L'AB en configuration théâtre pour le show de Lambchop, plus de 550 tickets en prévente...
Quinze ans après la sortie de l'album 'Nixon', a commercial breakthrough for Lambchop, Kurt Wagner décide de tourner et d'interpréter le disque dans son entièreté, une sorte d'hommage à Marc Trovillion, leur ex-bassiste décédé en 2013.
Bien sûr, le line-up de Lambchop n'est plus le même qu'en 2000, ni d'ailleurs que lorsque tu vis les gars de Nashvillle pour la première fois, à la même affiche que Lee Hazlewood à qui ils avaient volé la vedette.
Support: Little Dots uit Gent.
A nouveau en formule trio, comme lorsqu'ils avaient joué avant Lady Linn, au Depot en avril 2014.
A l'époque on clôturait l'analyse par: un groupe prometteur qu'on reverra avec plaisir!
C'est chose faite, depuis ils ont sorti leur premier CD 'A Clear Running Stream', ayant récolté des critiques élogieuses jusque chez Merkel.
Le guitariste Pablo Casella et Tom Callens aux keys et/ou bass clarinet ont découvert l'oiseau rare avec Sophia Ammann au chant ( plus some guitar), l'ex vocaliste de little Lien De Greef est effectivement dotée d'un timbre clair d'une pureté séraphique.
Le smooth, dreamy, et pointilliste, forcément, 'Getting Out' entame le set.
L'AB se tait et savoure.
Feist est souvent mentionnée, on adhère!
Le trio enchaîne sur 'Spin the wheel' , assez éloigné du 'Spinning Wheel' de Blood, Sweat and Tears.
Un chant en halètements, un fond acid jazz/trip hop, du travail soigné.
Un petit côté Basia, pour qui se souvient de Matt Bianco, et des claviers dans la lignée de Donald Fagen.
'Mirror of everyone'...surrounded by a thousand people never felt so alone...l'angoisse exprimée sur fond musical majestueux.
La suivante parle d'amour, 'In a silent way', du tango trip hop, ça existe?
Il nous en reste deux, le timing est strict, le doux et nostalgique ' Lost' voyant Sophia gratter une acoustique et enfin pour terminer, le gospel profond, chanté à trois voix, ' Cold Wind'.
Big applause for Little Dots!
Lambchop.
Six musiciens sur scène, à droite ( pour nous), l'éternel étudiant ( 56 piges), Kurt Wagner, les yeux cachés par une baseball cap, guitares et vocaux- au piano, l'ineffable Tony Crow - à la basse, probablement Matt Swanson - drums, sans doute Scott Martin - aux saxes, cornet, flûtes, Matt Glassmeyer, on suppose et, enfin, passant de la guitare aux claviers, on avance Ryan Norris.
Tout ce beau monde va donc s'atteler à jouer 'Nixon' de la première à la dernière note, sans annoncer les titres, sans tra la la, on sait déjà qu'il n'y aura aucun problème au niveau sonore, on ne dépassera jamais les 75 décibels.
'The old gold shoe', rien n'a changé, le falsetto murmuré de Kurt, rien à voir avec les élans passionnés et épiques de son homonyme Richard, demeure aussi hypnotique qu'il y a 15 ans.
La musique, toute en nuances et finesse, a gardé ses effets magiques, c'est parti pour une heure d'écoute religieuse.
Les ooh ooh ooh de 'Grumpus' et le côté jazzy à la Steely Dan séduisent.
Même travail ciselé pendant le mainstream ' You Masculine You' voyant Matt passer de la flûte à la trompette, il ne manquait que 46 violons pour en faire un hit de Sergio Mendes ou de Burt Bacharach.
La lecture se poursuit, 'Up With People', 'Nashville Parent', 'What Else Could It Be?' du travail de falsetto crooning ( Wagner serait-il vexé si on mentionnait les Bee Gees?) sur fond smooth soul.
' The Distance From Her To There' et sa trompette Herb Alpert continue à caresser nos oreilles, il est suivi de la tendre lovesong 'The Book I Haven't Read'.
Tout paraît si simple, comme coulant de source, les six musiciens maîtrisent parfaitement leur sujet et les petites touches impressionnistes habillent superbement cette aquarelle sonore d'une suprême délicatesse.
Le CD se termine par deux morceaux plus sombres ' The Petrified Florist' et le sec, presque virulent, ' The Butcher Boy' .
That was 'Nixon'.
Présentation de l'escadre et causette, dis, Tony, did you have sex on Nixon?
Ben, avec le pognon amassé j'ai pu aller rendre visite à quelques madames.
Les sex jokes se poursuivent pendant un instant avant d'entendre Kurt rappeler son copain à l'ordre, et si on jouait un peu de musique?
Another song we can make love to, et ils amorcent le groovy et sexy ' Give me your love' de Curtis Mayfield suivi par 'My face your ass'.
'If not I'll just die' ouvrant 'Mr M' de 2012 relate une anecdote familiale durant la période de Noël, puis Bruxelles aura droit à un numéro burlesque de Tony le Corbeau avant l'ultime salve, 'Gone Tomorrow'.
Il est 22:30', une bonne partie du public quitte la salle, les autres continuent à applaudir, surprise Lambchop revient pour balancer 'Young Americans' de David Bowie.
Pendant ce temps la neige tombe sur le boulevard Anspach!