Mary's Little Lamb - Album release 'Elixir for the Drifter' - Stadsschouwburg- Mechelen- le 5 février 2017
Le panneau à l'entrée indique uitverkocht!
C'était pas évident de larguer ta ferraille dans la cité épiscopale, quelques tours de manège, puis un coup de bol, un paroissien quitte le café pour se faire engueuler par madame qui l'attend depuis 2 heures, tu remises l'engin dans la sombre Bleekstraat et tu te diriges vers l'antique théâtre municipal, richement décoré en stuc rococo, il y a déjà du monde, au balcon et dans l'orchestre.
Mary's Little Lamb ne fait pas dans les nursery rhymes, ni dans l'animation pour gosses, et ne nous parle ni de Paul McCartney, ni de Stevie Ray ou de Buddy Guy.
Les gars de Keerbergen, que tu as croisés au One Festival à Haacht en 2015, font dans l'alt.country.
'Elixir for the Drifter', qui nous vaut ce déplacement du côté de la Dyle, est leur second album, il succède à ' Fortune and Chance' de 2014.
Bart Hendrickx (chant, gt, banjo), Bert Cuypers (double bass, bass), Mike Van Daele (drums), Kevin Van Hoof (trompette) et Stijn Cumps (trompette) ont voulu que la fête soit totale.
OK, le decorum n'était pas idéal pour une Saint-Valentin, tu te serais cru dans un musée poussiéreux d'un Far West à la John Wayne, mais dans leurs bagages ils avaient emmené une séduisante section de cordes (Astrid Gijsels, Nina Van Campen, Ha thi Ngoc Phung, Koen Berger, tous membres du Frascati Symphonic), et, également, Aalex Vertommen ayant étudié le jazzzang à Maastricht, elle était là pour embellir les mélodies de vocalises ou de choeurs séraphins.
Bart entame le set, solo, avec ' Alone and forsaken' un titre d' Hank Williams datant de 1948, si t'aimes Steinbeck tu vas craquer, Bert rejoint Bart, il est accompagné par Aalex, ils achèvent ce country classic.
D'emblée la barre est mise à des hauteurs qu'un sauteur obèse ne pourra jamais franchir.
Le band en piste pour un intermezzo piquant, ' Bound for the horizon', l'horizon c'est la frontière mexicaine, la guitare surf et les sonorités mariachi des cuivres t'y mènent, faut en profiter, Trump à commencer à élever son mur!
Au galop!
Du calme, Messala, 'Hold your horses'!
Are you ready to ride... qu'il demande tandis qu'une des trompettes ramasse un maillet et le cogne sur un ensemble de tubular bells, fabrication artisanale.
Qui arrive au loin dans un nuage de poussière...Django!
Reinhardt ?
Mais non, abruti, Clint Eastwood!
Bart au banjo, ' Hay' t'invite à faire des folies dans le foin.
Hopelijk vinden jullie dat leuk!
Ja, répond Inge, une petite délurée de 15 ans!
Retour de la Gretsch, pour le rootsy surf ' Blending in' , suivi par ' El fuego' pour lequel le frontman a ramassé une acoustique. T'as pigé aux consonances hispaniques du titre que les cuivres vont nous envoyer une sérénade diabolique, certains ont vu Lucifer danser!
Kevin Van Hoof sait tout faire, si sur son hoofd il n'y a pas beaucoup de poils, il manie la guitare aussi bien que le marteau, du coup il laisse sa trompette reposer et attaque ' Saguaro' avec la troupe, des coulisses, sort Kathleen Vandenhoudt qui dialogue avec Bart, un numéro digne de Nick Cave et de ses murder ballads.
Cowbell et contrebasse lancent 'Incantation', un tango/ tex mex track bourré de crotales et autres sales bêtes nichant dans le désert de Mojave.
En hommage à Cohen, ils proposent une version révérencieuse de la valse ' Dance me to the end of love' .
Sorry pour les fans de George Michael, on n'a pas réussi à mettre au point une reprise correcte de ' Wake me up before you go-go'
' It can't go wrong' date du premier album, tout comme le funèbre ' Lift the curse' qui vire cha cha cha.
..put the TV on without sound... à conseiller aux gens qui ont le courage de supporter The Voice Belgium!
C'est incroyable tout ce qu'on peut faire avec une Gretsch, Bart connaît toutes les ficelles.
' The outlaw' , si ton truc c'est 'Rawhide' ou ' Ghost riders in the sky' tu vas adorer, June Carter te souffle, sont bien ces petits flamands!
On a sorti les chaînes, voici ' Stray arrow', Cochise est à l'affût, le cowboy perdu a intérêt à se méfier, des effets Morricone/Sergio Leone accentuent l'impression d'angoisse.
Un soleil de plomb, les images sont floues, c'est pas un bar là-bas... ' Mirage', fieu, ' Mirage', ici il n'y a que de la poussière et du sable!
Retour des violons et d'Aalex, Meneer Cuypers a sorti a jewish harp de son veston et attaque ' Grind' qui précède l'intimiste ' Tell me how' , interprété en formule trio, banjo, batterie, contrebasse, avant l'arrivée des cuivres augmentant la sensation de mélancolie.
Le violoncelle de Koen Berger est mis en évidence pour la plage clôturant l'album, la ballade nostalgique 'Forever gone'.
Forever gone?
Pas vraiment, l'agneau mystique à cinq pattes rapplique, dans la salle une voix s'élève, 'Sugarcoat' .
Tu l'as demandé, tu l'auras, menneke.
Ambiance in 't kot, ils pourraient proposer ce morceau suave à Sarah Ferri.
D'accord, on n'a pas encore joué du Cash, ça vient, 'Hey porter' , en passant, les saints vous saluent, ' oh when the saints go marching in' et par la même occasion, nous aussi.
Rendez-vous au foyer où on signera les cd's.
Wat.. nog eentje.. unplugged, alors, tous sur une ligne pour ' The midnight special' qui achève ce concert cinq étoiles.
Le 14 à Beringen, Durango Sessions!