mardi 15 mars 2011

Selah Sue ( support: Maëlan) à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 13 mars 2011

Le Soir Magazine: Selah Sue le nouveau phénomène belge.
L'Avenir: la nouvelle petite princesse de la soul belge.
RTBF: la coqueluche dont toute la Belgique musicale fait l'éloge.

Annie S uit Lede: Het zoveelste talent kunstmatig gecreëerd door Humo, Studio Brussel en de gehele VRT...
Ah bon, il y a des détracteurs!

Les faits: 21 ans, un premier album dans les bacs depuis une dizaine de jours et 3 sold-out gigs à l'AB, qui dit mieux?
Sanne Putseys, c'est en mars 2008 que tu la vois avant The Do
, déjà tu écrivais: petite à suivre!
En 2009, à Louvain avant Jimi Tenor et la formidable Stephanie McKay, tu n'as pas changé d'avis: promise à un bel avenir!
2010 /2011, la consécration: avant-programme de Prince, qui ne tarit pas d'éloges, un duo avec la star soul Cee-Lo(h) Green et la France à ses pieds!

L'AB est donc bondée, des collégiens et des lycéennes face au podium, leurs géniteurs assis au balcon.

Les effluves de talc se mélangent à la pils fade quand à 20h retentit le signal de départ: Maëlan!
Une casquette, T-shirt 'Feel the Heat' (DJ Daddy Serious?) prend place derrière un laptop, un MC Wilfied Dalmat sans crampons ou Seal sans balafres rapplique sur des beats hip hop/dubstep/ grime bien gras....they don't see the limit...
Ok, le mec a une bonne voix, mais ce saucissonnage, que tu peux entendre du côté de la gare Midi en provenance de la Golf décapotable qui tremble en faisant boum boum boum face au feu rouge, pendant que le conducteur fait vrombir le moteur et que son aimable voisin te reluque en pensant keske t'as à me regarder comme çà, sale con, est juste bon à servir de bruit de fond assourdissant dans une boîte glauque à 3h du mat.
Ecoute le message, petit: 2 fingers in the air, no war... Tu dis simpliste et que ça sent le réchauffé...c'est à peine tiède!
Vais grattouiller une 6 cordes. Sans les beats, le truc est aussi gentil que Grace ou Jason Mraz.
Assez ri, envoie la salsa, mon frère: yo yo yo... un rastafari poussif sort de coulisses..yo yo yo...
On préfère Lou et ses Hollywood Bananas. Une autre casquette, plus agitée, vient remplacer Kingston...yo, yo, yo...même pommade.
Brussels, I wanna see you moving, car mon papa et ma maman sont dans la salle!
Olivier, 14 ans, un duvet naissant, a compris le message et remue timidement...can you feel the heat around?
Merci, Maëlan, ça va , fait pas trop chaud, petit!
Oui, Jean-Lou?
Plutôt mou, mon loulou, inconsistant et javelisé!
Mais non, mon garçon, c'est toi, t'es vachement trop vieux!

21h, l'AB s'impatiente!
21h10' enfin, une immense clameur, sans un bruit Selah Sue et sa guitare apparaissent!
L'été sera chaud et teinté soul 'Summertime', un jeu de guitare en staccato et le timbre si particulier de la Louvaniste, un croisement Lauryn Hill /Ayo/ Erikah Badu.
Mes petites voisines vibrent.
Joachim Saerens prend place derrière sa panoplie de claviers, Selah attaque le slow fragile 'Mommy' , les mêmes voisines ont la chair de poule.
Fait étonnant, le public est majoritairement francophone, Selah bredouille d'ailleurs quelques mots en français après ce second titre avant de switcher vers l'anglais pour ne heurter personne.
Le band en piste, elle ne le présentera pas!
Un excellent guitariste, Joachim aux claviers et une assise rythmique impeccable, très vite, le set gagnera en intensité et en chaleur.
'Just because I do' un rhythm'n blues groovy, tendance psychédélisme sonnant comme le 'Broken English' de Marianne Faithful.
Brillant et moite.
'Famous' même veine avec quelques riffs vicieux du guitariste.
Un de ses titres les plus anciens 'Black Part Love', une version charnelle bourrée de funky vibes, le r'n'b dérapant vers un final hip hop sulfureux.
Chaud, chaud!
Elle ramasse son acoustique , le public a saisi d'emblée, le monstrueux ' Fyah, Fyah'.
Où sont les pompiers?
Une ballade vulnérable, après l'incendie: 'Break'
How long will it take,
before I make the big mistake
And, how long will it take
before my eyes speak out the truth...
Selah inspirée!
'This world' un Northern soul/blues, digne de la grande Dusty Springfield , dont Selah semble avoir imité la choucroute West Hampstead.
Une wah wah visqueuse, une basse vibrante, de la dynamite!
'Please'. Sur l'album, je l'interprète avec Cee Loh Green, l'imposant nigga n'était pas libre, à Louvain, j'ai déniché une autre voix soul: Delvis.
Pas vrai, le mec qui avant Tony Joe White avait massacré Nina Simone et Nick Drake.
Ce soultrack collant, aussi sexy que Solomon Burke ou que le duo Marvin Gaye & Tammy Terrell eut mérité mieux que le brave Delvis, une baleine ayant autant de charisme qu'une planche à repasser.
On le répètera pourtant, il est affublé d'un timbre pas banal mais faudrait qu'il le maîtrise.
Solo pour l'immense hit:' Raggamuffin' .
L'AB jubile.
Une intro de claviers majestueuse et vocalises hantées: ' Peace of mind' qui prendra un virage ragga dansant.
Toute la salle chante 'Crazy Vibes' à l'unisson qui précède le dernier titre que la belle dédie à son frère: ' Crazy Suffering' .
Effets de voix vertigineux pour une plage finissant en dancetrack explosif.

65' de fougue et de talent!
Enthousiasme délirant à tes côtés.

Bis
Solo ' Ragga Medley', qui vaguement te rappelle au bon souvenir du reggae-pop band Musical Youth et de leur 'Pass the Dutchie' dans les eighties.
Les beats puissants de 'On the run' termineront ce concert qui aura tenu toutes ses promesses.

Et alors, JP ( il était à l'étage)?
Pas mal, mais ne suis pas convaincu à 100%, ça vaut pas Joss Stone, lance-t-il laconiquement!
Het zal Selah een worst wezen, à la fin du mois elle fait ses bagages pour une tournée française, en espérant que Sarkozy ne lui demande pas de l'accompagner pour le duo 'Please'.