Dernière étape du festival Autour d'Elle, le concert de Nina Attal à la Grande Ourse, organisé par la mairie de Saint-Agathon, qui a décidé de reverser la recette à La Maison de l'Argoat qui a mis au point un programme de reprise de confiance en soi des femmes au passé conjugal violent, et qui sont en reconstruction.
Nina Attal, séduite par le projet, a revu ses conditions à la baisse pour apporter sa pierre à l'édifice!
La salle a été transformée en flex semi-assis, les sièges destinées au moins vaillants à l'arrière, le frontstage étant réservé aux places debout.
A 17:30' , le batteur Sébastien et Anthony Honnet ( Anaïs, Daara J, e a) aux claviers et bass synthé, se pointent, nous balancent une courte intro, bien funky, à l'issue de laquelle apparaît la menue Nina Attal, 25 ans, mais déjà plus de 400 concerts au palmarès, deux albums et deux EP's, un troisième full CD doit sortir en 2018.
Le concert de cette fin d'après-midi lui permet de tester les nouveaux titres en public.
Elle ouvre par le blues funk 'Change the world'.
A l'écoute de ce morceau au groove ensorcelant, tu comprends pourquoi Jerry Barnes, le bassiste de Chic, a co-produit l'album ' Wha'.
Avant d'attaquer ' Carry me' , un midtempo soul, elle y va de quelques considérations climatiques vantant la météo bretonne, moins pénible que les frimas parisiens, puis elle se lâche et nous confectionne un solo jazzy que n'aurait pas renier Lee Ritenour.
Elle a de l'or dans les doigts, la petite Nina!
Pour 'Take it easy', un extrait du EP 'Verso' sorti en 2016, elle demande à Saint-Agathon d'assurer les choeurs, la salle se prête volontiers à l'exercice tout en remuant les hanches en cadence.
La suivante, ' Back from the hole' s'entend sur l'album ' Wha' , ce midtempo gluant est décoré d'un solo lumineux de la femme-enfant, qui peut compter sur le labeur exemplaire de ses complices.
' Road ahead' a été composé sur la route, la ballade devrait figurer sur le prochain CD.
Tous les projecteurs sont braqués sur Anthony qui place une envolée fluide.
Même si les intonations vocales ne sont pas similaires, le timbre de Nina n'est pas rocailleux, tu ne peux t'empêcher de penser à Janis Joplin.
Exit l'élément mâle, c'est l'heure de l'apéro, Nina seule en piste pour le délicat 'Freedom', qu'elle a appris à connaître par la B O de 'Django Unchained'.
Retour de la formule trio pour le morceau bilingue ' Dream', à l'intro veloutée.
Tu aimes Bill Withers, tu vas adorer la version en jupons!
' I wanted to kiss' et son dialogue princier avec les claviers d'Anthony, est tout bonnement époustouflant.
La guitare est déposée sur le support, le soul track ' Second chance' , qui doit beaucoup à Stevie Wonder et à son suiveur Jamiroquai, groove à mort, il est suivi par un second titre pour lequel elle délaisse la six-cordes, ' Emotions' .
Le fond de la salle abandonne la position assise pour danser avec Nina, Seb en profite pour placer un solo de batterie plein d'émotions, tout baigne!
'Indélébile' la voit récupérer sa guitare, elle décide de prendre la température de la salle, de secouer les gradins, de faire un clin d'oeil à ta voisine qui se trémousse depuis 40', avant de rejoindre les garçons.
Maxime, le luthier qui expose ses instruments dans le hall, lui a prêté une guitare avec laquelle elle attaque le titre le plus rock du set, 'Heat don't bother me'.
Personne n'a sogffert de chaleur et ce n'est pas un petit accroc, ses doigts ont glissé sur les cordes neuves, qui ont gâché le plaisir du public.
Un petit salut, direction les coulisses en souriant, avant de revenir rapidement pour le rappel, le magnifique slow blues ' Like a bird'.
Après un dernier solo à faire pleurer Peter Green, l'oiseau s'est envolé et nous laisse soupirer!
Le 30 mars à Colmar!