Album- Virtual Symmetry par Virtual Symmetry
Sensory Records
NoPo
VIRTUAL SYMMETRY 2022
Aucun doute, ces suisses italiens aiment le métal progressif plus que la raclette.
Valerio Æsir Villa, à la guitare, monte le projet dès 2009.
Marco
Pastorino au chant, c'est Temperance, Wonders, Cristiano Filippini's
Flames Of Heaven, Even Flow, Secret Sphere et j'en oublie, pas prêt
d'être au chomdu le gars!
Marco "Mark" Bravi s'occupe des claviers.
Alessandro Poppale joue la basse. Alfonso Mocerino défonce sa batterie
(ex Temperance).
Sur la galette, on goûte les recettes de ces différentes bandes ainsi que de Dream Theatre, Seventh Wonder voir Haken.
Que du gourmand qui a pris rendez-vous avec Marco pour le chant de l'heure (pfff, elle est grave celle là!).
Discographie :
Message from eternity 2016
Exoverse 2020
Comme souvent dans ce genre, on apporte un soin particulier à l'artwork.
Sur
une planète sombrement bleutée, couverte de rocs et de nuages
menaçants, un personnage semble aspiré par un astronef de la forme du
logo du groupe.
Une inspiration Sci-Fi à la 'rencontre du 3è type' ou plus récemment 'premier contact'.
Des
caractères modernes forment des lettres, point à point, parfois
incomplètes pour écrire 'VIRTUAL SYMMETRY' sous l'image rappelant la
magnifique pochette de Wonders.
Normal, Gustavo Sazes en est l'auteur. Donc, côté apéro, on apprécie, voyons le menu maintenant.
63 minutes dont un pavé de 20 minutes d'entrée, ça peut caler et laisser moins de place au dessert!
Heureusement,
ça commence doucement par un piano, puis un synthé et lorsque la
batterie se décide à taper, l'orchestration augmente avec force.
Tout
se construit en vagues avec flux et reflux. Le synthé, tournoyant,
provoque des éclairs de guitares et soudain ça drache et ça trash.
Les
claviers, gigantesques, inondent le morceau de son millésimé des 70's,
des 80's, des 90's ... enfin y'en a pour toute le monde, on a le temps
en 20 minutes!
Oui, l'invitation au théâtre du rêve reste perceptible
avec un style assumé et digéré. Les guitares croquantes n'ont pas grand
chose à envier au doigté de Petrucci...
Du classique version high
level! On se laisse bercer, balayer, amadouer, séduire sans aucun ennui,
on ne sait même plus d'où l'on vient tant la rivière musicale reste
sinueuse.
Les arrangements suggèrent aussi parfois la musique classique mais souvent avec un gimmick alléchant.
'My
story untold' ouvre par des riffs massifs, précédant des frappes
tribales plantées au milieu des claviers, avant de dégager un ciel
éclairci par le piano.
Au chronomètre, la vitesse dépasse les bornes (ça ne plait pas à Elisabeth, je l'ai lu sur les panneaux des manifestants!).
Le
chant monte sur un cheval fougueux et s'envole vers des cieux
emphatiques. On entend ensuite qu'il peut se durcir, même si ce n'est
pas sa caractéristique première.
Les vocaux se multiplient par moments en plusieurs couches. Le chemin, louvoyant, des synthés garde sa direction experte.
Un piano majestueux (un!) introduit une orchestration symphonique, charriée par la guitare, lumineuse et percutante.
On
s'enfonce alors dans la mélodie de 'The paradise of lies' trépidante,
qui oriente Marco, prenant la bonne voix. Entre guitare et synthé, les
joutes s'enchainent en boucles.
Les 3 premières minutes ne laissent
pas retomber le soufflet et le piano fait la jonction avec une partie
plus torturée mais tout aussi enflammée.
La guitare vanhalenienne, aux harmoniques enlevées, zèbre les premières notes de 'Come alive'.
Une
marmite bouillonne, un volcan couve et soudain crache et lave? La
batterie pose ses bases mais n'hésite pas à rouler des pierres
basaltiques.
La basse, au gaz explosif, accentue l'effet laser et fait couler les lahars (aha, j'ai appris un nouveau mot!).
Les guitares fusent alors et taillent dans le roc un espace vite rempli de synthés, au son parfois moderne parfois vintage.
On découvre 'Butterfly effect' au piano égrené, cependant vite noyé dans une orchestration symphonique aux riches claviers.
On
redonne la main aux touches (ou l'inverse les touches à la main) et la
voix de Marco se fait doucereuse puis plaintive puis progressivement
fougueuse, au fur et à mesure que les arrangements s'épaississent avec
une basse grondante.
Les guitares vont aussi chercher des sons variés
et le solo démanche en toute liberté. On ne se perd pas dans la mélodie
ajustée par un boulot d'orfèvres.
Un effet papillon sur les papilles auditives (Gorgonzola plutôt que raclette!).
Intro
arpégée à l'électro-acoustique, tapissée ensuite de claviers, douceur
qui ne dure pas longtemps car l'énergie déployée enfle avec des claviers
effervescents.
Les vocaux, lorsqu'ils s'expriment en italien, jouent
la séduction it'AOR. 'Fantasie Di Verità' déboule ensuite à grands
renforts symphoniques.
Sur un passage, la batterie roule
frénétiquement et le synthé prend des airs de flûte. Et puis, ça part
dans tous les sens, on ne sait plus où donner des oreilles (j'en ai
senti pousser!).
La folie s'éteint pour laisser filer le final, en inclusion, piano, langue italienne.
Dessert? 'Rising' combien de fois (combien de fois?) ce mot a-t-il été utilisé dans le répertoire métal?
Tempétueux,
le souffle orchestral pousse les guitares graves. Des chœurs préparent
l'arrivée du chant principal, onctueux d'abord, puis le grain croque par
moments.
Les guitares saccadent par instants, provoquant les
claviers. On alterne, traversées plus douces, et passages plus durs...
Un espèce de crousti-fondant quoi!
Café? 'Insomnia', empêche de s'endormir après le repas...
On a droit au retour du grand piano avec une ambiance mélancolique, confirmée par un synthé flûté.
Une
tisane plutôt alors? Les chœurs, en nuage de lait, soutiennent la voix
lactée de Marco, grimpant au plus haut des cieux, hosanna! Oui, il ose!
Le son aigu du piano danse alors comme un reflet de flamme dans les yeux. Joli!
Ce
disque dessine un grand 8 en boucle (y'en a déjà 2 dans le chiffre!)...
Les accélérations plaquent au fond du siège et le repas, trop copieux
du midi, peut remonter un peu.
Pour ceux qui apprécient les émotions
fortes, c'est un régal. Pour les autres, rien n'empêche de se laisser
impressionner par la virtuosité des musiciens.
Un sacré menu (menu et pourtant copieux) pas forcément bio mais vert-igineux et au goût relevé par l'assaisonnement.
Bravo à Bravi, Villa, Pastorino, Poppale et Mocerino, les cuisiniers du prog-métal, mes cages à miel savourent!
Tracklist:
01. Virtual Symmetry
02. My Story Unfolds
03. The Paradise Of Lies
04. Come Alive
05. Butterfly Effect
06. Fantasie Di Verità
07. Rising
08. Insomnia
Mixed & Mastered by Simone Mularoni at Domination Studio