Fêtes populaires à Bourgeois (Rixensart) avec Minor/Minor, Bertrand Lani and the Mudbugs, The Obscure, le 21 juillet 2016
Pour célébrer le 21 juillet en musique, le Belge avait l'embarras du choix, tu as jeté ton dévolu sur les Fêtes populaires de Bourgeois qui avaient débuté le 19.
‘Jouissant d’une situation élevée, le hameau du Bourgeois domine la région dont il est un point culminant. Au-delà, la route dévale vers Rixensart’, souligne Georges Renoy au 17è siècle.
Au 17è siècle, sans GPS, tu n'aurais jamais déniché ce bourg pittoresque .
Le programme du 21 dit, sans mentionner la kermesse, la brocante, le circuit VTT, la randonnée, les animations pour les mioches et les nombreuses buvettes::
12h30 : Ouverture de la ‘Scène ouverte’
17h30 : Concert de Minor/Minor
19h15 : Concert Bertrand Lani and the mudbugs
21h15 : Concert The Obscure
23h15 : Feu d’artifice
23h45 : Concert de Covermania
Tu arrives sur place vers 16:00, un groupe rock/variété/chanson française s'ébroue sur scène sans parvenir à susciter ton intérêt, direction le bistrot du village où on te sert une Jupiler fraîche dans un verre.
17:30' Minor/Minor
Annoncé comme trio, le groupe de Waremme se présente à quatre sur le beau podium érigé sur la Place Cardinal Mercier.
Naissance en 2013, un EP 'Have you been pure enough to be saved?' et quelques scènes intéressantes, dont le Verdur Rock.
Line-up: Geoffrey Dubois: Guitar - Vocals/ Georges Vigneron: Guitar - Backing Vocals/ Geoffrey Mornard: Bass et Raphaël Wilhelmi: Drums - Backing Vocals.
Raphaël, svp, change de prénom, Georgina par exemple!
Ils ouvrent avec 'Sun', généreusement présent, une plage de leur cinq-titres.
Première constatation, c'est drôlement bien foutu, gros bémol, pas sûr que cet alternative rock athlétique présentant de fortes effluves stoner, voire grunge, convienne à l'événement, en général pour la fête du village on invite Sandra Kim ou Claude Barzotti.
Même si un pont jeté au dessus de la Lasne calme légèrement les ardeurs, c'est du sérieux..
Tac, tac, tac, le batteur a raté l'arrêt et entame 'Broken Machine' qui navigue dans les mêmes eaux.
Les drumsticks de nos jours c'est de la camelote, 10 centimètres d'une baguette viennent voltiger dans les airs pour atterrir à tes pieds.
Trois paumés applaudissent, Georgina se marre.
Une intro planante à la Radiohead ébauche 'Dolls', tu sais que le truc va exploser, tu le sens, une nouvelle fois c'est le batteur qui donne le signal, 26 poupées, pas des Barbies, des pareilles à Chucky, viennent se promener dans les méandres de ton cerveau.
Merde, c'est oppressant!
'Dangerous games' débute par un mouvement psychédélique pendant lequel monsieur Wilhelmi s'abîme les ongles sur les cymbales, un peu comme la craie de ce prof pourri qui te foutait les jetons à l'athénée, il y 56 ans, puis le chanteur analyse sa vie, pas toujours rose, et le ton monte inexorablement vers un climax.
Le seul flamand de l'assistance te glisse, niet voor mietjes!
Le prophétique 'Void' et le brutal '22.22' se succèdent.
Ils sont suivis par la plage clôturant le disque, 'Another World' , qui présente un beau fond progrock.
Après quelques messages d'amour, Minor/Minor achève son trip avec 'The Beast', un animal qui souffre et râle horriblement.
Unleash the beast qu'il dit, pas certain que ce soit une bonne idée, panic in Bourgeois est imminent!
Un set éloquent, un groupe à suivre!
Bertrand Lani and the Mudbugs.
Pas de panique, les gars, la période d'ouverture pour la pêche des écrevisses pieds rouges s'étend du 1er août au 14 septembre inclus.
Et sinon, quoi de neuf depuis le Welcome Spring?
On a visité Eghezée, on est repassé à Namur, on a vu la Meuse à Hastière, on a été chez Francis à Verviers, on a été salué l'homme de Spy, et aujourd'hui nous venons égayer l'entité de monsieur Jean Vanderbecken.
L'ami Lani est encadré par la même équipe que celle que tu avais croisée à LLN, à savoir: Valentin Marchal-Marchant à la basse ou contrebasse, Régis nine fingers Lorant aux claviers, Stéphane Pigeon au sax et Jean-Philippe Jasienski à la batterie.
Comme en avril, ils ouvrent avec le nonchalant 'Lowdown Shakin' Chill' et son sax collant .
De l'americana mosan recommandé pour soigner les états neurasthéniques.
I wish I was the sheriff, sais pas si ça peut aider pour draguer 'Audrey' sur fond blues sautillant, mais nous on l'a vue battre le plancher du talon, cette nana plutôt bien roulée.
Mr Nine Fingers amorce ' My disease' et son groove de malade, pas étonnant que his soul is on fire, le truc est chaud comme les marrons que vendaient Eugénie Schepmans près de la Bourse, c'était bien avant que l'enfoiré ait eu l'idée d'un piétonnier inepte.
Drache nationale.
Euh, tu rêves, pas un nuage à l'horizon!
Non, ça veut dire que nous sommes à court de bière, un musicien ne peut décemment jouer sans sa dose de houblon!
' Following day' pour tous ceux qui demain se lèveront avec une gueule de bois canon.
( NDLR, ils seront très nombreux!)
Hammond espiègle et effluves reggae.
Valentin à la contrebasse, ' Baby let me hold your hand' de Professor Longhair nous emmène du côté de la Louisiane, du coup on revoit Fats Domino et les crêpes, vendues à 20 mètres, prennent des odeurs Jambalaya.
A l'acoustique, 'King of soul' , un country track, co-écrit avec Fred, le frangin.
Une pointe d'humour wallon, au saxofon, c'est pas Gaston mais Stéphane Pigeon, allons-y pour une country ballad soyeuse, ' 100 days', suivie par le titre radiophonique à souhait, la reprise de 'Tout l'amour'.
Après avoir déclaré sa flamme il confirme 'I'm not a cheater', je le jure, je ne cours pas les jupons, I just love you, un petit blues bien cool et sympa suivi par 'Black Beard and Blue Mood', une nouveauté qui, va t-en savoir pourquoi évoque en toi des souvenirs de 'Don't play your Rock 'n' Roll to me' de Smokie.
'The other road' , servi chaud et secoué, précède le cafardeux 'It Gets Bluer in a While' au son d'orgue précieux.
Rixensart, on se quitte avec 'Lazy Brains'.
L'animateur les repousse sur scène, Bertrand décide de rendre hommage à Merle Haggard en reprenant son ' Mama tried' .
Du savoir-faire, du charisme et de la simplicité, Bourgeois a passé un excellent moment avec les Mudbugs.
the obsCURE
Premier passage en Wallonie pour le tribute band de The Cure, considéré par beaucoup comme le meilleur groupe couvrant le répertoire de Robert Smith et des siens.
the obsCURE a déjà conquis la Flandre, le pays des tulipes et les copains d'Angela, ce soir ils ont impressionné Rixensart, la place, bondée, leur a fait un triomphe amplement mérité après un show de plus de 90', en tous points, impeccable!
Le drummer Richard Scheeper, les guitaristes Roel Vekeman et Wim Kempenaers, Benj le bassiste, le keyboard player Steph Van Uytvanck et le Robert lookalike Dirk Vreys au chant, ont adopté, cela va de soi, le noir comme tenue de scène et entament le spectacle par "Shake Dog Shake" de 1984.
On n'a pas aperçu de chien, mais quand Dirk a entamé son shake, shake, shake, toute la Wallonie a tremblé.
L'esprit du Cure était là et ne nous quittera pas pendant l'entièreté du show.
Les guitaristes font grincer leur instruments dans le style caractéristique du post-punk, la basse ronronne, claviers et drums tapissent un fond hypnotique et les screams de Dirk ont tout des aboiements du chien enragé.
Les bourgeois de Bourgeois sont estomaqués.
La longue intro de 'Push' avant les go, go, go push him away fait toujours son petit effet, puis les Anversois proposent le single ' Charlotte sometimes'.
Next one is a poppy one ( 'Just like heaven'), annonce Dirk qui fera l'effort de présenter quelques titres en français attirant ainsi la sympathie de tous, il est à noter qu'une bonne cinquantaine de fans du Nord s'étaient déplacés dans le Brabant wallon.
Ils enchaînent sur un extrait de "Three Imaginary Boys", "10:15 Saturday Night" que Robert Smith aurait écrit à l'âge de 16 ans.
Wanna jump, Rixensart?
'Play for today', et sa basse monstrueuse, met le feu, 'Jumping on someone else's train' a toujours été une de tes préférées, mais t'as Josette dans sa chaise roulante, bourrée comme un bourricot, qui s'avise de faire tourner sa charrette en écrasant les pieds de tout le voisinage, tout en secouant sa coupe de mousseux qui a arrosé son froc, donnant l'impression qu'elle a pissé dedans, qui refroidit quelque peu ton ardeur.
Hands in the air, Rixensart, we're taking ' Pictures of you'.
Une nouvelle invitation, 'Let's go to bed', t'avais oublié ton pyjama, t'es resté frontstage, ils ont attaqué ' Disintegration', dédié aux real Cure fans.
Le désespéré ' One hundred years' reste d'actualité.
Après ce monument de désolation, the obsCURE propose ' A strange day' , un classique gothic rock à réécouter sur 'Pornography'.
Le groupe continue son jeu de saute- mouton passant d'une époque à l'autre sans faiblir, ' Fascination Street', de 1989, précède 'Primary' de 1981.
J'espère que la suivante ne va pas effrayer les kids, lance le frontman avant d'amorcer 'Lullaby' .
Pas d'araignées, pas de cauchemars, tout va bien, 'Lovesong' et 'In between days' enchantent.
' Boys don't cry' déclenche l'enthousiasme qui ne faiblira pas avec les deux dernières ' Friday I'm in love' et 'Never enough'.
Ovation monstre, ils sont repoussés sur scène et balancent quatre titres en rappel: ' 'Why can't I be you', 'The Walk' , 'Close to me' et l'immanquable ' A Forest'.
Tu disais, Eddie?
There ain't no cure for summertime blues mais personne ne souffrait de summertime blues à Rixensart, the obsCURE y a fait un tabac!
Tu quittes la bourgade pendant le feu d'artifice, ton GPS a pas mal déconné pour te ramener à bon port!