The Two - Propulse ( Pro)- Rotonde du Botanique - Bruxelles, le 3 février 2017.
Le marathon s'achève ce vendredi, pas question de te lever avec le chant du coq, castré, de la ferme voisine, tu rejoindras JP à l'heure du lunch!
On quitte la conférence du Witloof pour assister au mini-concert de The Two à la Rotonde!
Il te viendrait à l'idée t'appeler ton groupe, Les Deux, non, Yannick Nanette et Thierry Jaccard n'y voient aucun inconvénient.
Tu dis?
C'est parce qu'ils sont Suisses.
Ah, d'accord, comme Roger Federer, dont le surnom est le maître alors que le gars n'a jamais mis les pieds dans une classe devant une vingtaine d' élèves dissipés.
The Two vient de Lausanne, ville réputée pour ses nombreux bluesmen grattant leur jouet aux terrasses des établissements ayant vue sur le Lac Léman, il y a Thierry Jaccard, sans tricot, avec bonnet, aux guitares et secondes voix et Yannick Nanette, un working man d'origine mauricienne, aux dreadlocks balayant le plancher, ce copain de Noah chante comme tu n'as jamais entendu un être humain chanter, joue de l'harmonica et gratte également quelques guitares.
Le dernier méfait de ces Suisses ponctuels a pour nom 'Sweet dirty blues', un titre patent, ainsi tu ne confondras pas leur musique avec la Youtse du Lac Noir.
Début délicat, un instrumental americana helvète ( 'Sky'?) pour lequel les compères, qui en 2014 remportaient le Swiss Blues Challenge, manient tous deux une National Resonator.
Les Alpes ou les Appalaches, c'est du pareil au même, les cieux y sont lumineux!
Grosse surprise avec le second morceau, la voix caverneuse de Yannick ne peut être comparée au gazouillis d'une frêle nénette, elle vient titiller ton esprit et tes entrailles, le profond et poignant 'Mojo on ' te refile la chair de poule, petit à petit, les associés accélèrent le rythme pour transformer la ballade en boogie.
Du grand art!
Quand tu joues à 14h, tu risques d'avoir une haleine de chacal, c'est pas dû à la Duvel mais au stoemp.
On la connaît celle-là, c'est pas le pastis en cause, c'est le jambon!
' Live my life' est inspiré d'une situation réelle, j'ai un copain, il a un gamin, il n'a jamais le temps de s'en charger et me le refile.
Un country swing joué en picking, sont doués les copains de Guillaume Tell!
Au boulot, Bruxelles, et toi aussi , fieu, fais pas le malin, il s'agit de battre les mains en mesure, ça fait bander les musiciens.
Pas plus con que de mater un porno!
Après quelques considérations philosophiques, Bruxelles écope d'un slow nocturne et mélancolique ' On and on' .
Ensuite Yannick s'avance d'un mètre, s'éloigne du micro et entame, a capella, un gospel autobiographique, ' Blues in my bones', qui décolle sauvagement lors d'un second mouvement.
Toute la Rotonde frappe le sol du talon, ces mecs sont époustouflants!
Ils terminent le set par la reprise d'un traditionnel mauricien, 'Roseda', qui a failli t'arracher des larmes et lorsque Thierry Jaccard ramasse une guitare électrique pour achever la complainte sur une note lyrique, t'as été obligé de sortir les Kleenex, les ultimes cris à la wah wah déclenchent l'enthousiasme général.
Un groupe incroyable.
Et encore merci à Riri, Fifi et Loulou à la technique!