mercredi 6 novembre 2013

Tom Odell ( support: Few Bits) - Cirque Royal - Bruxelles, le 5 novembre 2013

Grève de la SNCB, sale petite pluie, une chierie atroce pour quiconque a eu la mauvaise idée de circuler à Bruxelles!

Un concert Live Nation au Cirque Royal, Tom Odell!
Tu prends position frontstage, vas saluer une connaissance de la sécu qui t'apostrophe , keske tu viens foutre ici, tu fais grimper la moyenne d'âge qui oscillait aux alentours de 16 ans 3 mois!
C'est une évidence, avec tes 24 printemps, tu fais tache auprès des lycéennes fébriles.
Il y a un support?
Ouais, en dernière minute, on a vu soundchecker un gars et une fille!
Qui?
Suis pas un bureau de renseignements, mec!

20:00, une fille et un gars, tu reconnais Karolien Van Ransbeeck et Steven Holsbeeks, deux membres de Few Bits!
Une version allégée, en duo, Karolien s'exprimait, la veille, sur sa page facebook : Very-last-minute-zenuwen want net te horen gekregen dat wij MORGEN hier spelen: als support van Tom Odell.
Une petite demi-heure pour s'imposer face à un public aveugle, totalement acquis à la cause Tom Odell.
Bilan favorable, six titres bien accueillis et quelques CD's écoulés pendant la séance merch.
Karolien à l'acoustique et au chant, Steven à l'électrique .
Une première plage fragile ' One night friend' , dreambedpop ou slowcore selon les critiques , susurrée à la manière de Liz Phair ou Mazzy Star. 
Mélancolie et vulnérabilité, de la porcelaine mise en musique.
' Pick you up', de l'alt.country/americana  plus dans la lignée Cowboy Junkies ou Tarnation ( aah, la voix de Paula Frazer) que de Lucinda Williams.
'Shell' had some airplay on the better radio stations, tu clos les paupières pour te laisser flotter dans une nébuleuse aux contours flous.
Joli!
Une leçon de français élémentaire donnée par les premiers rangs, Karolien répète: notre album 'Few Bits' est sorti en début d'année, voici l'incisif 'Sweet Warrior', suivi par la tendre berceuse 'Night Night'.
Le sentimental 'Tricky You' achève le set!

Tom Odell

Le nouveau chouchou des gamines, à la poubelle Justin Timberlake et Justin Bieber , le blondinet de Chichester, il aura 23 ans dans deux semaines, est désormais le numéro un dans le coeur des nymphettes.
La presse rock est nettement moins enthousiaste, le NME n'y va pas de main morte et parle de 'musical syphilis' , l'album 'Long Way Down' recevant zéro sur dix comme appréciation , ce qui a déclenché l'ire du géniteur de Tom Peter Odell.
Après le show bruxellois, nous ne crierons pas au génie, mais c'était loin d'être nul, tu t'es pas emmerdé une minute, le  minet est doté d'un timbre intéressant, passant du craquelé au blindé, sur scène, il fait preuve d'une saine énergie ( évidemment le show est truffé de lovesongs... le ket est encore vert), son jeu de piano est honnête et ce soir, il était flanqué d'un solide trio de musiciens ( Max Clilverd - guitar, backing vocals; Max Goff - bass, double bass, backing vocals; Matt Ingram - drums, backing vocals).
Une ballade piano/voix chantée d'un timbre chevrotant  pour entamer le récital, 'Grow old with me'. Titre terminé , une immense explosion de joie.
Vu la configuration sur scène, tu ne verras pas grand chose du visage de l'angelot, il est constamment dissimulé et, par le piano et, par un immense micro, tes petites voisines sont déçues!
'Can't pretend' démarre mollo avant de voir le gamin s'exciter sérieusement, il frappe vigoureusement les touches, la guitare se fait agressive, de chouettes choeurs gospel décorant ce  titre qui convainc.
Tu y entends à la fois du Charlie Winston, du Tim Buckley et du Elton John non bouffi.
Une romance intimiste, 'Sirens', précède le très fleur bleue with hoarse vocals  'Sense'.
T'as pas dit à Judith et Cheryl que cette panade est encore plus sirupeuse que le plus mielleux sirop vendu avec l'étiquette Coldplay, elles t'auraient griffé.
Une chose est certaine, Tom sait chanter!
Toujours une intro doucereuse et des relents Coldplay pour 'I know', mais lorsque  Max y va de quelques gros riffs de guitare, le morceau prend de l'ampleur.
I think we're going to cover a Beatles song, un 'Get Back' destructeur et rock'n roll.
Une petite voix  émanant des gradins: I love you, Tom.
La star, nonchalante et désabusée, I love you, too, sweetie!
Retour au calibre ballade pop, moule Keane, Maroon 5, Olly Murs, à faire renifler les pucelles, 'Till I lost', puis plus passionnant, ' Supposed to be', du slow piano pop de facture classique..... non, mec,  tous les Billy Joel ne sont pas pourris.
C'est évident que le produit risque plus de plaire à ta conjugale qu'à ton voisin, qui ne jure que par Metallica, mais bon, on le répète, c'est bien foutu et le meilleur doit encore suivre!
La salle exulte pendant le hit 'Another love ', puis vient le moment de gloire de Doreen, invitée sur scène, c'est son anniversaire... un bisou de Tom Odell.
A sa copine elle confie: je ne me lave plus!
'Long way down' annonce la playlist, pas entendu mais bien le rock 'Hold me' au piano sautillant et à la guitare saturée.
Dernières notes, Tom se redresse et se barre, suivi par l'équipe.
Les collégiennes s'excitent, reviens, Tom, reviens...

Un technicien s'affaire, faut accorder les instruments. 
Sheila; t'es qui toi, où est Tom?
Retour du drummer, un petit solo, puis tous les autres, ils entament un gospel endiablé, 'Gone at last', suivi du formidable blues rock 'See if I care', avant d'oser 'I just want to make love to you', sans le malmener, que du contraire!
Nouveaux cris d'hystérie lorsque le Burberry-Branded clame...I wanna make love to all of you... 
Bérénice et Manon défaillent.
Vous en voulez encore une, you have to shout.
Bruxelles gueule!
Un dernier blues soul rock éloquent 'Cruel'.

On a apprécié le Tom Odell des bis!