Album - Liquid Sin by Mojo Alice.
NoPo
MOJO ALICE Liquid sin 2021
Label - RFL Records
Ils nous viennent de loin ces 'all white' aussi costauds que les
'Blacks', les 'MOJO ALICE' pourraient se permettre le haka en entrant
sur scène.
Le groupe naît, en effet, à Wellington en Mai 2016. La Nouvelle - Zélande
voisine de l'Australie, est-ce la raison de ce petit parfum ACDC/ROSE
TATTOO?
On sentirait aussi du Ted Nugent (tout mouillé!), du Nashville Pussy
(tout aussi mouillé!!), du Rossington/Collins avec le chant de Dale
Krantz (bon, j'en rajoute pas!)... que de bonnes odeurs quoi!
Enfin, pour le tempérament de femme qui ne s'en laisse pas compter, j'ajoute BELLRAYS (et je retiens tout).
Les bases?
Une voix joplinienne écorchée à fleur de corde, une gratte acérée à la
Billy Duffy/Gibbons, une batterie lourde valant son pesant de John
Bonham.
Et la basse? La basse tonne autant que les mines de LEMMY et selon ses
dires... c'est juste du Rock and Roll... oui, mais sévèrement burné.
Sur la photo, le noir plaqué au plus profond, rend l'éclat d'un verre à
vin plus intense d'autant que la fumée s'en échappant, s'élève, claire
et panachée.
'Liquid sin' inscrit sur cette effluve blanche, transpire l'alcool et la cigarette.
Les mots 'MOJO ALICE' posés sur une fréquence cardiaque rompent la
régularité diastole/systole dans une étrange crise qui pourrait être
fatale.
De la même manière, les textes chauds montent le cardio (et pas que!).
Jetons une oreille... n'ayons pas les j'tons, jetons les 2!
01 IN MY HEAD
02 NOT THAT INTO YOU
03 MASTER OF LOVIN
04 LIQUID SIN
05 THE ACE
06 Mr. J
07 DIRTY MARY
08 DROP DEAD
09 THE CREATURE
Un riff franc du collier grimpe aussitôt 'In my head' comme un verre de
Jack Daniels avalé cul-sec. La voix rocailleuse de JEM semble toujours
au bout, mais son énergie passe au dessus dans des cris déchirants.
Le rythme casse le cul et la peau suinte. Le 1er solo file tellement
vite qu'on ne s'en aperçoit pas, on en veut un 2è... pas de problème...
Brodie nous en brode un second, il nous laisse aussi sur le cul (aï!
déjà cassé)!
La guitare stridente fouraille les tympans avant de riffer dru. La voix
sonne d'abord gémissante, dans un effet lointain, puis JEM s'arrache en
hurlant ou en moulant du grain.
La rythmique basse/batterie bétonne pour ne plus bouger d'un poil, on
peut s'appuyer là-dessus! 'Not that into you' enfonce le clou.
'Master of loving' dégage du blues humide, JEM l'éructe d'entrée. Le rythme binaire fait avancer le flux par à-coups glissés.
En solo, la guitare, magistrale, ne provoque pas d'acouphènes, elle transperce.
De légers choeurs soutiennent le chant. Sur le final, les vocalises fusionnent avec les autres instruments.
Lorsque The Cult s'est senti 'electric', la guitare a signé des riffs
épais comme celui de 'Liquid sin' qui nous entraîne vers le péché.
Pourtant 'Alcohol ain't gonna save my soul' semble une sentence bien
avisée. On apprécie un échange groovy entre wah wah et la voix jamais
totalement cassée.
'The ace' démarre à la mitraillette et rappelle l'as de pique (de l'ami LEMMY). Pas de répit, pas de quartier!
Mojo Alice donne tout et plus, sans s'économiser, en moins de 3 minutes.
'Mr J' traîne sa belle mélodie dans un marécage.
Le riff frontal s'accapare aussitôt l'espace mais lorsque le refrain
(qui m'évoque 'Live Wire' de Mötley Crüe) survient, il gagne la partie
grâce à son chant magnifiquement attractif, 'There you go whohoo'.
Aussi vifs qu'un alligator, les solos tranchent de belles coupures laissant des traces sanglantes.
'Dirty Mary' colle parfaitement au titre d'un road trip à la Sailor et
Lula/Thelma et Louise. On n'ira pas en prison chante la néo-zélandaise
(mais je ne suis pas sûr qu'on ira tous au paradis!).
'We're calm like the bomb' enchaîne-t-elle, à contre-pied, dans une
course poursuite poussiéreuse. Ici, on peut percevoir le poids d'un
Judas Priest millésimé.
Fumant!
L'intro a capella montre les incroyables capacités de la chanteuse.
'I'm so sexy' qu'elle dit la fille... En tous cas, fascinante oui, au point de laisser son auditoire 'Drop dead'.
Les musiciens font bloc, déclenchant un début de tremblement de terre.
Brodie et Matiu s'accrochent à leurs cordes de guitare, JEM à ses cordes vocales, Morpheus à ses baguettes.
'The creature' c'est encore elle, rampant tel un reptile. La scène est moite et charnelle.
Brodie dégaine un long riff (peut-être un 22?) pour cadrer une cadence lourde.
Rose Tattoo fricote avec Led Zep et accouche de cette créature mojo...
Pourquoi Alice (posez la même question à Vincent Furnier)? 'MOJO JEM'
ferait l'affaire vu le charisme de la chanteuse continuellement mise en
avant par une instrumentation brillante.
'Liquid sin' nous laisse KO (voir liquide) après un combat perdu d'avance.
La puissance du groupe, alliée à son organisation carrée, en fait un rouleau compresseur.
Les 2 'M' Matiu et Morpheus, on aime. Au suivant! Osulivan Brodie, on adore.
Et cerise sur le rouleau avec JEM comme une évidence!
DRUMS - Morpheus Tilley
GUITAR - Brodie Osullivan
VOCALS - Jem Tupe
BASS - Matiu Williams