La consécration pour un bluesman belge, un show à l'Ancienne Belgique, affiché sold-out depuis des mois.
Ils se comptent sur trois ou quatre doigts ceux qui ont précédé Guy Verlinde: le godfather Roland, El Fish et autres bands assimilés à Steven De Bruyn et Triggerfinger, bien sûr, ce dernier, toutefois, ne pouvant recevoir l'étiquette blues pur sang!
Le club sera rapidement transformé en fournaise, la maffia gantoise est au poste, une forte colonie de Flobecq se fait entendre et quelques blues fans bruxellois perdus dans la masse contemplent ces excités, les barmaids vont avoir du boulot!
20:00, le pote, Tim De Graeve alias Tiny Legs Tim!
Sont plusieurs à se demander si Tim ne s'est pas trompé de siècle ni d'endroit quand il est né , le petit gars, +/- 35 ans , sent le Delta du Mississippi à plein nez et son blues transpire le Backwoods blues des années 20/30, les encyclopédistes sortiront de vieux 78 tours grésillant de Bo Weavil Jackson, Reverend Gary Davis est souvent cité et le travail de fouille de Sonny Terry ou de Brownie McGhee refait surface.
Deux acoustiques, le hi-hat et foottapboard pour occuper ses panards, un bottleneck, c'est parti, l'instrumental ' Victory' en picking et slide, il annonce l'arrivée du printemps ajoute le one man bluesband.
Le thérapeutique 'Can't win them all' ouvre l'album TLT, un country blues sur fond shuffle, ça branle méchant!
Faut aller voir dans la cuisine, drôle d'odeur ' Something's burning'.
Tu penses à qui, Tommy?
Lightnin Hopkins!
'Standin' on the sideline', t'as une bonne vue de là, tu vois le monde tel qu'il est, pas beau à voir, faut que je boive un truc solide pour me distraire l'esprit!
Un jeu nerveux et convulsif!
'Backbone blues', ça me fait mal jusqu'à la moelle, marre de devoir t'attendre, femme.
Du Delta blues avec quelques pointes acoustic Dylan!
'Can't get go', me sens jamais à l'aise même quand tout roule et j'ai passé un pacte avec Lucifer ' Walk with the devil', ..he promised me heaven... t'es pas le seul, tu vas te faire enculer!
On termine par 'Death Letter' de Son House .
Lightnin' Guy & the Mighty Gators
Guy Verlinde n'a pas attendu 21h pour fouler le podium, il a hâte d'en découdre, à ses pieds une setlist de 25 titres, reste à espérer que le set prenne fin avant la messe de 7 heures, dimanche matin.
Depuis ta dernière rencontre ( octobre 2012), le Flandrien a encore enfanté, ' Inhale my world' se nomme le moutard.
Les Mighty Gators: le vieux de la vieille derrière les caisses, Thierry Stiévenart - à la basse, Karl Zosel - lead guitar and cello, le préféré de Fabienne, Toon Vlerick et en guest, un crack, Patrick Cuyvers ( Blues Lee, Hideaway- D-Regulators..) à l'Hammond.
Brussels, let's have a blues party tonight.
Démarrage sur les chapeaux de roue, 'Weather Blues', un harmonica rageur, les tonalités Chicago, ça remue ferme à tes côtés et avec ' Crazy about my baby', qu'un beau soir il a enregistré au Banana Peel avec Guy Forsyth, le club entre en ébullition.
A sad lovesong, le slow qui tue, ' Here I am baby' .
Toute l'imagerie Epinal du blues: un solo de guitare monstrueux et des claviers gluants, Bruxelles jubile!
Place au juteux 'So much love inside' puis en hommage à Magic Slim qui a rejoint ses vieux potes au paradis, il n'y a pas si longtemps, l'incroyable 'Drink muddy water'.
Du tout grand Verlinde, un solo de guitare pendant lequel il supprime toute amplification pour faire pleurer ses cordes, silence total dans la salle et quand l'électricité revient, la jubilation générale.
Le highlight du set!
Funk time, 'Lovestrong', de Heer Cuyvers et ses noires et blanches sous les spotlights , le morceau part en medley 'Papa was a Rolling Stone'- 'Billy Jean' et même du Daft Punk, le groove dégouline, Bruxelles danse.
'Inhale my world', à propos de l'endroit où j'ai grandi, un Southern rock/Americana, pour ensuite revenir au blues, le vrai, le noir, 'Powered by the blues'.
Repos pour la troupe, Guy et Toon ( au violoncelle), a protest song en mode folk, '99%'.
Retour des picadors, accompagnés par Tiny Legs Tim, une basse acoustique pour Karl, un des titres marquants de 'Blood for Kali', 'Yzer', les tranchées en toile de fond.
Un country picking en singalong en pensant à ceux qui ne boivent pas que du Spa, 'Hangover Man'.
'Breakin' out' et le paisible ' Caged Paradise' sont de nouveaux morceaux, pas encore reconnus par les fans de Lightnin Guy.
L'attention se relâche, il fait irrespirable frontstage, pas mal d'auditeurs se dirigent vers le bar...un petit passage à vide!
Guy abandonne sa playlist et décide de raviver le feu, un boogie suintant ' Feel alive', Bruxelles revit!
Un hommage aux street musicians grattant leur guitare in 'Mr. Maxwell Street', the birthplace of the Chicago blues.
L'heure du curfew est proche, il est temps d'envoyer un cheval de bataille du hardest working blues musician in Belgenland, 'Hipshake' de Slim Harpo.
Isabelle, Leentje, Marie-France, Deborah, Antje et quelques autres en chaleur.
Enchaînement normal, 'Let's have a party' , une bringue d'enfer et salut final !
Auf Wiedersehen...
Et le bis, menneke?
Un duo avec TLT, la délicate lullaby 'St-Raphaël's blues'.
L' after-party, backstage, était cataloguée enfants non admis!