lundi 5 août 2024

Folksy Brothers au café du commerce de Plouha, le 4 août 2024

 Folksy Brothers au café du commerce de Plouha, le 4 août 2024

michel

 Certains instruments de musique sont  moins courants en France, comme le banjo, le dobro ou la mandoline, ce sont précisément les outils qu'utilisent les Folksy Brothers, annoncés à 17h, à la Guinguette du Café du Commerce à Plouha.

Si les Marx Brothers étaient effectivement nés de mêmes parents, les Folksy Brothers sont, à l'instar de quelques Frères Jacques,  de faux frères.

Cette fratrie factice est constituée de   Sébastien Ferry ( mandoline, backings) ,   dont l'aïeul n' pas été ministre , mais le garçon arbore une pilosité aussi fournie que celle de l'illustre Jules , de l'inévitable  Colin Le Moigne ( banjo, harmonica, backings), un jeune homme dont il est quasi impossible d'énumérer toutes les formations avec lesquelles il a joué, que ce soit comme batteur ou manieur d'instruments à cordes ( une mini série pour ne pas te laisser dans l'angoisse: Les Naposteurs, Santa Claws, Talkie Walkie, Thomas Howard Memorial, Raggalendo...) et  le chef, en provenance de Binic, Antoine, dit Poipoine ( compositions, dobro, lead vocals).

La guinguette a fait le plein, dès lors que tout Plouha, Binic, Lanleff, Lanloup, Tréméven, Le Faouët a fait le déplacement pour supporter leurs potes qui ont entamé une aventure musicale commune au début du printemps.

Du coup l'ambiance approchait du délire après chaque morceau interprété, un enthousiasme expansif auquel tu n'as pas adhéré à 100%.

Le concert s'est avéré sympa, mais pas vraiment transcendant, certains points doivent encore être  ajustés. 

Il faudra patienter jusqu'à 17:30 avant la mise à feu, t'as eu le temps d'ingurgiter une ou deux Stellas et de constater l'absence de setlist ( caca), chaque musicien disposant d'un manuscrit, muni des textes et des arrangements des chansons imaginées par Antoine, dont l'anglais est moins fantaisiste que celui de de Caunes.

Brothers?

Tu t'attendais à un partage de frères.... ben, non, le chanteur s'octroie la plus grande part du gâteau, ne laissant que des miettes aux autres, Seb aura droit à un titre, Colin, marri, ne verra pas sa composition 'Fast Train' ( entendue  un soir à Plounez interprétée par Talkie Walkie) au programme du set.

Et pourtant, sans ses compères au banjo et à la mandoline, on a la nette impression que le folk/bluegrass d'Antoine ne tiendrait pas la route, ce n'est pas son jeu, relativement sommaire, au dobro, qui sauvera la mise.

On débute par une invitation au voyage ( pour le titre, tu vois avec Antoine),  le banjo sillonne les vallées appalachiennes, la mandoline, pas sibylline,  mouline  sans rechigner, le dobro accompagne ses voisins sans faire de vague, le  chanteur  adopte un timbre plus proche du crooning à la Paul Anka que du twang de Ricky Skaggs, tandis que Colin et Sébastien se chargent des harmonies.

En suivant le vent , les passants peuvent penser  they 've got their heads in the clouds, ce n'est qu'un rêve.

Anecdote: sur Tinder, j'ai fait la connaissance de ' Carmen', on a eu un rencart, je ne l'ai jamais revue, mais je lui ai dédié une chanson.

Il  était question de JLL, où ils ont passé un bon moment. Non, il ne s'agit pas de Jefferson La Salle, un bled texan comptant 879 habitants, dont 123 célibataires, mais plus sûrement de Jugon- les -Lacs, une riante cité, proche de Lamballe.

'Fly away'  peut faire songer à Hot Tuna, aux Byrds  ou même aux Eagles  s'essayant au bluegrass comme sur 'Twenty-one'.

Place à une séquence tuning et à un message social, car si le trio ne désire pas faire l'aumône, il nous explique que les loyers ont augmenté en Côtes-d'Armor, donc si vous pouviez laisser quelques deniers dans les boîtes prévues à cet effet ( on signale, en passant,  qu'à l'église , désormais, la quête est  numérique) , qui  précèdent le titre suivant, encore un off- beat où il est question de love gone wrong.

Tout ça est fort bien, mais où sont les yeehas, les soli endiablés, les close harmonies ou les chord harmonies  comme on les entend chez les Chicks ( ex Dixie Chicks)  , ou chez  les ancêtres , Foggy Mountain Boys, jusqu'ici on a eu droit à du linéaire sans envolées épiques.

Ah ben, en voilà des close harmonies, ' The way that leads to the ocean' , Colin peut même nous la jouer Derroll Adams pendant un bref solo de banjo.

La valse ce n'est pas uniquement le Danube bleu, les cowboys aussi virevoltent en mesure, tandis que ze brother of Aude Le Moigne nous délivre quelques lignes d'harmonica, Jocelyne et Marie-Ange  ont déniché un coin de la guinguette pour tournoyer joyeusement.

Il n'y a pas que Souchon à chanter  les regrets, les Folksy Brothers en ont fait leur cheval de bataille, après un faux départ, le bluegrass/gospel  chemine lentement vers la sortie de la chapelle.

On a une petite soif, donc on vous interprète le rythmé ' Water Walter' avant la pause.

Parenthèse, ce n'est pas du Vittel qu'ils ont bu.

 

Set 2

Il démarre par une ballade  qui a failli être utilisée comme générique de la série 'Engrenages'.

Pas de bol, pas  de jackpot pour Antoine!

Plouha on a besoin de toi, tu chantes le refrain de ' Baby, rock my soul'.

Plouha obéit.

Sébastien, tu t'en vas, un besoin pressant?

Non, je me charge du ravitaillement, après être revenu avec trois limonades , c'est une  nouvelle romance  qui défile.

Le guilleret 'Back to the past'  a été composé par la mandoline,  la chanson  fait place  à la complainte n° 26, ... comme tous les cowboys, Antoine se sent lonesome, du coup il nous chante son infortune avec des trémolos dans la voix.

Oui, Thérèse?

C'est beau comme du Art Garfunkel, d'accord, tu as raison  ce n'est pas du Little Richard.

Du bluegrass sans séance de yodel ce n'est pas du bluegrass, donc voici le morceau qui ravira les fans de Jimmie Rodgers, the Singing Brakeman.

' When she's gone' et ' Down to your house' terminent l'exercice.

Les copains , exubérants, ovationnent les frangins et  réclament un rappel.

' The way that leads to the ocean' et 'Water Walter'  repassent la revue.

Tout le monde est content, Annie y va d'un commentaire élogieux: c'était génial!