mercredi 28 juillet 2021

Album - Rapid Strike - Rapid Strike

 Album - Rapid Strike - Rapid Strike

label-  WormHoleDeath

 

NoPo 

On connaissait 'Rapid fire' de Judas Priest. Voici 'Rapid Strike' de ... 'Rapid Strike'.
Le groupe existe depuis 2010 avec un album en 2011 puis... il aurait fallu enlever ce qualificatif 'Rapid'... La faute au line-up instable totalement renouvelé (sauf son leader) (3 chanteuses usées en 2 ans!), au temps de composition, à pas de chance...
chance qui arrive pourtant avec la chanteuse anglaise Bexie James, en 2013, complétant à merveille les riffs acérés du leader Hrvoje Madiraca (content de pas avoir à vous le prononcer). Oui, le groupe vient de Croatie.
Ce dernier confirme son souhait initial : du classique, rien que du classique hard 'n' heavy estampillé 90's (et un peu 80's) et du plaisir à l'interpréter sans se poser de questions métaphysiques!

Le lineup (un peu plus stabilisé, on leur souhaite) :
Vocals - Bexie James
Guitars - Hrvoje Madiraca
Guitars - Ante Pupačić Pupi (ancien musicien du groupe patriotique Thompson)
Bass Guitars – Hrvoje Madiraca, Dean Clea (1 titre), Nikola Čapalija (2 titres)
Drums – Danijel Stojan et Duje Pelaić (2 titres)

L'artwork (by Violeta Juras) ne laisse planer aucun doute, la guitare joue le premier rôle sur cette plaque, bien noire, avec la photo monochrome du héros en action.
Les lunettes sont noires, le blouson est noir et la Gibson l'épaule. La signature 'Rapid Strike' accentue les angles coupants pour en faire des éclairs.

Ils décident de commencer par un mensonge... mais quel mensonge! L'entrée de jeu, à la sèche, suggère une ambiance sudiste sauf que le rythme change la donne et cadence à la Judas Priest.
Le refrain se tourne plutôt vers un AOR classieux mais avec une batterie tonitruante : 'And I sing this song for you but I have to runaway runaway from youou...' achève d'ailleurs joliment le morceau.
Le clip, en noir et blanc, de 'Just a lie' parait en Juillet 2021 alors que le tournage avait débuté en 2013 (heureusement, après vérification, ils n'ont pas pris une ride ni perdu personne en route!).
Les images alternent des démonstrations pyrotechniques par de belles jongleuses légèrement habillées, cuir noir et assortiments, et des moments sur le groupe en pleine action (heu, sans les jongleuses!).

Les coups sur le tom basse assomment l'intro aux riffs droits. La basse gronde la voix qui réplique, véhémente et un peu déroutée.
Le refrain percutant crache 'Night'... 'of the unholy' étant chanté clairement par Bexie. Une 2è guitare hurlante annonce un solo laser mélodieux.
Titre et style se rapprochent du Priest, une nouvelle fois.

Sur 'Sweet terror', c'est on ne peut plus clair... éclairs même car l'orage craque aussitôt (comme l'auditeur).
Après un riff rectiligne, la guitare devient tranchante, la batterie gronde avec le tonnerre et la voix prend des effets pyromanes.
Le refrain reste alléchant et la guitare, reine. En furie, elle s'emballe dans un feu d'artifices sur toute la dernière partie.

'Sailing on' sent la balade en bateau (on y croit!) et ça démarre, effectivement, par des accords à la guitare acoustique avec une voix légère et douce dans les embruns.
Quelques touches de piano viennent, comme le crachin, et c'est la guitare qui pleure balancée dans les vagues. Un bateau? Plutôt le sable du désert où détale un scorpion allemand ...

On retourne aux affaires courantes avec 'Betrayal is a sin' et oui, 'Sister Sin' aurait pu l'interpréter.
Heavy metal à l'allemande, riff saccadé, frappe monolithique, vocaux agressifs... on ne pensait pas Bexie capable de chanter en voix saturée au gros grain purulent...
En même temps, la trahison est un vilain péché à punir sévèrement!

3è single, 'Losing you' un titre classique pour un morceau ... classique et qui devrait le devenir.
Cette chanson d'amour poignante débute sur des oeufs avant d'avancer sur la braise. D'abord, le piano invite la guitare acoustique et la voix charmeuse sur un tapis synthé aux couleurs de violon.
Puis, accords et arpèges s'enchaînent jusqu'au solo électrique et aérien. A partir de cet instant, un superbe riff accompagne la guitare lead et monte la sauce et la voix de Bexie en 'Looosing youou'.
Imparable!

Deux guitares accompagnent quelques secondes une voix plaintive mais c'est un tourbillon qui survient soudainement.
Une cadence galérienne, un mur de guitares basses et la voix piquée par les baïonnettes au bout des leads.
Sur le refrain de 'Viper's nest', les guitaristes n'hésitent pas à exploiter l'acoustique avant de sortir la grosse artillerie.
Cet aller/retour donne le plus bel effet et brutalement, dans les 15 dernières secondes, les chevaux s'emballent.

'Shout it out'... loud? Oui, il faut le hurler et la voix de la chanteuse tient remarquablement la route, du grave aux aigus.
Le riff grave aussi, ça semble plaire au public japonais du clip. Le slogan fédérateur se reprend en choeurs masculins.
Le pont central déménage dans un ton légèrement orientalisant.
Finir sur ce morceau maousse costaud marque les esprits heavy.

Le groupe aurait pu su nommer 'Strike', tout court, car il envoie du bois et renverse tout sur son passage. Objectif atteint (pas la quille!), du classique, du classique, du classique (... sans grand orchestre).
Après ce coup d'éclat, l'expérience de concerts au Japon (avec Nightrage) et en première partie des Black Star Riders (un must pour des amoureux de Thin Lizzy), on risque d'entendre parler du pays.


Les pistes :
1. Just a Lie (1er single)
2. Night Of The Unholy
3. Sweet Terror
4. Sailing On
5. Betrayal Is a Sin
6. Losing You (3è single)
7. Viper´s Nest
8. Shout It Out (2è single)
Cocomposé par Hrvoje Madiraca et Ante Pupačić Pupi