samedi 2 novembre 2013

Paul Di'Anno + Moonchild, CC René Magritte, Lessines, le 1 novembre 2013

Après la Toussaint, le froid revient et met l’hiver en train... avec la SNCB l'hiver risque de prendre du retard!
A la Toussaint à Lessines, chez Magritte, tu te rendras, un pachyderme heavy metal  tu honoreras!

Paul Di'Anno est mal en point, un genou esquinté, il y a quelques mois il avisait les fans ..I am gonna be ‘Pulling The Plug’ next year 2013, and making it my ‘Farewell Tour’…it was good whilst it lasted.”!
Cette dernière ( pas sûr, il semble se raviser) tournée, 'The Beast is Back Tour', passe par la Belgique, trois dates en novembre: Lessines, Limbourg (Dolhain) et Charleroi et comme ailleurs, la bête fait appel à un Iron Maiden tribute band pour le seconder, en Italie ce fut Children of the Damned, en Grèce, Sorrowful Angels, en France, ce sera Coverslave et chez nous la tâche  incombe à Moonchild!

Moonchild assure également l'avant-programme.
En attendant l'heure fatidique du début des hostilités tu jettes un coup d'oeil circulaire dans la salle, pas pleine, 200 durs à cuire, à vue de nez, des T-shirts Iron Maiden, du très small au XXL, flambant neufs ou mités .
Sur le podium, une batterie de Marshall présageant d'une débauche de décibels dépassant allègrement les  120 dB en niveau de crête de coq wallon.
Vers 20:15, un roadie dépose une quinzaine de bières sur scène, cinq minutes plus tard les lunaires rappliquent sur accompagnement sonore aussi impressionnant que Die Walküre de  Wagner.
Que la fête commence! 
 Jean-Luc Van Praet (guitars) /David Epis (guitars) / Stephane Sauvage (bass) / Rod Sevilla (drums)  tous chevelus, sauf Rod, plus du style Laver que de la coupe Stewart, mention spéciale à la tenue glam de Stephane, ouvrent,  un son gros, gros, gros...le petit Olivier Hollange sans ses langes, mais  fringué stock américain, le nouveau vocaliste depuis le mois d'avril, rejoint les autres Carolos pour envoyer un 'Moonchild' musclé, suivi sans pause par 'The Trooper' pendant lequel le shouter brandit  haut l'Union Jack et le fait dangereusement tournoyer dans les airs.
Place à l'épique ' 2 Minutes To Midnight', la sueur dégouline du crâne lisse du shouter pour aboutir sur l'objectif d'un ventripotent, tatoué jusque dans les lobes, qui se trouvait à deux centimètres du podium.
Vlan, le manche de basse du Sauvage fait éclater une tempe du petit nouveau...there will be blood... en couleur.
Nurse Betty étant au chevet d'un mourant, un brave gars refile un kleenex au petit chanteur qui porte sa croix de premier communiant.
Retour au front: ' The evil that men do', break de 10 secondes, le soigneur applique un bout de sparadrap sur le front du blessé, 'The Prisoner' puis 'Revelations'.
On a droit à tous les poncifs du genre, l'ABC du heavy metal sur scène: look how cool I am playing my guitar/bass , watch me play faster than Carl Lewis se tapant un 100 mètres, pied sur le monitor instrument pointé vers le premier rang...rien de neuf à l'horizon, ça plaît toujours, par contre ce qui surprend c'est la voix de minet du shouter lorsqu'il ne hurle pas.
Imagine un ton maniéré, affecté, à la Fabrice Luchini et une gestuelle client du Plattesteen.
La lecture du catalogue Maiden se poursuit, ' The number of the beast'  - 'Children of the damned' - 'Fear of the dark' ...sur scène la basse et une guitare s'amusent à jouer à touche/touche, un truc que tu n'avais plus pratiquer depuis le jardin d'enfants.
Une séance trampoline amène les amplis à rebondir sur les baffles, joli ballet !
En principe un avant-programme a droit à +/- 45', ce soir on la joue prolongations: 'Caught somewhere in time ' - 'The Clairvoyant'... Lessines, je vous sens mous, qu'il dit!
On rit un coup, il attaque ' Run to the hills' qui achève le set.
Clap, clap, clap... hurlements, Charleroi rapplique!
' Aces high' - et 'Hallowed be thy name' qui déchirent un max!

Fred et Myriam: pas mal mais trop long, enfin ça a fait tourner le bar!

Paul Di'Anno ( backed by Moonchild).
30' de glande avec une ou deux moinettes, puis les gars de Moonchild repointent le bout du nez, sans la diva.
L'imposant Paul Di'Anno attend du secours pour gravir les trois marches donnant accès au podium, la canne est superflue.
L'ex-boucher, premier chanteur d'Iron Maiden, fait peine à voir, un visage ravagé, un cou de taureau, un tour de taille à flanquer la trouille au tailleur qui doit lui confectionner un costard sur mesure et une claudication de canard boiteux, on craint le pire.. le syndrome Johnny Winter, un mec qui vient ramasser du blé pour payer ses funérailles?
Heureusement, il n'en sera rien, aux niveaux cordes vocales, hargne et comments belliqueux, l'ex- taulard est toujours bien présent.
A Lessines, aucun motherfucker ( sic)ne s'est emmerdé, Paul le Boucher aura été fidèle à sa légende pour nous asséner un show méchamment heavy punk.
Sur le premier Iron Maiden ( version US), 'Sanctuary', un timbre effrayant faisant passer Olivier Hollange pour un castrat, un regard de bourreau et déjà une sudation extrême, son crâne luisant et ses yeux exorbités conviennent bien au climat post Halloween!
Sorry de ne pas parler français, anyway you are Belgians, no, fuck France, il secoue le micro comme un chétif prunier auquel pendent trois fruits blets avant d'éructer 'Purgatory' en risquant de se faire éclater les veines du cou.
Are you, ready?
Yeah, murmure Lessines!
I'm not, salute, une solide rasade de Jack Daniels, God's semen, puis 'Wrathchild', d'un petit groupe avec lequel j'ai joué dans le temps avant de poser ma candidature pour rejoindre les Spice Girls.
Il invective la table, eh, mec, je m'entends pas, débarrasse-moi du delay, we're no thrash sissies...
Voici 'Prowler' datant de l'époque victorienne!
Un growl de grizzly venant de s'éveiller après de longs mois d'hibernation, un rendu bestial de cette gentille berceuse.
Vais pas le répéter, fieu, marre de ce feedback, on n'est pas les Spice Girls (  une fixette de vieillard lubrique), arrange nous ça..
' Murders in the rue Morgue'  puis ' Genghis Khan' entrecoupés d'une pause Marlboro.
Un fan lui refile a miniature bottle d'un alcool vert, il sourit et cache la chose dans sa veste avant d'entamer ' Remember tomorrow' dédié à son frère décédé.
 Grand morceau!
Un drôle  l'invective, m'emmerde pas gamin, je sors du cabanon, des comme toi je les bouffais comme dix heures, tu ferais mieux de te saouler la tronche au lieu de me taquiner!
'Charlotte the Harlot', ça me fait songer à mon épouse que je n'ai plus vue depuis un an!
Lucky, you are...ose un audacieux!
This song is about sex, un truc que tu connais pas, puceau!
D'ailleurs, cette salle est bourrée de faggots!
Euh, Polleke, ton discours n'est pas politiquement correct !
Ta gueule, son of a bitch!
' Killers' pour les connards dirigeant les States.
Un petit mot concernant Moonchild qui se montre à la hauteur, moins de cinéma que durant leur set et une efficacité redoutable.
' Phantom of the Opera' et 'Running free' mettent fin à ce récital hautement jouissif!

Di'Anno fait mine de quitter la scène, les marches le rebutent, quoi, un bis... mon groupe est parti, I'm all alone, puis, merde, pas de bis si vous ne gueulez pas plus fort, jeannettes!
Quoi, encore, vous voulez du Placebo?
Ah, voila Moonchild, I love this band, it's our first show together, they are the Belgian Spice Girls ( encore, faudra lui arranger un coup avec Geri Halliwell), voici  ' Transylvania', un instrumental suck my blood!
Quelques insanités de fin de parcours..si, si, bouseux, je connais une ou deux expressions en français, approche: suce ma bite... stupid, cocksucker!
Le final: 'Iron Maiden', avec apparition d'un stagediver boudiné risquant un plongeon artistique!

Le mot de la fin, Paul?
 Fuck your mother!