Arrivé sur place, tu te rends vers le gymnase dans lequel de souples jeunes locales s'adonnent aux joies de la culture physique, ke pasa?
Le concert aura lieu dans la petite salle, de l'autre côté du hall d'entrée, en moins de deux, ce local sera transformé en bocal rempli de rollmops marinés à point.
2O:O5', un support, non prévu sur les flyers, pointe le bout du nez: Cheap Killers!
Un trio de valeureux Liégeois trempés dans un bain blues & booze rock bien crade et primitif.
Ces jeunes gens ont un passé: Stinky Lou and The Goon Mat ou Two-Star Hotel.
Qui sont ces tueurs au rabais?
The Goon Mat : Guitar,Vocals- Lord Benardo : Harmonica, Keyboard-Ben Plastic : Drums.
Pendant 5O' ( 12 titres) ils vont essayer de chauffer un public qui les écoutera poliment.
Une once de Black Keys, une pincée de Jesus Volt, du ZZ Top, du boogie, du shuffle, du garage... tout ça n'est pas bien méchant, ni original. On fait avec, ce ne sont que des cheap killers, faut pas s'attendre à des miracles.
Nous ouïmes: 'My angel' - 'Come on honey' - 'You know I know'- 'Crap' - 'Only in my dream' - 'You know I care'- ''Coming Home' inspiré par Junior Kimbrough- 'A crying'- le saturé 'Like a child' - un truc qui cogne 'What's going on' -un morceau Bouglione 'Ghost Parade' et un titre à la mémoire de Sean Costello 'Left this world'.
Oui, Yvon?
Tu préférais Les Tueurs de la Lune de Miel...., paye moi un godet, mec!
Petite pause et à 21:15', le rideau se lève: Ten Years After!
Combien de fois as-tu vu le band avec le virtuose râleur, Alvin Lee?
M'en souviens plus, mais en 1990 au Marktrok à Leuven, les frasques d'Alvin en énervèrent plus d'un.
Ten Years After: c'est moi, pensait le guitar hero, les autres sont des faire-valoir.
Une situation intenable, cf.Oasis!
En 2003, Leo Lyons, Chick Churchill et Ric Lee trouvent un petit gars plus que doué et n'ayant pas le cou enflé pour remplacer la star: Joe Gooch....Ten Years After revit, tourne sans arrêt pour le plus grand plaisir des vieux fans et des plus jeunes ( pas mal de kids à Lessines!).
Début en fanfare 'I'm coming on', avec un premier duel Leo/Joe.
Un régal!
On passe en surmultipliée 'King of the blues' au piano sautillant, tout Lessines illuminé d'un sourire béat au coin des lèvres.
Super: 'Hear me calling', toute ta jeunesse, merci les gars!
Ce clavier tue et ce Gooch , bordel, quel mec!
Un blues génial 'Angry Words' sur l'album 'Evolution' de 2009, Chick in a jazzy mood, la basse te mord les couilles, Ric sobre et Joe te fait pleurer.
Ces mecs n'ont rien perdu de leur classe.
' Big black 45', une nouvelle tuerie, Lessines réagit au quart de tour, bat des mains et frappe le sol en mesure.
Sur 'Watt', annonce le d'Artagnan grisonnant, mais il s'agit de 'Cricklewood Green' :le psychédélique ' 50000 miles beneath my brain', fantastique!
Pas fini d' applaudir que Leo se lance dans 'Bad Blood'
Roll on river roll on
Nothing stops the flood
Some souls ain't for saving
Can't help being born with Bad Blood ...
Pas de mauvais sang à se faire, les vétérans ont la pêche.
Le numéro de Ric Lee ' The Hobbit', un solo peaufiné pendant 40 ans, ce soir c'est la 23432è fois qu'il s'y attelle.
J'ai fini, roadie, refixe tout ce brol, vais aller présenter l'équipe, y a peut-être 1 ou 2 ignares ne nous connaissant pas dans la salle.
Intermezzo comico, le cousin de Jef Kazak hurle 'make some noise, réplique de Ric: pas moyen de faire aussi fort que toi, grande gueule....
OK, I think you know this one... 'Love like a man', hurlements d'allégresse, la masse apprécie.
'I'd love to change the world' is pretty relevant in 2011, no?
Une merveille.
Pas le temps de reprendre haleine:' Good morning little schoolgirl', avec ses riffs sanguinaires.
Le Dali de la basse en action, viens ici, petit, je te défie au fleuret.
Joute homérique.
'I can't keep from crying sometimes', la Stratocaster pleure pendant que la rythmique assure le son Ten Years After inimitable.
Un petit détour chez Carrefour, Lessines? 'Crossroads' et il n'y a jamais de fumée sans feu, un coup de Deep Purple ne peut pas faire de mal.
Le Gooch nous sort tous les registres, une pétarade infernale.
Quoi, il joue pas aussi vite qu'Alvin?
On s'en fout, gars, Joe a redonné vie au TYA , ce mec a son style, un phrasé propre, il s'est approprié les morceaux du band et les sert à sa sauce, et je te jure, c'est succulent.
Toute la salle jubile et c'est pas fini, tout le monde l' attendait: 'I'm going home', un TGV fou et c'est là que le T-shirt arboré par Leo prend tout son sens 'deadly fast'.
Quelques classiques défilent pendant les soli:' baby, please don't go' - ' blue suede shoes' _ 'shake, baby shake' ...à la grande joie de l'assistance, qui d' une immense ovation salue le groupe à l'issue de ce set d' 1 h40'.
C'est pas demain que Chick, Ric et Leo se la joueront cocoon, l'hospice peut attendre!
Bis.
Deux rocks sulfureux: ' Reasons Why' et 'Choo Choo Mama'.
Place aux jeunes, tu oublies!
Les sexagénaires au pouvoir!