Album - Somberwind - Remain
Sleaszy Rider Records
NoPo
SOMBERWIND Remain 2021
J'avoue le rock du Chili, je ne l'ai entendu que dans le nom des Red Hot Chili Peppers et goûté uniquement au Chili Con Carne.
Marco Cusato et Catherina Nix décident de nous montrer qu'ils savent pimenter sa face gothique.
Il vient du gothique Fallacy. Elle vient de Chaos Magic (plus magique
que chaos par ses collaborations power metal avec Timo Tolki, Tom
Englund d'Evergrey, Zaher et Zorgati de Myrath... excusez du peu!).
Fin 2018, Marco embarque Catherina dans son dark.
L'artwork (by Cesar Mancilla & Dave Letelier), dans une pénombre
menaçante, joue sur l'opposition beauté/laideur, lumière/obscurité,
douceur/chaos :
- A l'avant plan, une belle femme, de dos, en robe échancrée, une fleur rouge à la main,
- A l'arrière, une lumière aveuglante au bout du couloir,
- Entre les 2, des débris, des tags, un endroit sombre, sale, signé au sang.
Le nom du groupe présente beaucoup d'arrondis dans une calligraphie
sophistiquée (gothique quoi!), plus sobre sur 'Remain' juste en dessous.
8 titres (le 1er compte pour du beurre) s'équilibrent entre 3'40 et 4'29, seul 'The Spell' atteint 7'.
1-Pyre
2-Emptiness
3-Under This Rain
4-The Spell
5-The Sad Face of Revenge
6-Coven
7-What Tomorrow Brings
8-Hard To Believe
9-You Don't Belong Here
Recorded:2019 /2020 in Santiago de Chile,
Attic Records Studio
Mixed and mastered in Canada.
Un bûcher, y'a 'Pyre' pour allumer le feu du titre phare (dit Johnny).
Quelques bruits furtifs puis un synthé expire les premières notes du
titre suivant, reprises d'abord au son d'un piano ensuite par une
guitare électrique.
Le riff rafle la mise aussitôt. La voix d'outre tombe de Marco convoque
'Sisters of Mercy' (on pense, un peu aussi, à 'Bauhaus', 'Fields of the Nephilim', 'The Mission' ou plus récemment Lord of the Lost).
La voix de la belle Catherina se mêle d'abord à celle de la bête et par instants, elle chante seule mais dédoublée.
Reconnaissons que ces 2 timbres se marient bien et collent à l'enveloppe
harmonieuse. 'Come come take my hands and die into my empty madness...
and join my secret darkness' plus gothique tu meurs.
Le single clippé, par les 2 musiciens et Dave Letelier, reprend la déco
de la pochette sur laquelle sont projetés les images séparées des 2
protagonistes chantants.
Un motif au piano fait la pluie (mais pas le beau temps), la guitare électrique reprend le pattern dans une douce mélancolie.
La batterie programmée se fond sans jamais prendre le dessus. 'Under
this rain' alterne phrases sentencieuses et refrain déchirant.
Catherina monte sur le pont, s'élevant vers une éclaircie atmosphérique.
Le piano marque les esprits de sa mélodie striée par des grattes
sous-accordées.
Les vocaux masculin/féminin s'enflamment, un instant, dans un impact fascinant.
Evidemment, les accords mineurs prédominent mais sur l'intro de 'The
spell', un clavier allège l'ambiance pesante, accompagné d'une rythmique
aux accents métalliques.
La guitare zèbre alors la phrase au piano. C'est la voix angélique de
Catharina qui entame 'The spell' comme un signe... Marco pose la sienne
sur les crêtes.
La chanson déroule ensuite sur une orchestration classique, les 2 lignes
vocales se succédant ou se mélangeant; les combinaisons sonnent
magnifiquement.
Un clavier poignant borde le solo de guitare.
Catherine répète sa lueur d'espoir 'I believe the sun will never die' que Marco vient confirmer sur la fin.
Une fois n'est pas coutume, le riff droit de la guitare démarre 'The sad
face of revenge'. Un clavier, enjoué, enrichit la texture et tempère la
dureté de la voix du chanteur.
Catherina débarque, énergique, sur le refrain. On ne se refait pas, un
passage piano/guitare sèche amène bien quelques nuages dans le ciel mais
pas pour longtemps.
Ce titre, au visage pas si triste, possède un côté entraînant et imparable.
2 pistes de guitare s'entrecroisent, un riff plaqué et 3 cordes pincées.
La mélodie harmonieuse séduit par un trouble nostalgique et les vocaux
masculins.
En contrepoint, Catherina pose sa voix suave et légère sur le refrain.
Un clavier souffle une douce chaleur et le rythme trotte en mid-tempo.
'Coven' fait finalement circuler une onde sereine (à la Psychedelic Furs).
Retour du piano dramatique et de la guitare au riff d'abord plat puis
dénivelé sur 'What tomorrow brings'. Piano et clavier contrôlent les
couplets chantés par le ténébreux Marco.
A nouveau, Catherina prend possession du refrain avec détermination ce
qui attise la guitare. La voix, parfois doublée sur 2 hauteurs de notes,
et le trémolo font vibrer toutes les cordes.
Le rythme de 'Hard to believe' s'opère entre la batterie et le riff de
guitare avant que le clavier agisse en un style pop inattendu, ça ne dure pas, Marco enfonce le couplet alors que Catherina apporte
l'emphase au refrain avec 2 lignes décalées sur le même ton.
Quelques notes de piano solo déclenchent l'envol final mixant plusieurs voix de Catherina.
Une guitare sèche bientôt recouverte par une autre, électrique et
imposante ouvrent le bal. La dépression lyrique flotte sur 'You don't
belong here'.
La voix bouleversante de Catherina illumine les fins de phrases et le refrain en duo.
Cette plaque noire fait bloc avec des reflets de lumière (comme ce clair obscur sur la pochette).
On ressent autant le plaisir que l'osmose entre les 2 musiciens complémentaires, convaincus et convaincants.
Sombrons en paix dans la messe sombre de Somberwind!
Line-up:
Marco Cusato: Vocals-Guitars-Programs
Caterina Nix: Vocals-Backing Vocals
Drums: Andrew Scott