Album - Metalwings – A Whole New Land
NoPo
METALWINGS A Whole New Land 2021
Metalwings vole de ses propres ailes depuis 2010 et se manifeste par un
EP intitulé “Fallen Angel In The Hell ” en 2015 puis un LP “For All
Beyond“ en 2018.
Le quintette vient de Sofia (pas en Lorraine) et produit du métal (comme en Lorraine il y a longtemps) option symphonique.
Leur chanteuse/compositrice Stela (pas de l'Artois), de formation
classique, y contribue largement avec sa voix de fée mais remarquez
bien, que les claviers, piano et violons n'y sont pas pour rien non
plus.
L'orchestre bulgare sur l'album :
Stela Atanasova - Voix, alto électrique, claviers
Grigor Kostadinov - Guitares
Vlad Enev - Basse
Angel Kitanov - Claviers
Blackie - Batterie
Courant Mars, Martin Emilov à la guitare rythmique remplace Grigor
Kostadinov (souvenir très douloureux de 93 pour, nous, les footeux
français).
Les différences par rapport à Nightwish, Within Tempation, Epica et pis les autres me direz-vous?
Pas énormes mais on perçoit un enthousiasme non feint et une élégante orchestration tout en ruptures et dénivellations.
On va voir que certains détails qualitatifs leur permettent de sortir la tête du lot (pas la rivière).
Un joli dessin évoque poétiquement le titre.
Cette 'totale nouvelle terre', après cataclysme, accueille vache, tigre,
lion, enfant, agneau et loup : l'arche de Noé du pauvre en somme.
Les survivants contrastent avec la terre, les décombres, les nuages et autres fumées sombres.
Le nom du groupe tranche, au dessus, avec une police sophistiquée dans la grande tradition métallo-symphonique.
Le sommaire?
1 A Whole New Land 8:24
2 Monster In The Mirror 5:56
3 Like A Willow Without Tears 5:39
4 I See Your Power 7:02
5 Silence 7:09
6 Still Believe In Us 4:27
7 Killer Of The Angel’s Love 7:57
8 Wonders Of Life 6:54
9 Passengers Between The Rails Of Life 7:04
10 Second Chance 4:53
11 Milo Moe Libe 4:09
Total length: 67.34
Morceaux longs et durée conforme, là encore, à cette tradition musicale depuis les années 2000.
Quoi de mieux que d'ouvrir par le morceau titre? Clochettes, rythme
tribal, claviers en fête, la symphonie (pastorale?) s'annonce riche.
Un piano/clavier léger, marqué par une grosse caisse inattendue, puis
des roulements lointains... la musique déroule en cinématique.
Une accélération comme un troupeau d'animaux au galop, double-pédale en
tête, puis soudain le break à 3'20 laisse la voix, enfin, s'exprimer sur
des choeurs angéliques ensuite, plus loin, un violon intervient.
Du classique, oui, mais sans esbroufes et avec suffisamment de
changements pour ne pas sentir passer les 8'24 d'autant que la montée
finale convainc totalement.
L'intro du morceau suivant ressemble à celle du précédent mais la voix et l'accélération instrumentale pressent le pas.
'Monster in the mirror' fait chanter une voix de bête derrière la belle et libèrent des guitares agressives.
Sur un solo échevelé, elles tournoient avec le violon. Le mouvement d'ensemble reste constamment captivant.
Les paroles poético-gothiques entrent en symbiose avec les images et costumes du clip et son clap de fin semi-bucolique.
D'abord un son d'instrument à vent et piano puis une aubade au violon
rythmée avant de s'avancer vers une humeur folk, d'un coup, boostée par
une batterie aux 2 pédales grosse caisse.
Le chant, céleste, prend parfois des intonations plus pops que réfute l'instrumentation.
La soprano se lâche sur le refrain 'Like a willow without tears' pas
soul pour un sou mais sombre et un peu pleureur quand même.
Stela prend son temps pour amener son chant, d'abord du mou des lèvres.
Le refrain entraîne l'auditeur dans une preste sarabande.
A mi-temps, on suit une procession saccadée adoucie par un violon aux anges qui s'accorde ensuite une triste prière.
'I see your power' tourne alors à plein régime avant de laisser filer
quelques notes de piano conclure, toujours étonnamment soutenues par la
grosse caisse.
Entrée presque maidenienne, pas pour longtemps. 'Silence' alterne
passages acoustiques désenchantés et vélocité électrique à batterie bien
chargée.
La voix affectée y met moins de relief, et pourtant le côté obscur de la force prédomine. Un faux silence échevelé et disert.
Violon, piano, guitare acoustique et voix glissent, tout en retenue et empathie, sur 'Still believe in us'.
Une douceur extrême, pleine d'amertume et de sanglots (longs du violon
bien sûr!), conduit, malgré tout, à l'espérance 'I still believe in
goodness I Still believe in us'.
Abyss, fear, dark, shadow, evil, tears minent 'Killer of the Angel's love' sans aucune lueur.
La batterie avide et sans coeur rythme les interventions des claviers et effets symphoniques.
Un break installe un malaise au 2/3 du morceau. Au bout, la chanteuse
amène un regain d'énergie mais c'est celle du désespoir 'I hear the
screams of the angels'.
'Wonders of life', le titre le plus enjoué, signe son entrée par une guitare nerveuse. A mi-chemin, les violons s'envolent.
Les textes poétiques esquissent une éclaircie 'To be a child and feel
again the wind of my inocence' mais toujours en clair obscur.
Encore une fois, piano et claviers s'amusent délicieusement avec la
rythmique, puis vient la puissance symphonique et enfin la guitare
électrique mélodieuse.
Break et changement de rythme virevoltent jusqu'à l'arrivée tardive
tellement enivrante de Stela. 7 minutes passent en un voyage éclair.
Je perçois Nightwish dans 'Passengers Between The Rails Of Life', mais digéré comme un bon plat et sans plagiat.
Les notes effleurées sur le piano ou la guitare flirtent avec des vocaux
angéliques. Basse/batterie s'excusent presque de faire trop de bruit.
Le texte laisse une 'Second chance' à la princesse Alvira sous la coupe d'un ange lugubre.
Des accointances avec l'oldfieldienne Maggie Reilly ou la blackmore's Candice Night me viennent à l'esprit. Féérique!
Au 2 tiers, la ritournelle au piano s'efface derrière un solo de guitare lumineux juste trop timide.
Une flûte et un piano suggèrent un traditionnel bulgare chanté dans la langue 'Milo Moe Libe'.
Cette fois, malgré la frappe lourde, la musique reste légère et sans cassure, bordée de choeurs éthérés.
Du classique, pas si classique, parfois à l'eau de rose, parfois en ode morose.
Ni érosion, ni explosions, la musique s'impose une délicatesse laissant le champ libre aux vocaux.
Le lyrisme des textes sied au style stellaire de Stela.
Sans sa présence de tous les instants, la nuit serait ténébreuse et
finalement, on sort d'une écoute heureuse avec des étoiles plein la
tête.
The album is mixed and mastered by Jens Bogren at Fascination Street Studios, Sweden.
Sound Assistant Linus Corneliusson at Fascination Street Studios, Sweden.
All Music and Lyrics by Stela Atanasova. Arrangements by METALWINGS. All Choir and orchestra arrangements by Stela Atanasova.
Released as an Independent Release.