lundi 26 juillet 2021

Paimpol In Rock Festival - Quai Loti Paimpol - le 24 juillet 2021

Paimpol In Rock Festival -  Quai Loti Paimpol - le 24 juillet 2021

 

NoPo

 Paimpol in Rock Samedi 24 Juillet 2021

Odelectric records, label paimpolais à l'initiative du festival,  et tous ses bénévoles se sont démenés, comme des beaux diables, pour maintenir la manifestation.
Après nombre de mauvaises augures dans un enchaînement diabolique (digne du hellfest) : annonces macroniennes, Komodor et Moundrag annulés au dernier moment et pour finir la météo...
puis, le orange clignote et... finalement, les étoiles s'alignent (pas dans le ciel, peu importe!).
Oui, la soirée fut magnifique en tous points :
cadre photogénique sur le port, organisation efficace et très chaleureuse, restauration aux ptits oignons, musiciens motivés et musique au firmament avec un son étincelant!

Le ciel? On l'a surveillé mais, capricieux, il n'en a fait qu'à sa tête (de cochon!) et la pluie a voulu participer (non de Dieu, à quoi sert Thomas Pesquet?) ... un peu... heureusement, la température de la scène a pris le dessus.

20H45, pendant le contrôle sanitaire, Captain Excelsior & The Cosmic Crabs atterrit déjà et occupe l'espace sonore. Ayant joué la veille à Binic, le déplacement, en capsule, était court, ils pètent la forme.
Pour leurs influences, il faut revenir 10 ans plus tôt que le thème imposé des 70's (ils font même la reprise d'un titre datant de 1962!).
Le fuzz et la reverb accompagnent une surf music pyché mélodieuse. Les 4 musiciens portent une drôle de combinaison spatiale : des costumes gris clairs et leur coiffeur aime varier les plaisirs.
Les morceaux courts s'enchaînent rapidement, les gars de Pont l'Abbé maîtrisent leurs cantiques vintage sur le bout des doigts.
Janvier 2020 sort un 4 titres : 1.Long Road 2.Super Hot Chick 3.If You Surf This Wave 4.Here To Stay   
'I'm here to stay' qu'ils chantent, on entend bien qu'ils se plaisent à Paimpol, ils nous plaisent bien aussi, leur set file comme un rayon laser! Bientôt E.T téléphone maison...
Le captain et les crabes :
Erwin Le Thellec, chanteur, guitariste
Tudi (Le Nedic), guitariste
Louis Guingoun, bassiste
Martin Guillemot, batteur.


Nantes révèle une scène rock effervescente. On connaît déjà bien les survoltés Kokomo et feu Big Sure partiellement transformé en hommes-crabes...
On découvre, un peu mieux, ce soir, OHM, un power trio tout aussi électrique et vibrant. Les gars jouent ensemble depuis 2018 d'après les traces sur FB.
Leur inspiration remonte à Led Zep et Robin Trower, puis, plus récemment, Rival Sons et leur chanteur bassiste combinerait (si j'ose) Geddy Lee (Rush) et Paul Rodgers (Bad Company). 

L'EP 'Dawning' paraît en mars 2020 et sa pochette me rappelle celle d'Hemispheres' de Rush. En haut d'une crèêe, un personnage semble marcher sur des braises et des flammes flottent au 1er plan.
L'artwork ne ment pas, le ramage se rapporte au plumage...

De retour vers le futur des 70's, ils entament naturellement par 'I'm back', 1er titre de l'EP. La batterie d'Anton Brachet roule et déroule son flot comme le ressac au fond du port, pendant que son frère Théo, à la guitare, griffe d'abord quelques riffs félins.
Le guitariste pourrait finir en tôle tant ses interventions font, ensuite, dans l'incendiaire. La basse enroule ses vagues sur les frappes et la voix de Neige Arnaud séduit d'emblée.
Cette chaude soul blues bien trempée me ramène aux bons souvenirs de Robin Trower.

L'enchaînement bascule sur 'Cold night dream' (seconde place aussi sur l'EP) plutôt moite grâce à sa basse chaloupée et à la guitare sèchement grattée. Les ouhouhouhouhouh emballent le public, conquis dès les premières secondes.
Le solo de guitare incandescent déchire un Zeppelin soudainement enflammé dans le ciel de Paimpol.

Neige n'a aucun mal à faire chanter le public, le concert ne fait pourtant que débuter mais ça bouillonne déjà! Mes voisines n'arrêtent pas de danser. Des cris énervés fusent dans l'assemblée.
Les musiciens expriment leur plaisir de retrouver les planches et le public. Sympas, les musiciens de chaque groupe, assistent à la prestation des autres.

Tel un magma en fusion, les premiers accords de guitares, du titre suivant, glissent et envahissent notre cerveau. La rythmique carrée enfonce le clou.
La voix déchirante éructe 'You are all I hate' et je me souviens de Jack Bruce.

'Carry that gun' ancien titre, sonne dangereusement. Son riff tue! Le corps balance à chaque coup porté. Neige crie, on a mal pour lui...

'Where water falls down' pèse lourd, on sent le sol vibrer. La mélodie lancinante travaille les entrailles. Etrange, on aime ça!

'Fault and Onus' brille comme la fin de la nuit embrasée par un soleil d'été. Ils sont très forts pour démarrer en mode serpent, d'abord glissant, puis crachant son venin!

Je n'ai plus tout le répertoire en tête, mais je n'ai senti aucun temps mort. L'unité du groupe fournit la puissance et fascine.
La voix de neige contient beaucoup d'émotions. Le groupe manie à la perfection, les changements de rythme et l'intensité.
Après une heure sur scène, c'est eux qui disent merci... merci aux spectateurs d'être présents pour leur musique. Chapeau bas les gars!

Setlist :
I'm back
Cold night dream
The way the things are
One more
Leave Tom
Hate
Carry that gun
Where water falls down
Psycho
Greener
Fault and Onus

Dernier groupe : Ebel Elektric 
Florian Ebel, chanteur, compositeur et guitariste lorientais
Basile Tuauder, bassiste
Axel Roudaut, Batteur

Particularité : Florian chante en breton. Forcément, on pense un peu à Brieg Guerveno et sa carrière métal.

Le groupe (formé il y a 3 ans et un album sorti en 2019), s'est filmé, en début d'année, au temple de Lanleff, pas très loin. Leur musique aussi (power)bluesy que bio (voir mystique) et recyclable s'accorde aux beaux décors et à la nuit.
L'entrée impressionne... EBEL sur scène, c'est quelque-chose (le pied pour les photographes même si c'est compliqué de cadrer sans flou)!
Florian, guitar hero, se donne à fond et grimace; sa voix musclée frôle parfois l'exaltation. Basile l'acrobate, bouge énormément, se cambre, tombe à genoux, il n'arrête pas!
Loin d'être en reste, Axel frappe très fort jusqu'à percer la peau de la caisse claire! C'est malin, va falloir en trouver une autre et vite fait!
Florian et Basile baignent dans la marmite de Led Zep depuis tout petits mais on pense aussi à Rory Gallagher, Jeff Beck et Jimi Hendrix.
On pourrait tenter un petit rapprochement avec Blues Pills où le quimpérois Dorian Sorriaux maniait finement sa gratte et même Big Sure pour le cosmic sound.
Le son est brut, rentre-dedans, les compos longues permettent les délires psychédéliques proches de la jam et autres solos fleurant bon l'improvisation live.

Du haut niveau et un super moment malheureusement tronqué pour nous!
00H10, découragés par la météo qui se dégrade, nous avons battu en retraite sous les gouttes... de sueur qui tombaient du ciel.
Quel dommage, on saisira la prochaine occasion pour voir un set complet d'EBEL explosif.

Malgré les difficultés et le festival des autres marins, 'PIR' ne rate pas ses objectifs et fait mieux que s'en sortir!
La place existe pour cette pirouette rock, le potentiel revival reste vivace, on remarque une bonne affluence de jeunes dans le public, quant aux anciens, certains ont gardé une vraie nostalgie.
Long Live 'Paimpol in rock'!