acid Avenue' et 'Sunday Kids'), des singles squattant de Afrekening, des collaborations illustres: Ken Stringfellow sur 'Selling Candy' et Matthew Caws (Nada Surf) sur 'On our side', c'est pas rien!
Seront quatre à accompagner le singer/songwriter Thijs De Clus ( chant, acoustique): Gertjan Van Hellemont aux backings / rhythm guitar ( oui, la tête pensante de Douglas Firs) - Kris De Troch à la basse ( Art Toi? déjà avec Thijs- Black Jettas..) - Stef Van Straelen ( drums) et, pour la fine bouche, à la lead guitar, le papa du frontman, le formidable guitariste Luc De Clus, une légende: Irish Coffee, Wim De Craene, Dizzy Fingers , Art Toi?, William Souffreau... on n'a pas vu le keyboard player, Jimmy Colman!
'On our side' ouvre les hostilités, pas pour rien que le gars de Nada Surf prête sa voix sur ce titre, du powerpop irrésistible, sentant bon les sixties: Hollies, Beatles, Move pour le petit côté psyche.
' Tell me what' même veine, avec un travail admirable de De Clus père!
Le titletrack ' Sunday Kids' ( l'album a été mixé par John Parish!), un folky pop imparable. Les gars de LLL à tes côtés en restent ébahi, knap nummer, que tu sifflotes d'emblée.
Aussi fort que les Pebbles, il y a une éternité!
' Selling Candy' catchy en diable.
Un mix Stealers Wheel/ Badfinger avec une ou deux touches Novastar!
De la pop de cette qualité c'est pas chez Aldi que tu vas la trouver, c'est du haut de gamme!
'SAS/ Fullerton Bridge' les harmonies de Lennon/Mc Cartney , tout comme pour la suivante 'Lux' , deux titres du premier album!
On reste sur 'Acid Avenue' avec 'Stella', Louvain à 10 kilomètres, normal d'encenser son produit le plus consommé.
Erps-Kwerps, time for a ballad: 'The Ghost', un des points forts du set, pas du tout fantomatique cette dream pop, digne de Weezer, des Long Winters ou Postal Service.
Soigné jusque dans les plus petits détails.
'Heart vs Mind' un downtempo décoré d'une guitare lyrique, du Tom Petty uit Belgenland.
On termine par le country pop 'Northern Exposure' te rappelant au bon souvenir des Byrds.
Excellent band!

The Tellers
Que reste-t-il du groupe que tu vis et n'apprécias guère au Bruksellive il y a 2 ans, qui sortit un premier full Cd en 2007?
Pas grand chose: l'instigateur, Benoît Bailleux-Benon.
Charles, désormais, raconte d'autres histoires et pour le second CD, 'Close the evil eye' ( 2010), on engage Fabrice Detry à la basse+ backings (Austin Lace/Hallo Kosmo, une histoire de famille...) - César Laloux aux drums (The Archbishops) et Joos Houwen à la guitare + backings , plus tard viendra s'ajouter à ces narrateurs , Aurélie Muller au vibraphone, claviers, guitare et vocals ( Raymondo, Soy un Caballo...).
Première impression après quelques titres: vachement mieux, le syndrome nous sommes des stars en Wallonie n'est pas tout à fait absent, mais les morceaux tiennent la route, l'emballage est plaisant et l'essai de contact avec le Vlaams-Brabant est concluant, même sans tout baser sur Joos, le néerlandophone!
Erps-Kwerps réservera un bon accueil à la clique, l'organisateur de Kortrock, à Kortenberg, te confiant entre deux gorgées de Jupiler ''t is nie slecht...", tu opines!
On débute par 'If I say' un titre plus ancien ( CD 'Hands full of ink'), de l'indie sentant la Britpop à plein nez, du gentil Libertines.
'Like I say' reste propret et t'invite à fredonner la mélodie avec le gars de Bousval et sa smala.
' Silent hills' t'emmène sur un terrain plus vallonné et remuant, pour revenir au premier album avec 'Memory', une joyeuse rengaine pleine de ooh ooh oohs racoleurs.
'Evil eye' sera plus hargneux et énergique, avec quelques rythmes des Grandes Antilles, c'est à la mode ( School is Cool, Local Natives,Freelance Whales...).
Une basse funky amorce 'More' , on y ajoute des harmonies vocales à la Phil Spector, ça balance joyeusement.
'I wish' sera plus introspectif, joli vibraphone!
Une petite perle de douceur avant de virer au 'Drama' shakespearien.
'Friends of mine' revient au schéma Tellers classique et pendant 'Hugo' on pourra admirer le jeu lumineux de Joos.
'Secrets', les secrets ne se crient pas sur tous les toits, ils se chuchotent, ils seront suivis d'un Kooksalike 'Jacknife' !
Covertime, le 'Lovecats' des Cure.
La suivante sera a dancing one, préconise Ben.
Un ploutch... le silence intégral, les plombiers au boulot et on attaque un truc qui gigote ' I've got a world'.
La setlist mentionne 'Indigo', est-ce une cover des Indigo Girls, va savoir, mais ce ...sister, sister... tient l'auditeur en haleine.
The Tellers clôturent avec 'Second Category'!
Un bis?
Pas de bis?
On hésite, ils ne se décident pas à quitter la scène, un signe de l'organisation, ok, encore une et après 5' de tergiversations, le public a droit à 'Cold as Ice' , pas le mégahit de Foreigner, le minihit des Tellers!
Bilan positif.

L'affiche propose encore quelques noms attractifs, tels Ganashake, mais les conditions climatiques ont eu raison de ton enthousiasme et c'est trempé jusqu'à la moelle que tu te diriges vers l'essoreuse la plus proche.

See you next year, Erps-Kwerps...