Album - Headkeyz - "The Cage & The Crown: Chapter I"
NB Records
michel
"Bonjour. Je m’appelle Adrien Doran Girard, d’où les initiales ADG, et je suis originaire de Montpellier."
Et puis, on émaille, eh, ADG, as-tu un lien de parenté avec le footeux René Girard, international français au début des années 80, lui aussi originaire du Sud du pays et pendant un temps entraîneur de Montpellier?
Comme on n'a pas pu entrer en contact, la question reste en suspens.
Musicalement, ADG, qui n'a pas écrit "Pour venger pépère", débute en 2009 comme chanteur d'un groupe de reprises, ça l'amuse pendant quelques années, avant qu'il ne décide de voyager en solitaire et de pondre ' The end of time' en 2014, si tu ne trouves aucune trace de ce disque, c'est parce qu'il l'a sorti sous le pseudo de Sirius Circus.
Pour nourrir ses chats, il bosse comme sound designer pour des jeux mobiles, donc, ton petit-fils a peut-être entendu ses créations avant toi, il travaille aussi dans la pub, non Johnny and Mary, c'est pas lui, puis, en 2019, il soumet "Schizophrenic Conversations", un premier jet sous l'identité ADG.
Les critiques sont positives, il est lancé, oui, mais, 2019 c'est juste avant le cadeau chinois, le Covid!
Confinement, chômage, détresse, dégoût, découragement... et nouveau projet, monter un groupe, un vrai, avec des copains, Headkeyz naît en 2021.
Le line-up:
ADG | Vocals & Synths
Timothée BERTRAM | Guitars & Vocals, passé: Signal, Daitman Paweto, e a
Baptiste WILLAUME | Guitars, passé: The Wankers, Timeless, e a.
Benjamin MICHEL | Bass, passé : Rabie Houti Band.
Sylvain MOLINA | Drums live, passé et présent: GNA', 'Triembach', 'Boulevard Apollon' , 'Undercover', e a.
Clément PERNET | Drums ( sur l'album) - passé: Ezra Hesper, Anna Farrow, Francois Palumbo, e a
Ces braves gens sont donc crédités sur "The Cage & The Crown: Chapter I", sorti il y a quelques semaines.
TRACK LISTING:
01. The Cage
02. Killing God
03. 7even
04. Run Run Run
05. Passenger
06. Speak
07. Ctrl+Z
08. Big Bad World
Pochette: un dessin ésotérique dans les tons noirs, l'artwork est signé ADG., un graphisme qui devrait plaire aux amateurs de tarot, de franc- maçonnerie ou de symboles occultes.
Le titre annonçait The Cage and The Crown, c'est dans la cage que niche la bête.
Intro mystérieuse, grésillante, en sourdine apparaissent guitares, synthé, et choeurs, puis soudain, boum, boum, des frappes lourdes, ça cogne contre les barres de fer, l'animal rue, se démène, la voix annonce ... we fight for freedom.. le ton est à la rogne, et à la lucidité...we just fuck the world..., la cage, c'est notre cerveau, comment sortir de là si nous sommes à la fois les prisonniers et les geôliers?
Tout ça sur fond rock volcanique, édulcoré par des choeurs lisses.
' The Cage' secoue, c'est un fait, question efficacité, difficile de faire mieux!
' Killing God' est non seulement un film signé Albert Pintó, Caye Casas ( titre original, Matar a Dios), mais aussi le single, qui sent le soufre, issu de l'album qui serpente dans le lecteur.
Début rugueux, une guitare hargneuse qui sent les Black Keys , Band of Skulls, Royal Blood ou autres alternative rock bands fielleux.
La toile de fond blues rock renvoie aussi vers quelques vétérans tels Freddie King à cause des lyrics, ...You can hide
, You can run..., même si il s'agit d'une variante car pour Freddie tu peux galoper, mais tu ne t'échapperas pas, because you can't hide.
T'as fait écouter le truc à un copain, putain, il a dit, c'est aussi méchant que certains titres des Rival Sons.
D'après moi, c'est un compliment!
Et Dieu, qu'en pense-t-il?
Sais pas, quel Dieu, Clapton?
M'est avis, qu'il s'est terré, on sait jamais avec les God Killers
' 7even', jolie association, qui renvoie peut-être vers 'Se7en' de David Fincher.
Le morceau baigne dans des eaux nu-metal devant plaire aux aficionados de Korn, Body Count, Fear Factory et autres braves gens ne dédaignant pas les couches de groove pour barbouiller leur métal.
Pour tromper l'ennemi, le morceau débute tout en douceur, les riffs caressants et le chant velouté font place à une ambiance moins paisible, la voix mue et se transforme en tourbillon, les guitares grondent. Tu imagines déjà une déflagration finale, mais non, pour jouer avec nos nerfs, Headkeyz retrouve tout son calme et se remet à te caresser dans le sens du poil.
Pour amateurs d'imprévu!
Tu voulais de la vivacité, tu vas être servi avec ' Run Run Run'.
On n' ira pas jusqu'à le comparer au 'Speed King' du Purple, dominé par la guitare enflammée de Ritchie Blackmore, avant l'entrée en piste de l'orgue liturgique de Jon Lord, ni au fabuleux ' Race with the Devil' de Gun, mais ce rock effréné est à classer dans la même catégorie sprinter véloce.
'Passenger', oublie Iggy Pop, ici, les gars de l'Hérault joue la carte neo-psychedelia, on y entend des pointes d'Oasis, de Kula Shaker ou d' Ocean Colour Scene.
Voix planante, guitares passant du céleste au sonique, drumming soutenu et final sauvage, Dior est sur le coup pour sa prochaine fragrance.
'Speak' est amorcé en mode ballade, Adrien psalmodie son laïus sans élever la voix, les guitares flânent affablement, en toile de fond des percussions tribales évoquent le travail aux congas de Ron Prudence au sein du groupe The Greatest Show on Earth des talentueux frères Watt - Roy.
Les rockeurs peuvent se montrer délicats.
' Ctrl+Z' , ou comment annuler les modifications apportées à n'importe quel document sous Windows. Headkeyz t'explicite tout ça, en 90 secondes ( Mike Oldfield était plus prolixe) , sous forme progrock instrumental, c'est plus efficace qu'un long discours et c'est reposant.
'Big Bad World' is a comedy about what happens when you wait for life to begin, oui, mais, il ne s'agit pas d'une série télévisée, mais du dernier titre de ce premier chapitre de 'The Cage and The Crown'.
Une dernière envolée mixant éléments lyriques ( cf. Muse), post métal et message engagé.
La suite au prochain numéro, en attendant, tu peux actionner le bouton replay pour une écoute plus attentive d'un premier épisode qui nous a tenus en haleine.
Le groupe se produit en showcase ce samedi 7 janvier au Cultura de St Aunès dans l'Hérault.