Oublie le DNA, devenu le nid de punks de la troisième génération, des petits branleurs s'y rendant avec leur 25€, refilés par un papa bedonnant, l'argent de poche pour la semaine.
Le Central n'est pas mieux, un rendez-vous de bobos prétentieux, le Monk c'est pour la pseudo intelligentsia fumant la pipe et lisant le Standaard, on te parle pas des bistrots pour touristes, ni des coins, tels que le LR6, qu'il vaut mieux éviter, l'antre rock'n roll, désormais , se déniche à Jette: l'Excelsior!
Si t'as pas peur des vieux loups de mer, pirates en tous genres, ayant été éjectés de tous les autres commerces ( le Dop, Mademoiselle Tanja, Ivan Nervous Shakes, Patriiick O. + une mafia d'édentés et de roturières ayant vécu 26 vies qui auraient pu inspirer John Fante) c'est à l'Excelsior que tu dois te rendre!
En ce samedi brumeux, la fine équipe de Going Underground ( Salut Fred, où est Thierry Steady Go? Il peaufine son make-up et arrive...) a prévu un concert suivi d'un deejay set, les bénéfices de la soirée permettront l'enregistrement d'une rondelle par les jeunes mods lillois, The Arrogants!
The Arrogants
Formés en 2008 dit la bio... Fichtre, vu la terrine des protagonistes, ils ont fondé leur groupe alors qu'ils se trouvaient en seconde primaire!
Thomas Babczynski – guitare, chant /Louis Szymanowski - basse, raybans, second chanteur /Martin Tournemire – orgue ( un Farfisa) et Hugo El Hadeuf- drums, ressuscitent la Teddy Boy culture, typiquement British... fringues Savile Row et brothel creepers marchandées aux puces, Union Jack fixé au mur, moues suffisantes comme il sied aux arrogants et surtout des beats te renvoyant au temps béni des Who, Kinks, Swinging Blue Jeans, Dave Clark Five, The Creation, the Yardbirds etc... en surprenant une conversation, tu entends un ancêtre mentionner 'My friend Jack', se souvenait plus de l'identité des créateurs, lui ai pas soufflé The Smoke car le brave gars était du type RickyBilly!
Une introduction allumée de Thierry Steady Go, whisky coca tonight, et les gamins balancent leur première salve, 'UFO', un instrumental graisseux sentant bon le early British rhythm and blues.
En fermant les paupières tu peux imaginer te trouver au Crawdaddy en 1963/1964.
C'est surtout le son caractéristique du Farfisa qui secoue les sens, t'as toujours eu un faible pour Sam the Sham, Sir Douglas Quintet, Paul Revere and the Raiders ou ? and the Mysterians ( ces derniers utilisaient le concurrent, le Vox organ).
'Mister Devil' guitare saturée, rythmique qui pulse, Farfisa qui vadrouille, vocaux hargneux, à tes côtés la faune locale s'agite et la bière voltige.
'Paranoïa', comment avais-tu pu oublier de mentionner le Spencer Davis Group, un des meilleurs produits British beat!
' Too much lies' - 'I'm gonna leave you'- le méchant 'Fucking Mozart', les Nordistes impressionnent: right attitude, saine agressivité, un son légèrement crade, l'Excelsior jerke!
Pas pour rien qu'ils pourront jouer avant les Pretty Things à la fin du mois ( le Nautilys Comines - Festival Tour De Chauffe)!
Thierry le Mod en mode boxeur fou a trouvé un sparring-partner, le cousin de Suggs qui arbore un magnifique galurin The Specials, son jeu de jambes souple lui permet d'éviter les jabs vicieux et uppercuts hésitants du deejay imbibé.
Il est plus prudent de s'approcher du bar afin de permettre aux danseuses folles de poursuivre leur exhibition au rythme de 'Martin's ballad'.
Un psychedelic blues aux relents 'Psychotic reaction' ( Count Five), soudain, vire 'Gloria'.
Il n'en fallait pas plus pour enflammer Monsieur Steuve, il arrache le petit guitariste de la scène pour le balancer dans le public, le ket fâché se met à bouffer sa guitare, Steuve ramasse un tambourin et se transforme en go go dancer agitée, son partenaire ska l'imite, ça va dégénérer, déjà dix disciples les singent.
Jean- Claude, stoïque, mitraille!
'Velocity' en mode Cavendish.. mais qui voilà, Mamie Antoinette, estimant que les pugilistes dansent comme des savates, elle leur fait une démonstration de twist, style Maurice Chevalier 'Le twist du canotier'.
Ambiance retro!
Dédicace pour Thierry, 'Drunky blues'!
Merde, problème, temps mort, ma guitare est malade, bourrez-vous la gueule, on répare et on revient!
Tu parles, 20' de mutisme, l'Excelsior se pose des questions.
Mettons le hiatus sur le compte 'péché de jeunesse', il est vrai que les trois autres musiciens auraient pu meubler en jammant, mais non, sont partis s'abreuver laissant le petit Thomas bricoler.
Le break n'a pas eu le don d'assagir les boxeuses, on reprend où on en était resté en jam.( ' It's an experience').
Etant passé à la cadence accélérée pendant la pause forcée ( trois pure malt, une légère dose de coca), Thierry décide de passer au stade de choriste et saisit le micro du bassiste, puis pris d'une brusque inspiration, il refile la guitare à Patrick Ouchène, c'est reparti pour un glorieux 'Gloria', avec en vedette le joyeux Suggs et ses hurlements de loup en rut.
Faudra faire gaffe au contrôle antidopage cette nuit!
Tu dis, Titi...ça part toujours en couille les soirées Underground !
Mais non, mais non...
'All is your fault' avec un nouvel intervenant au chant, my name is Kojak, et pour clore le carnaval ' Flashing Light'.
Tu viens, Dop, gueule Steuve?
Sagement DJ Saucisse a décliné l'offre.
Sale soirée, on te dit pas dans quel état on est rentré chez Madame!