Chaque premier mercredi du mois, Bleu pluriel , le centre culturel de Trégueux, organise une activité à l'extérieur, à 11h sur le parvis de l’église de Trégueux, à l'affiche en mars 2018, un hommage à Nina Simone proposé par Nina, un duo voix/guitare, composé de Stellis Groseil et Stéphane Dassieu.
A 10:50', les pavés du Parvis de l'Eglise Saint-Pierre sont copieusement arrosés, depuis l'aube les ondées se multiplient, le concert en plein air se présente plutôt mal, l'organisation décide de le déplacer dans le hall du centre culturel, situé à 200 mètres.
Tandis que Stellis avale une boisson revigorante, Stéphane installe promptement son matériel, le showcase ne sera retardé que de quelques minutes.
Une annonce à prendre au second degré: ' une grande première en Bretagne, il pleut en mars' et l'association binaire peut entamer l'hommage à Eunice Kathleen Waymon, plus connue sous l'étiquette Nina Simone, qui milita pour la défense des Droits Civiques et, enfant, avait rêvé de devenir une grande pianiste de musique classique en s'inscrivant à la Juilliard School Of Music.
Petit problème, Eunice est née noire, en 1950 c'est plus qu'un handicap!
Lorsque tu vis le duo à Saint-Brieuc, en 2016, il avait interprété 'I Want a Little Sugar in My Bowl' lors du second set, c'est avec ce blues chanté par Bessie Smith, en 1931, que démarre la représentation.
Comme il y a deux ans, la pureté du filet vocal de Stellis te fait frémir, le jeu délicat de Stéphane impressionne ton épouse qui, fait rarissime, a daigné t'accompagner.
Le duo décide de poursuivre en mode blues avec "Do Nothin' till You Hear From Me" dont la musique est de la plume de Duke Ellington, les lyrics étant crédité à Bob Russell.
Stéphane Dassieu se permet une suite de gammes, pas vertes, mais lyriques, ayant réussi à faire écarquiller les yeux de la petite Soizic qui souffle à Mamie... il joue bien, le Monsieur!
Fondu enchaîné sur ' Just in time' .
Du swing avant midi, rien de tel pour ouvrir l'appétit.
Nous n'avons pas eu le temps de dresser une setlist, la suite de chansons est choisie d'après l'humeur du moment, un gospel, ça vous tente?
' Go to hell'!
Pardon?
' Go to hell'!
Un aller-retour, alors!
Après le détour par le lieu de séjour des damnés, le duo propose la perle ' Feeling good' que Stellis amorce a capella.
Pas de dragonflies, ni de butterflies dans le coin, mais une dizaine de jeunes enfants profitant du congé de carnaval pour s'initier au jazz et l'apprécier.
Le traditionnel ' Nobody's Fault But Mine' précède l'ultime chanson d'un mini set brillant.
La version subtile de ' Just like a woman' de Bob Dylan éveille en toi des images de Hugues Aufray et Jane Birkin ayant adapté le morceau pour le baptiser 'Tout comme une vraie femme'.
Un bis?
En vitesse, car Stellis doit reprendre le train pour Rennes, 'My baby just cares for me', rythmé par les fingersnaps de la demoiselle d' Ille-et-Vilaine, achève un showcase magique.
Le 14 avril, Stéphane se produira avec Mata Hari, une formation afrobeat inspirée par Fela Kuti, à la brasserie Philomenn à Tréguier, quant à Stellis , elle est annoncée au Cunningham's Bar ( Saint-Servan - Saint-Malo) le 16 mars pour un programme Aretha ( Franklin) 's Jazz Song Book.