samedi 24 janvier 2015

Jack and the bearded fishermen + Hombre Malo + Boda Boda au Magasin 4, Bruxelles, le 22 janvier 2015

Il y avait Jack The Ripper, Jack in the Box, Jack Daniels, Jack Russell  wouah wouah, fiche le camp Jack, Jack and Jill went up the hill to fetch a pail of water, Jack and the Beanstalk, Jack et la Mécanique du Coeur, Blackjack et J'accuse... à Besançon, il y a un Jacques dont les copains barbouzes pêchent la truite dans le Doubs, Jack and the bearded fishermen sont sur le point d'achever leur tournée hivernale, ils étaient de passage au Magasin4, leurs cannes trempaient dans le canal.

Deux groupes en support:  Hombre Malo et Boda Boda , ces derniers ayant la lourde tâche d'ouvrir le feu vers 19:30'.
Google sait tout, donc il t'explique:  the Boda Boda is a cargo bike!
Un  Shimano Alivio 3 x 9-speed drive train  te coûtera  $3000, le Boda Boda qu'on a vu au Magasin4 joue pour quelques billets et 6 chopes ( par tête de pipe).

 Boda Boda, un quatuor bruxellois, baptisé il y a un an, ce soir c'est la quatrième fois qu'ils montent sur une scène, aber ils ont un fan illustre, Dave Grohl, ce combattant affirme: The best rock band with at least two Bodas in its name!
Zont une identité?
Ces mecs jouent comme des chefs, mais y sont du genre autistes, le public a eu droit à un merci proféré par erreur, ils sont comme les AA's, ils préfèrent l'anonymat.
Maintenant dans la salle il y avait un poulet qui a avancé un nom: Benjamin Caroyez, paraît qu'il chante, en tout cas il écrit, il t'a refilé une setlist!
Genre?
Mauvais genre, vont pas plaire à belle-maman qui adore Michel Sardou, disons stoner, post grunge, sur l'étiquette il y a écrit 'alternatif'!
'Long Shadow', définitivement stoner, et de l'incisif, pour fans de Kyuss!
'The boat with no wheels', c'est malin, pas de gouvernail, il y a des bouées de secours?
Même scénario, un drumming fringant, un petit bassiste qui s'extériorise, le barbu, seconde guitare, au chant lancinant, et une grande bringue, parka militaire, à la lead, te sortant des lignes qui tuent.
JP?
Ze zijn goed.
Suis de ton avis!
Le drummer improvise, ses copains changent tous de jouet, c'est parti, 'Bauver', une pièce vibrante, suivie par ' Pink Monday'.
Pour les travestis de passage à Bruxelles, le truc cogne. Boda Boda décide de varier les plaisirs, un break apaisé s'impose, bien vite, pourtant,  la machine reprend ses rotations initiales.
Quoi?
En radians... tu fais chier!
' Knucklehead', c'est eux qui l'ont dit!
Puis 'Wingman', deux titres s'entendant sur leur soundcloud.
Toujours aussi massif et robuste, ' Ribo' et son chorus poppy.
On passe à un lament stoner, ' Dumping', pas de pleureuses archaïques, ni de Petits Chanteurs à la Croix de Bois, mais le Stoner Choir uit Molenbeek.
La dernière: ' The pillow, the stairs and the wet white hair'.
Sont coiffeurs?
Sais pas, mais sont vachement efficaces!

Hombre Malo.
Joe Veras, un king de la bachata...
"Que soy un hombre malo"
"Que me gusta el trago"
"Me gustan las mujeres".
República Dominicana?
Oslo, c'est en République Dominicaine?
Ce sale type est composé d’un Norvégien, de deux Espagnols et d' un Français.
Aux vocals, beau bermuda, The Muerto manie fort bien le vocable utilisé par Rabelais, il fait également partie d'Ictus sans R - Joakim: drums - Tom, le tatoué, à la basse, un ex-Flashing Susie, dit-on, et, à la guitare, le flamboyant, Boris, pas d'araignée dans le plafond, mais des étincelles dans les yeux.
N'y allons pas par quatre chemins, Hombre Malo c'était la claque magistrale, 40 minutes de fureur, de metal, tendance sludge/stoner, crapuleux, balancé par des carnassiers avides de sang.
Leur dernier méfait discographique a pour label: 'Persistent Murmur of Words of Wrath'.
'Reaching the shore' en est le premier extrait.
Muddy sound, vocaux anarchiques, wall of sound blindé, ça fait mal, très mal!
' Crosses and marching feet', texte radiodiffusé par deux voix, féminine et mâle, inquiétant bruit de bottes et shouts d'ours en rut... tous aux abris!
'Golden calf' le  mysticisme peut-être douloureux!
' Vladislav' , Vladislav Tornovoi, killed and raped with beer bottles!
Un lament oppressant, style Black Sabbath des débuts, qui invite au headbanging cadencé.
Une plage imparable.
Ils achèvent leur prestation par 'Elena' et 'Over this darkness', si la première compo exhale de vagues relents psyche, la seconde, du métal tribal, secoue pire que le dernier ouragan ayant dévasté une partie de la planète.
Un gig monstrueux!

 Jack and the bearded fishermen.
Pas de Jack, mais  Bastien, Boris, Hervé, Thomas et Pete.
Trois guitares, une basse, une batterie, si on te dit Thomas basse et un B drums, tu devines pour les autres, H chante ( voix déformée).
En Franche- Comté, une trentaine d'orgues de tribune sont classés monuments historiques, les Grenouilles de Salem amusent avec leur rock celtique, Patrick Jaymes a quitté la Bande à Basile pour égayer les mioches, puis il y a  Jack and the bearded fishermen pratiquant un stoner carré et mordant, trois guitares c'est pas, comme le laisse entendre leur dernier enregistrement, du ' Minor Noise'.
'Reminder' entame les hostilités: du dense, de l' écrasant, et pourtant les guitares font preuve de finesse.
'Way out', personne n'a pris le chemin de la sortie, les Bisontins poursuivent leur trip rouleau compresseur.
 Sais pas pourquoi le nom de Mike Patton te traverse l'esprit.
Un nouveau ver à l'hameçon,  le titletrack, ' Minor Noise', une plage paresseuse, lourde, hypnotique, prenant insidieusement possession de tes neurones, te voilà pris dans le filet telle une innocente ablette.
Toujours aucune concession, voici un plus vieux 'Scenario' , hargneux en diable.
'Beginner' s'entend sur le même album ( Places to hide), ils s'y mettent à trois pour scander les lyrics ne baignant pas dans une eau limpide.
'Program' fait encore plus mal, on va finir sonné, à force de se voir asséner des uppercuts dans le citron.
L'impressionnant 'Places to hide' termine leur trip.
JP s'était déjà réfugié dans sa caisse.

Curfew à 10 PM, un dernier godet, direction la casbah!