Convention nationale des MJC dans les Côtes d’Armor, Le gâteau sur la cerise et Tard l'époque, à Plouha, le 4 juillet 2025
michel
La confédération des Maisons des jeunes et de la culture (MJC) s' installe pour quelques jours dans les Côtes-d'Armor, les étapes: Saint-Brieuc, Bégard, Lamballe, Plouha et Quintin !
Ouverture le 4 juillet à Plouha, à 17h30', l'Hermine est bourrée à ras bord pour assister aux différents exposés des responsables nationaux et locaux, ou à celui de Rachida Dati sur écran.
C'est la suite qui t'intéressait, pas le buffet, ni les drinks, ni le match d'impro ou les différents projets d'écriture, mais les concerts.
Le Gâteau sur la Cerise est annoncé face à l'Hermine à 19:30'.
Tard l'époque à la MJR ( à 5' de la salle) à 20: 45' et Spleef au même endroit à 21:45'.
On connaît tous le côté étirable des horaires, le colloque a pris fin, l'Hermine se vide, avec déjà un retard conséquent sur le timing annoncé, les participants se ruent sur les canapés et les boissons, le Big Band ados de la MJC Lillebonne ( Nancy), le Gâteau sur la Cerise, dirigé par Vincent Petit s'installe.
Tu dénombres onze ados ( de 12 à 18 ans), des filles, des garçons, maniant piano électrique ( le petit Arthur intimidé, c'est son tout premier concert), baguettes pour martyriser la batterie, conga, basse et contrebasse, guitares, flûte, tuba, trompette, saxophone et clarinette, ils vont interpréter des standards jazz, du rock ( comme le rhum, arrangé), des musiques métissées et, cerise sur le gâteau, des créations originales !
C'est par un gospel aux fortes odeurs New-Orleans jazz que la troupe démarre son exercice.
Ils semblent tous fort disciplinés et concentrés, face à eux le régisseur joue au chef d'orchestre, sans baguette.
' Saint- Thomas' de Sonny Rollins, te laisse incrédule, rien n'effraie ces gamin(e)s , leur maîtrise est impeccable.
Les cuivres frémissent, le batteur , la basse et contrebasse impriment un rythme relevé, la lead guitare place quelques piques à faire sursauter le taureau, Arthur se cache en attendant un signe du dirigeant.
Le public s'est enfin approché, surpris, comme toi, par la qualité du rendu.
Changement de batteur , apparition d'une clarinette, on reste du côté biblique avec le ' Saint-Louis blues' qui met en évidence la trompette et l'ensemble des cuivres.
La guitare place un solo limpide, les cuivres reprennent leur marche, la rythmique bastonne, puis c'est au tour de la flûte de faire la nique aux goélands, Arthur, en sourdine, entame le dernier mouvement, les filles le contemplent en souriant.
'Abreludo' et ses touches orientales nous éloignent de Louis Armstrong et du Dixieland pour s'aventurer en pays klezmer.
La fille au tuba abandonne son instrument pour se charger des vocaux sur la bossa nova ' How insensitive', si merveilleusement interprétée par Astrud Gilberto.
Une fine flûte, au goût de bergamote, pétille, là-haut, Stan Getz apprécie le jeu de la saxophoniste, et Arthur?
Il contemple un gravelot égaré, ayant fui la plage du Palus.
Retour au jazz Blue Note avec ' Sister Sadie' de Horace Silver, suivi par un swing pas troué, partant en free jazz pas coincé.
' Blues March' voit le plus jeune de la troupe placer un solo de batterie à faire rougir Max Roach.
Le groove dégouline comme la confiture des Frères Jacques, la lead guitare se permet une digression épicée avant le final pétaradant.
Après un ska balkanique sauvage, Vincent Petit présente la magic team, le public réclame un bis, et comme il restait encore pas mal de saints à glorifier, les Nancéens terminent par une version lorraine de ' Saint James Infirmary'.
Le gâteau sur la cerise: pas besoin de chercher l'ivraie, il n'y a que du bon grain!
Direction la toute nouvelle Maison de la Jeunesse et de la Ruralité pour la prestation de Tard l'Epoque.
Rien n'a été annoncé du côté de l'Hermine, la foule ne bronche pas, il reste des zakouskis et du mousseux, nous sommes huit ( dont les préposées à la buvette) et un chien sous le hangar, le groupe a terminé le soundcheck ( fastidieux, because un câble déficient, il a fallu bricoler) et attend le signal du starter.
Les aiguilles tournent, ce qui au début était un simple agacement devient irritation incontrôlable, tu maudits une organisation défaillante et le manque total de communication.
21:45', le public n'a toujours pas trouvé le chemin de la MJC, le découragement ébranle ceux qui étaient sur place, certains se tirent.
Un membre de l'équipe dirigeante se pointe pour déclarer : le second groupe peut commencer, alors que le premier se ronge toujours les ongles.
Pitoyable, à la limite indécent, la connerie n'est plus uniquement l'apanage des politiciens !
22:10, enfin, Tard l'époque sur le podium.
Ce tout jeune groupe ( à peine un an) de Rennes est pouponné par la MJC de Bréquigny!
Marie ( chant, guitare , sandales de plage et chaussettes multicolores) annonce un groupe remodelé pour ce gig, Noé ( à la guitare) remplace la bassiste officielle, il manque un autre élément.
Solenn, guitare et secondes voix, est bien présente tout comme Tinsaé ( ?) à la batterie.
Le répertoire du groupe est pour l'instant modeste , quelques compositions et des reprises.
'Salaud salé' ouvre le bal, l'affiche indiquait électro pop, or on note l'absence de synthé, pour compter trois guitares, on penchera plutôt pour l'étiquette indie/ French dream pop.
La voix est maîtrisée et limpide, le souple solo de guitare de Noé séduit par sa luminescence, Solenn et le batteur font le job avec sérieux, notre attente est récompensée.
Oser reprendre du William Sheller n'est pas donné à tout le monde, 'Un homme heureux' t'a rendu le sourire.
Belle voix pour la frontgirl et subtiles touches de wah wah pour Solenn.
La première reprise était brillante, la seconde, interprétée en duo par les deux filles, a failli te mettre K O, ' hostage' de Billie Eilish remue les entrailles et l'âme.
Le groupe au complet enchaîne sur un second Billie Eilish, ' Bellyache', si tu souffres de diarrhée ce n'est pas à cause de leur version lumineuse, mais l'excès de stress et l'exaspération ont pu dérégler tes intestins.
A l'arrière le jeu dynamique du batteur met en évidence les arpèges sophistiqués de Noé.
L'interaction entre Marie et le public promet pour le futur, sa spontanéité et sa fraîcheur dégagent une aura de sympathie solaire.
Pardon?
Equilibrer le chakra du coeur... euh, c'est combien pour une séance , la sécu rembourse, maître?
Retour au français à une de leurs compositions, 'Quand tu partiras' , les vocalises éthérées et la montée en puissance avant la chute finale ont ravi un client du Barbe qui compte proposer le groupe à Yann.
Le menu prévoit une nouvelle cover, ' Ziggy Stardust' et les araignées de David Bowie.
Il y a pire comme inspiration.
Marie a ramassé une acoustique pour leur dernière tirade, l'original ' Tu ne prendras pas ma main' qui termine une prestation rayonnante.
Elle avait dit : je te vois ce soir avant l'heure du dodo?
T'avais répondu affirmativement, t'as consulté ton cadran, merde, déjà, du coup, pas de Spleef au menu, tu te passeras de dessert et de pousse-café et t'es parti sans payer l'addition!