La Pondeuse de Zingem est une poule de pays très fière qui est très bien adaptée au climat belge.
De gemeente Zingem telt ruim 7000 inwoners, = 284 habitants au km2, et se trouve dans l'arrondissement d'Oudenaarde.
Sur la Kerkplein, église St-Bavo, parking et quelques cafés, dont le Korenbloem, avec en annexe une belle salle style fifties, probablement un ancien ciné, qui à 18h sera bien remplie pour le concert de la légende blues, Eddy 'The Chief' Clearwater.
Une organisation impeccable de la vzw 'Bluesnight Zingem', qui est loin d'en être à un coup d'essai, ces gens ont déjà programmé e.a. Coco Montoya, Deborah Coleman, Chicken Shack, Kenny Neal et autres blues acts de qualité.
Ce coup-ci en exclusivité pour le pays dirigé par le démissionnaire Leterme: Eddy Clearwater!
On peut pas rater ça, m'indique Roland, tu me ramasses au terminus du 60 et on file sur l'E 40.
Sur place, tu prends ton meilleur accent du Zwalm pour commander een bruune et een pintje avant le hors-d'oeuvre moules de Zélande: The Juke Joints!
Ce hangar , transformé le samedi soir en club de blues, du côté du Mississippi, parcourt les scènes et festivals d'Outre-Moerdijk et de klein Belgenland depuis 27 ans.
Leur spécialité est de servir de backing band aux bluesmen US s'amenant sur le vieux continent avec une guitare et une brosse à dents, mais sans musiciens.
Depuis des années ils travaillent avec le toujours jeune Eddy, un gars au palmarès semblable à celui de Merckx.
Discographie: une douzaine de plaques, la dernière 'Going to Chicago', enregistrée dans les studios d'Al Capone et featuring Ana Popovic et tiens, tiens.. Eddy Clearwater, + Ronnie Baker Brooks.
Line-up: Peter Kempe: lead vc.,drums, mandoline- 'Sonny Boy' moustache Van den Broek: harmonica, accordéon, vc. - Derk Korpershoek: basse et le plus jeune, Michel Staat: guitare.
Ils seront épaulés pour quelques titres par un fabuleux keyboard player (Roland + Hammond): Roland Bakker, un boulanger chauve officiant chez les Treble Shooters.
18h20' kick off!
Pas de fioritures on entre illico presto dans le vif du sujet, du blues rock aux odeurs collantes de Chicago.
Une guitare nerveuse, un harmonica Little Walter, et du béton en background, ça déménage sec.
Un second extrait de leur nouvelle plaque et tout Zingem se masse aux pieds du podium.
Roland se prend pour David Hamilton tout en tapant des pieds et vidant sa brune, un as ce mec!
'Blues for the soul' une démonstration brillante de Meneer Staat, ça gicle.
Un petit coup de zydéco, avec un accordéon Clifton Chénier?
Envoie, Moustache!
A handclapping happy crowd.
Le boulanger se pointe, pendant que Sonny Boy se vide trois pintjes: un slow blues à faire pleurer toutes les laitières du canton...woke up this morning...nobody home... t'as déjà vu ce film?
Nous, aussi, mais ça marche toujours!
Retour au bluesrock qui arrache avant que Peter ne quitte ses caisses pour ramasser une mandoline, Michel t'es debout depuis des heures, ga zitten à ma place menneke. Staat assis avec des baguettes, on attaque le bon vieux Rory Gallagher ' Going to my hometown'.
Ambiance dans le kot.
Un dernier titre, 'This is it', qui ouvre 'Going to Chicago' , un boogie rock servi à la sauce Status Quo.
Een uitsmijter de 40' apprécié par tout le village.
Tous au bar!
19h30' Eddy Clearwater
En janvier 1935, à Macon, Géorgie et pas Saône et Loire, naît un certain Edward Harrington, ce brave gars va vivre à Chicago début 50. Faut gagner sa croute, je deviens plongeur en ne mouillant que mes paluches. Mais Chicago= a famous bluesscene, l'histoire du Chief débute vraiment, et le dishwasher, fan de Chuck Berry, devient Guitar Eddy en écumant les bars du coin.
Dans les seventies il tourne en Europe et en 2011, 76 piges, il tourne encore, merci!
Sa dernière plaque ' West Side Strut' est sortie chez Alligator Records.
Les Juke Joints, flanqués du Bakker, amorcent une intro carrée, en stoemelings, le Chief coiffe en plumes d'aigle piquée à Cochise rapplique: ' They call me the Chief', on a vite compris pourquoi, ce type est impressionnant.
Après cette entrée théâtrale, Clearwater change de camp, troque sa parure multicolore contre un Stetson et devient éclaireur pour General Custer.
Le général lui enjoint de laisser son arc au vestiaire et de s'armer sérieusement: une scintillante red guitar maniée en gaucher.
Feu à volonté, c'est comme si Eddy jouait, déjà, de la guitare dans son berceau.
'Good leavin alone' , coule de source: rough and ready vocals noir de noir( Clearwater aurait pu s'appeler Roaring Bear), un mouth harp gluant du petit Sonny Boy, du Chicago Blues haut de gamme.
C'est la fête à Zingem!
'Too old to get married' (too young to get buried), ce mec adopte une philosophie légèrement différente de celle de Jerry Lee Lewis .
Ce fun rock proche de CCR et de Chuck Berry tue, un jeu vicieux de l'ancêtre.
Faut se calmer, les petits, Muddy Waters/ Willie Dixon?
Une version sleazy de 'I wanna make love to you'.
Quoi, Roland?
Tu crois qu'il carbure au Viagra?
Le vieux lubrique caresse sa gratte qui gémit de plaisir.
Il a réussi à localiser le point G de ma jeune voisine qui est proche de l'orgasme.
Un crack.
Un petit jogging sportif: 'Walking through the park' , avant de retourner à Chicago pour un blues au piano sautillant et à la guitare rock'n roll: ' I wouldn't lay my guitar down'.
Voir une légende à l'oeuvre, c'est pas bidon, ça gigote ferme à tes côtés, un gars en chaise roulante tambourine ses accoudoirs avec son verre de pinard, le liquide jaune arrose mes godasses cirées il y a deux mois, c'est sûr qu'une fois rentré, madame va me demander quel cabot m'a pissé dessus.
Ambiance au zénith!
Slow time, le bétail copule pendant ' Came up the hard way', l'histoire de ma vie, ajoute le killer.
Toute la souffrance du pauvre nigga exploité suinte de cette red guitar.
'Hypnotized' , titre qui se justifie à 100%.
Zingem, we gotta groove!
Tu l'as dit, Papy, ça ruisselle de partout.
An old classic pour mettre un terme à ce show fabuleux de 75', Chuck Berry: 'Sweet little rock'n roller'.
Fais gaffe, Eddy, Van Geluwe a eu de sérieux ennuis pour moins que çà.
Tout Zingem sur le dancefloor, sourires et sueur!
Un bis.
Un soulful instrumental bien crunchy,: ' 'Sen say shun'.
Pour faire comme les petits jeunes, mais moi c'est en 1957 que j'ai commencé, je joue de la guitare derrière la nuque, grouillez-vous pour les photos...
La nuit tombe sur la plaine flamande, je me recoiffe de mes plumes et je regagne mon wigwam.
I love you, Belgium!
Nous aussi, Chief, si tu reviens dans notre platte land on signe présent!