MiniWatts au Barbe à Plouha, le 27 septembre 2025
michel
Franky Stein n'a pas été toujours été un second Prométhée, comme le suggère Mary Shelley, certains affirment qu'en réalité il se nomme Franck Primorin, qu'il a vu le jour dans le Berry où il n'a pas joué au foot avec Hervé Vilard, il aurait vécu à Toulouse, mais n'a pas fait partie des Fils de Joie, maman jouait du rock, Franky s'est mis à la guitare, on nous dit qu'il a fait partie des Accords de Léon et des Musty Berry Guys, un combo où les dissensions internes étaient fréquentes.
On perd sa trace, pour le voir plus tard assurer la promotion de groupes rock, tendance punk/garage et parfois se produire sous le nom de Franck Primo.
En 2025, il atterrit en Bretagne et fonde le trio MiniWatts pour lequel il a recruté le batteur Georges Bessler ( Volfoni, devenu Wolfoni, Crocodile Boogie, e a), et Joseph Ropars à la basse, ce dernier a jeté l'éponge ( merci, Bob) et est remplacé par mademoiselle Lydia Fischer ( Red Fish Killer, surveille ton golden fish si elle passe dans le coin, Frères 2 Misère, Toto Raw).
On a eu du bol de les croiser à Plouha, car aux dernières nouvelles, Francky compte retourner du côté de la Garonne et l'aventure MiniWatts sera mise en pause.
Fort bien, tu dis, et on les range dans quel magasin, ces braves gens?
Rock, garage, vintage rhythm'n'blues ( tu oublies le R'n'B /Nu Soul à la sauce D'Angelo ou Mary J. Blige).
Leur répertoire est constitué essentiellement de reprises, il est agrémenté de 2 ou 3 compositions.
Autre détail: le son est brut, c'est voulu et normal au vu du matos, deux amplis archaïques et un drum kit défraîchi plus un micro Shure d'occasion.
Pas de pédales, pas de gros mots, pas de synthé, pas de samples.
Ils démarrent avec ' Tonight' une compo qui te ramène à l'époque des Dogs, des cabots sentant le cambouis.
La suivante ' Miniwatts', aux lyrics élaborés, est leur 'Tequila' servie sans saxophone et sans alcool.
Francky a de la gueule, Lydia a du chien et Georges frappe comme un jeune bûcheron dans la force de l'âge.
C'est assez confus, te souffle le patron.
Bof, le style veut ça, pas de fioritures, pas de gimmicks, droit au but, même si le terrain est boueux!
Si ' Have love will travel' a été composé par Richard Berry qui n'a jamais vu le Loir, ce sont les Sonics qui l'ont amené haut dans les charts.
Quatre danseurs gigotent sur le plancher: deux nanas, un gars qui n'a pas pris des cours chez Béjart et un clebs.
Tac,tac, tac, Georges a entamé 'Bad Moon Rising' du Creedence, t'as passé ta tête par la porte, la lune n'était ni bleue, ni voilée, Tintin t'a salué au passage.
Où on apprend que Stein du Berry, n'est pas le cousin de Richard ( pas l'amerloque), ni un membre de Blondie, après cette parenthèse sans prix engendrée par Miss Fischer , on passe à la romance ' I wanna be your boyfriend'.
Oui, les Ramones peuvent être fleur bleue.
Rufus Thomas, quand il ne promène pas son chien, voyage en train, voici son 'Memphis Train'.
Un hymne rhythm 'n' blues pur jus!
Dans le Maine, il y a un groupe obscur nommé The Brood, ils ont enregistré un garage rock sulfureux baptisé ' Won't you tell me'.
Rien que cette reprise valait le déplacement!
Direction l'Italie pour rencontrer le personnage qui a fait la renommée de Carlo Collodi, ' Pinocchio' .
On a donc entrevu la marionnette, Geppetto, mais pas la Cicciolina.
Après ce cha cha cha rock à la Toscane, qui a évoqué dans ton esprit le fabuleux Roberto qui venait montrer sa ' Cadillac' dans tous les bistrots ucclois, c'était avant l'instauration des ZFE, LEZ, en Belgique, le trio attaque 'Rock'n' Roll baby'.
Francky promène sa guitare dans le zinc, une baby, pas du genre Lolita, se trémousse avec mordant, Le Barbe se transforme en croisière rock'n'roll s'amuse.
Nouvelle parenthèse: Lydia n'est pas sur Meetic et pourtant elle cherche un homme.
Profil: il ne boit pas, il ne fume pas, n'est pas accro à la dope, il n'est pas marié, ni bipolaire.
Question, la messe le dimanche, c'est obligatoire?
Voici 'Midnite blues' de Charlie Rich suivi par 'One Silver Dollar' que Marilyn interprétait dans ' The River of no Return' d'Otto Preminger.
S'enchaînent ' Not fade away' de Buddy Holly et 'Sweet little sixteen' de Chuck Berry , ça fait du bien un bain de jouvence dans le Jourdain du rock !
L'original de ' I just wanna make love to you' est signé Willie Dixon .
Parmi les nombreuses covers, on retient celle des Stones et pour rire le zydeco '' J'veux faire l'amour à toi' de Clifton Chenier.
Plus crapuleux que les Cramps c'est pas évident à dénicher, leur ' Primitive', orné de hurlements de chien enragé , voit Georges tabasser ses caisses comme un rustre déchaîné.
On vous emmène dans les catacombes pour une compo sentant la glaise 'Six feet underground' avant de vous proposer une ' Love song' et de terminer le set par une dernière pépite ' Going away baby' du groupe Grains of Sand, produit dans les sixties par un certain Kim Fowley.
Si, si, ( c'est une impératrice et un impératif) on a prévu un bis, ' Land of 1000 dances' de Wilson Pickett, et si t'aimes pas la purée, tant pis pour toi!
Quoi, t'en veux encore?
Pour ceux qui ont manqué le début du set, on refait 'Miniwatts' et ' Pinocchio' .
Malgré les 7896 watts, les fusibles ont tenu le coup!
